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Et Si Le Panafricanisme Économique Devenait Une RÉalitÉ ?

L’Afrique, une autre réalité. L’Afrique, un autre terrain tellement glissant qu’on s’y perdrait. L’Afrique, un autre univers tellement compliqué qu’on y laisserait son âme. Ce que ahane à tout va la presse occidentale, abonnée aux malheurs et affres du continent africain. Inutile de ressasser cette idée saugrenue parce que l’Afrique est en marche et renaît peu à peu de ses cendres enfouies dans la braise.

En effet, le panafricanisme économique est en train de renaître grâce à certains chefs d’Etat qui veulent poursuivre le rêve déjà entamé des pères de certains dirigeants comme Kwamé Krumah, Thomas Sankara etc. Un projet-phare lancé par le président Paul Kagamé. Le sphinx africain. Un modèle de dirigeant même s’il est d’obédience libérale et gérant ce petit Rwanda avec une main de fer. Est-ce utile ce mode de gouvernance ? Une question faisant référence à une pléthore de réponses on ne peut plus claires. Au début de ce projet, le Nigeria, une des locomotives de l’économie africaine opposa un niet, faisant fi de cette unité africaine tant chantée par les pères fondateurs du panafricanisme. En fait, la Zlec permet aux économies africaines locales de tendre vers le développement et l’émergence mais dans un but purement inclusif et africain. La Zlec, du Caire au Cap en passant par Dakar à la corne de l’Afrique, permet aux pays africains de s’émanciper sur le plan économique. Ce rêve tant caressé est en train de devenir une réalité. L’Afrique s’unit enfin pour être une force pouvant porter très haut sa voix dans le concert des nations. La Zlec permet un libre-échange entre états en termes de personnes, de services, de marchandises et de transfert de capitaux. Mais ne serait-ce que cela? Serions-nous libres et autonomes à ce point ? Vu l’histoire nous liant à l’Europe. Car cette dernière nous avilit et continue de pomper nos richesses avec la complicité de certains chefs d’Etat du continent.

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En effet, la Zlec est née pour être un grand marché africain. Sur le papier, le projet fait pâlir de jalousie certains. Ce dernier devient un rêve à portée de main. Et elle est aussi une autre forme d’expansion économique entre états africains. Elle deviendra la plus grande zone de libre-échange au monde. En fait, avec la Zlec, certaines contraintes tarifaires voire douanières seront levées. Une certaine émergence doublée d’une autonomie économique par le biais du libre-échange. Mais il est évident que ce projet mettra des décennies à se mettre en place mais l’idée est ô combien ambitieuse et audacieuse! Effectivement, il faut à l’Afrique de la folie dans ses idées pour pouvoir avancer cahin-caha sur le chemin du développement. Les difficultés s’amoncellent déjà et ne sont pas que d’ordre économique. Les obstacles sont aussi très politiques.

Regardons tout près de nous ; le Maroc et l’Algérie, le Rwanda et le Congo-Kinshasa empêtrés dans des conflits larvés sur fond de divisions. Les guerres sur fond de critères ethniques; au Mali, en Centrafrique et tutti quanti. La plupart des économies locales africaines sont trop tournées vers l’exportation, vers ce marché ô combien complexe ! Et laissant le marché intérieur africain exsangue. Peu d’entente entre états et une situation alarmante. En effet, la Zlec doit être dans une logique de complémentarité entre états parce que l’Afrique, terre de Lucie, est ô combien riche mais mal exploitée, laissant ses propres populations en rade et dans une extrême pauvreté. Produire différemment est le credo que s’est fixée la Zlec et échanger autrement aussi est le maître-mot de ce méga projet. Il faut industrialiser de plus en plus les matières premières. Les commercialiser pour les mettre sur les marchés de la concurrence. Mais cette Afrique-là devra se réinventer et se transformer si elle veut atteindre cette émergence tant criée et festinée sur tous les toits du monde. Un des problèmes majeurs de la Zlec est l’enclavement d’une dizaine de pays sur les 54 que compte le continent. Ce qui rend à priori le libre-échange continental difficilement applicable. En tous les cas, l’Afrique si elle veut réussir, devra imposer la notion de solidarité entre ses états. Et l’enjeu de ce projet est une question de survie. Le Nigeria, l’Afrique du Sud, l’Egypte, le Kenya ou le Ghana devront aider les autres qui sont dans le besoin. C’est cela la solidarité. Redistribuer les richesses aux plus pauvres. Gageons que la Zlec sera dans cette logique du partage des connaissances et des richesses sinon elle ne sera que pertes et profits.

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Cependant, le bât blesse chez certains leaders du continent craignant une concurrence déloyale des pays asiatiques, notamment la Chine et l’Inde qui inondent le marché africain de produits manufacturés et à très bas coût. Mais pour parer à cette éventualité, le marché africain doit être sérieux et pouvoir se doter d’une arme redoutable, penser autrement tout en s’appropriant des réalités du terrain.







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