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Sénégal: Recul Inquiétant Des Libertés Publiques Et De La Démocratie (coalition Jotna)

Sur notre pays le Sénégal, plane une atmosphère de fin de règne. La crise sociale s’approfondit. Les violences,  agressions, crimes en tous genres se multiplient pendant que les valeurs positives se meurent. Les rangs du pouvoir se fissurent, les résistances populaires, diversifiées, gagnent en ampleur. Et quelque part,  Il semblerait même que le spectre de Guy Marius Sagna hante le sommeil d’Emmanuel Macron et de son sous-préfet sénégalais Macky Sall. La Chambre d’accusation de la Cour d’appel de Dakar vient de maintenir Guy en prison, alors que ses sept autres compagnons codétenus ont bénéficié, en deux temps, de la liberté provisoire, tous injustement arrêtés depuis le 29 novembre 2019, puis mis en prison pour « rébellion, provocation à un attroupement et participation à une manifestation interdite ».Coupables seulement en réalité d’avoir exercé leur droit constitutionnel de manifestation pacifique contre l’augmentation impopulaire des tarifs de l’électricité !

Le camarade Guy n’est ni un enrichi illicite, ni un détourneur de fonds publics, ni un trafiquant de drogue ou de faux billets. Il n’est pas un surhomme mais tout simplement un militant engagé, toujours en première ligne dans tous les combats pour la défense des causes populaires et patriotiques : respect des droits des travailleurs, lutte contre les violences policières, les longues détentions préventives et les conditions dégradantes de la vie carcérale, luttes contre les exactions et spoliations foncières tous azimuts, combats contre le Franc CFA colonial, les prétendus  ‘’Accords de Partenariat Economique’’,les multinationales et grandes surfaces comme Auchan, implantées dans notre pays au détriment des opérateurs économiques nationaux, etc.C’est ce digne fils de son peuple, ce citoyen honnête, père de famille,  qui a été arrêté puis incarcéré au Camp pénal de Dakar dans la ‘’zone spéciale de haute sécurité’’ habituellement réservée à de présumés terroristes ! Isolé et pratiquement interdit de visite en toute illégalité, il a dû mener à deux reprises une grève de la faim puis une grève des visites,pour poursuivre la lutte, même dans les conditions draconiennes d’une incarcération inique. Son combat n’est pas celui d’une personne, d’une organisation politique ou d’un mouvement citoyen déterminé : il est le combat de l’ensemble des Sénégalais et Sénégalaises victimes des politiques antipopulaires du régime de MackySall. Il est donc de notre responsabilité,à tous et toutes, de le sortir de prison et de continuer la lutte jusqu’à la victoire. En tout état de cause, MackySall sera entièrement tenu responsable de tout coup fourré portant atteinte à l’intégrité physique ou à la vie de Guy Marius Sagna.

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En vérité, c’est bien l’image maquillée d’un ‘’Sénégal, vitrine démocratique de l’Afrique’’qui est entrain de craqueler de toutes parts, sous les coups de boutoir des apprentis dictateurs au pouvoir. Comment s’en étonner d’ailleurs, quand l’APR,  le Parti du Président,se montre incapable d’instaurer un régime démocratique intérieur dans son propre fonctionnement, comme l’illustre tout dernièrement l’exclusion de Moustapha Diakhaté prononcée de façon cavalière, directe et définitive par un‘’Conseil de discipline’’ réuni en catastrophe et à l’incomplet ?! Sur le même registre du maa tey et du jaaydoole (au nom de la loi du plus fort), le Préfet du département de Dakar, s’abritant derrière les dispositions du tristement liberticide« Arrêté Ousmane Ngom »,pourtant combattu bruyamment à l’époque par Macky Sall opposant, se permet d’interdire systématiquement « toutes manifestations à caractère politique dans l’espace compris entre l’avenue Elhadj MalickSy et le Cap Manuel, notamment devant les immeubles abritant l’Assemblée nationale, le Sénat, le Conseil économique et social, les Cours et tribunaux, le Palais de la République, le Building administratif et la Place de l’Indépendance »-excusez du peu, un véritable apartheid qui ne dit pas son nom !Pourquoi diable le Président de la République, son Ministre de l’Intérieur et son Préfet de Dakar ne se sont pas gênés, par Arrêté N°147/P/D/DK du 25 Avril 2018, d’abroger  les dispositions de l’Arrêté N°026/P/D/DK du 31 Janvier 2018 « interdisant la tenue de réunion dans le département de Dakar par toute organisation nationale ou internationale  d’obédience maçonnique » ? Pourquoi la même considération n’est pas accordée au Collectif ÑOO LANK ou à l’opposition, en vertu   des mêmes « nécessités de sauvegarde de libertés publiques », de « limitation d’une situation d’exception‘’ ou de levée d’une  « restriction momentanée », au lieu de continuer à user de  ce disque rayé « de la manipulation et des tentatives de déstabilisation orchestrées de l’extérieur »?

Le respect scrupuleux des libertés d’organisation, de réunion, d’expression et de manifestation est garanti par la Constitution de notre pays à l’ensemble des citoyens ainsi qu’à leurs organisations politiques et sociales. Les piétiner renvoie inexorablement les uns et les autres  à cette disposition de  la Constitution de la République française de 1793, proclamant solennellement : « Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est, pour le peuple et pour chaque portion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs. » Alors, à bon entendeur salut ! Autre fait révoltant : le jeune élève de Terminale Saer Kébé s’est retrouvé acquitté des « faits et actes de terrorisme » et d’ « apologie du terrorisme », avant de se voir condamné à 03 mois de prison pour « menace de terrorisme », après avoir subi quatre longues années de détention préventive,de 2015 à 2019, à cause d’un simple post sur Facebook, de dénonciation de la barbarie israélienne et de  solidarité avec le peuple palestinien martyr ! Voilà un régime qui prône l’émergence et qui traite ainsi sa jeunesse, l’avenir du pays !

A présent, pour masquer les dégâts énormes de ses politiques de mal-gouvernance, de non développement, de corruption généralisée, d’entretien du train de vie dispendieux de l’Etat, « le Macky »entend faire payer le fardeau par les pauvres  góor- góorlu sénégalais. Et dans ce cadre,  il cherche à nous  divertir à travers son« dialogue national », en vue de mieux diviser l’opposition, reprendre l’initiative et obtenir une caution à sa politique économique désastreuse, qui finira de ruiner durablement notre pays et de désagréger le tissu social  sénégalais.  Comment  et pourquoi dialoguer quand les arrêtés préfectoraux-priment sur les articles de la Constitution ? Comment et pourquoi dialoguer quand on sanctionne, réprime ou embastille, sans autre forme de procès, toute personne émettant une note discordante ou s’érigeant en voix des sans voix et autres laissés pour compte,à l’exemple de Guy Marius Sagna ? Comment et pourquoi dialoguer quand la Justice censée dire le droit, et le Parlement censé voter les lois, sont de façon éhontée à la seule écoute des désirs du Prince et des ordres de l’Exécutif ? Comment et pourquoi dialoguer au moment où les 6 000 milliards siphonnés sur nos ressources pétrolières par Frank Timis et ses compères sénégalais,  les 94 milliards subtilisés sur le titre foncier 1451/R par de hauts responsables de l’Etat-Parti APR-BBY, les dizaines de milliards d’intrants agricoles détournées au profit de prétendus « grands producteurs » et autres « agriculteurs du dimanche », les 7 531 milliards de l’énorme dette publique du Sénégal (chiffre officiel), ne servent qu’à enrichir une caste de prédateurs professionnels au service de la domination étrangère et de leurs  intérêts personnels de classe et de clan ?« Dialogue national », « Gouvernement de majorité présidentielle élargie », « Gouvernement d’union nationale » ou Gouvernement de partage du gâteau national : à la Coalition Jotna/ Patriotes pour l’Alternative, nous ne sommes ni demandeurs ni preneurs. Si Macky Sall veut réellement faire avancer le Sénégal, il lui appartient de respecter sa propre parole et sa propre signature, ici et maintenant, en appliquant les dispositions de la Charte de gouvernance démocratique, les Conclusions des Assises Nationales et les Recommandations de la CNRI, en tant que fruits d’un authentique dialogue national, participatif, décentralisé et inclusif, porteur du consensus national le plus élevé dans notre pays  pour la définition des règles de la compétition électorale, et plus globalement,pour la nécessaire refondation de l’Etat et de la société.

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Pour notre part, nous continuerons sur notre voie de dialogue avec le peuple à la base,autour des vraies questions d’intérêt national et africain.Dans le même temps, la coalition JOTNA renouvelle sa disponibilité à l’endroit de l’ensemble des patriotes, organisations politiques, sociales et citoyennes déterminés à sortir le Sénégal du gouffre  du Macky, dans l’intérêt supérieur des générations présentes et futures.

En avant pour le retrait de la hausse du prix de l’électricité, la libération immédiate et sans conditions de Guy Marius Sagna,  la cessation des interdictions de manifestations populaires, le respect des droits démocratiques et constitutionnels, l’arrêt des violences policières contre les manifestants et les journalistes !

 En ce jour du 29 janvier, nous disons fraternellement à Guy Marius : bon anniversaire, camarade ! Ton exemple de courage, d’abnégation et de dévouement  insuffle ardeur et puissance au mouvement populaire !Nous vaincrons, camarade !

 

Le Comité Exécutif National de la Coalition JOTNA

L’article Sénégal: Recul inquiétant des libertés publiques et de la démocratie (Coalition Jotna) .

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