Frappé par un Avc depuis quelques années, le coeur de Sadio Camara a cessé de battre ce 29 décembre 2019. Ce commandant du maquis du Parti Africain de l’Indépendance (PAI) au Sénégal Oriental a laissé à la postérité de nombreux articles publiés à différente époque dans la presse et surtout deux ouvrages : « L’extraordinaire épopée du PAI ou la longue marche pour l’indépendance nationale et les libertés démocratiques au Sénégal (1957-1980) » et « Le Gnokholo traditionnel – monographie d’une ancienne province du Sénégal –« .
L’histoire officielle du Sénégal néocolonial a présenté comme « pères de l’indépendance » les L.S. Senghor, Lamine Guèye, Mamadou Dia et ignoré, voire caché les vrais pères et mères de l’indépendance que sont les 23 signataires du Manifeste du PAI le 15 septembre 1957, et pour citer certains décédés, les Majhmout Diop, Seydou Cissokho, Bara Goudiaby, Madické Wade, Tchoumbé Samb, Bassirou Sarr, Balla Ndiaye, Tidiane Diatta, etc.
Interdit en 1960 suite au vol de sa victoire électorale à Saint Louis, la répression devait pousser à l’exil et plonger dans la clandestinité les militants avant que le PAI n’explose sous les coups à la fois des reniements de certains et l’émergence de courants Marxistes-léninistes divergents : And Jëf, LD, Ferñent.
Ces courants tout comme le PAI n’échappèrent pas non plus au processus de trahison et de division opposant renégats et orthodoxes avant que l’électoralisme qui en avait fait les « faiseurs de présidents » à partir de 2000 ne jette les « chefs historiques » de la gauche communiste dans le marais de la lutte des places au gouvernements des libéraux néocoloniaux et de la « politique du ventre » selon une expression devenue célèbre.
Sadio Camara et les vivants comme Alla Kane, Moctar Fofana Niang, Babacar Sokhna, François Lo, Abdou Kane, etc. ont mis en place le CNP/Cinquantenaire du Manifeste du PAI pour s’acquitter de leur devoir militant de remettre l’histoire sur ses pieds pour la nouvelle génération de militants de l’indépendance nationale, panafricaine et de l’émancipation sociale.
Chaque courant Marxiste-Léniniste du Sénégal a ainsi fécondé à chaque étape de la lutte des classes et de la lutte pour la souveraineté nationale ses résistants au nombre desquels on compte les Ouzin N’diaye, Madieye Mbodj, feu Jean Dieye, et autres fondateurs de Yoonu Askan Wi/Mouvement pour l’Autonomie Populaire qui ont été rejoints par Ferñent et des Doyens du PAI.
Sadio Camara, Assane Samb, Birane Gaye Mbol, Ndongo Diagne, Moussa Diop Jileen, Badiane Gueye, Djiby Seck, etc, sont des EXEMPLES en ce sens que par leur combat à différentes époques, ils ont été les précurseurs pour la jeune génération révolutionnaire d’aujourd’hui. Ils furent les résistants d’une période où le révisionnisme théorique et pratique montant puis dominant a abouti à la défaite temporaire du socialisme communiste.
Leur résistance théorique et pratique, pour autant que la jeune génération s’en imprègne et en fasse un bilan correct, est la sève nourricière de la jeunesse ouvrière, paysanne, intellectuelle actrice militante de l’actuelle seconde phase de libération nationale et sociale du Sénégal et de l’Afrique.
Toutes nos condoléances à notre chère maman, l’épouse discrète du commandant Alphonse.
Doyen Sadio alias Alphonse, repose en paix, la longue marche continue le drapeau rouge avec la daba et le marteau levé pour que vive l’avenir communiste de l’Afrique et de l’humanité.
Ferñent
(Texte envoyé par DIAGNE Roland)