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Pourquoi Le Senegal Reste Dans La Zone Rouge

Le Sénégal est un pays de corruption. Telle est la lecture simpliste… qu’il ne faudrait pas avoir par rapport aux résultats 2019 de l’Indice de Perception de la Corruption (IPC). Néanmoins, notre pays est toujours dans la zone rouge puisqu’il a conservé son score de 45 sur 100 selon le rapport de Transparency International publié hier. Malgré les discours vigoureux du président de la République contre le fléau et sa promesse d’une « gouvernance sobre et vertueuse », le Sénégal a cessé de progresser dans sa lutte contre la corruption. Pour dire le moins !

Le slogan « Gouvernance sobre et vertueuse » sonne assurément comme un voeu pieu. Le peu d’efforts faits dans la lutte contre la corruption remonte à l’année où l’actuel chef de l’Etat a accédé au pouvoir puisqu’en 2012, le Sénégal avait obtenu son meilleur classement dans l’ipC avec un score de 36/100. Le temps de goûter aux délices du pouvoir, de favoriser le copinage dans l’attribution des marchés publics, le Sénégal a commencé à plonger dans la zone rouge. Le tableau de la régression est sans équivoque. 41/100 en 2013, 43/100 en 2014, 44 en 2015.

Le Sénégal a cessé de progresser dans son score. En 2019, il a conservé son score de 45 sur 100 et reste dans la zone rouge à l’instar de tous les pays de l’Uemoa et de ceux de la Cedeao sauf le Cap-Vert qui a obtenu une note de 58/100.par conséquent, le Cap-Vert est 1er de la zone économique de la Cedeao note le Forum Civil, section sénégalaise de transparency international qui présentait hier à la presse les résultats de l’indice de perception de la Corruption (ipC) 2019. pourquoi, malgré les moulinets et les discours martiaux contre le fléau du président Macky Sall le Sénégal est-il resté dans la zone rouge ? Birahim Seck et Cie expliquent cette stagnation par « un affaiblissement réel de la volonté politique de lutter contre la corruption mais aussi à une situation de mal gouvernance, actée par un déficit criard de reddition des comptes ainsi qu’un accroissement de l’impunité ».

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Selon transparency international, le mécanisme opératoire du système de corruption au Sénégal s’articule à divers niveaux. Le Forum Civil pointe le refus de la Cour des comptes et de l’Ige de publier leurs rapports de contrôle sur la gestion des ressources publiques et du patrimoine. il y a aussi l’inertie du président de la république face à la non publication des rapports et au refus d’un membre du Gouvernement de répondre à la justice : cas de l’ancien sous-ministre de la Microfinance entretemps promu ministre « plein » chargé de l’industrie.

La non transmission d’affaires relevées par les organes de contrôle à la justice, des dossiers que le président dit mettre son coude. Le déficit d’indépendance de la justice noté d’ailleurs par les acteurs du secteur. Le maintien de l’illégalité au sein d’instances de régulation (ArMp, CEnA etc.) qui affaiblit l’exercice de leurs domaines de compétence. L’arrêt inexplicable et inexpliqué de la politique de traque des biens mal acquis, forte demande sociale de redevabilité.

L’impunité galopante voulue et entretenue par le chef de l’Etat et l’inertie de l’Assemblée nationale et de la justice devant les affaires Bictogo, prodac, et la gestion du fonds de promotion féminine. En dehors des pays maghrébins qui ne sont pas pris en compte dans le classement des pays de l’Afrique noire, au niveau africain seuls 6 pays sont en dehors de la zone rouge, à savoir « les Seychelles (66 points), le Botswana (61 points), le Cap-Vert (58 points), le Rwanda (53 points), l’île Maurice (52 points) et la Namibie (52 points). Ces pays sont suivis par Sao tomé et principe (46 points) et le Sénégal (45 points). Entre le 1er africain et le Sénégal, il y a un écart abyssal de 21 points. A titre de rappel, selon le document de présentation fourni à la presse, chaque année depuis 1995, transparency international publie les résultats de l’indice de perception de la Corruption (ipC).

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La corruption étant un phénomène complexe et souvent caché, l’ipC est un outil parmi d’autres qui veut aider à l’appréhender. transparency international dispose d’autres instruments qui permettent de mieux connaitre la corruption dans le monde. parmi ceux-ci, on peut citer le Baromètre Mondial de la Corruption, qui est un sondage d’opinion sur la petite corruption pratiquée au quotidien par les citoyens. L’on peut citer aussi l’indice de corruption des pays exportateurs qui étudie la corruption active pratiquée dans le cadre des transactions commerciales internationales et qui propose un classement selon l’état de la corruption dans les pays les plus riches et ceux émergents ; il y a également, parmi les outils de ti, le rapport mondial sur la corruption qui, chaque année, se focalise sur un thème ou un secteur d’activité précis (éducation, santé, marchés publics etc.).







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