En trois semaines, l’épidémie du Coronavirus déclaré en Chine a passé de quelques cas à 37.198 cas avérés avec 811 décès imputables à ce virus, devenant ainsi plus meurtrière que celle de SRAS (syndrome respiratoire aigu sévère), qui avait fait 774 morts dans le monde entre 2002 et 2003, selon les derniers chiffres officiels publiés dimanche 9 février. Cela suggère une certaine difficulté dans la gestion d’une telle épidémie.
Etant la première puissance économique du monde, la Chine dispose plus de richesse que n’importe quel pays au monde, cela dit plus de moyens pour se payer des services mais malgré tout, l’infection au Coronavirus continue de progresser de façon fulgurante. Certains pays qui se disent développer, conscients de la menace d’une pandémie, ont déjà rapatrié Certains de leurs compatriotes et des mesures draconiennes sont prises au niveau de leurs frontières.
L’Afrique n’est pas préparée à accueillir une telle épidémie sur son sol faute d’infrastructures spéciales, de personnels spécialisés suffisants, d’équipements adéquats, de ressources économiques capables d’assurer de telles dépenses, mais au-dessus de tout, de système de Santé rigoureux. Le Sénégal n’est pas en reste, pour plus de 15 millions de personnes, il n’existe que l’hôpital Fann avec une unité ne pouvant même pas accueillir 100 cas avérés de patients infectés avec des virus hautement dangereux.
Imaginez un simple scénario, une épidémie de 1000 cas sur le sol Sénégalais !!! Le pire à ne pas souhaiter pourtant trop probable. On serait largement dépassé par une telle épidémie. Conscient du danger dans la sous-région Africaine, et étant le premier Africain diplômé de Vie et Santé, Spécialité Biologie des Microorganismes parcours Virologie à l’université Louis Pasteur de Strasbourg (France), j’étais revenu au Sénégal afin de partager mes compétences avec mon pays.
Après des travaux sur « Apport du papier buvard dans le suivi Virologique du VIH au Sénégal (Mémoire de troisième cycle) », « Dépistage gratuit du cancer du col de l’utérus de plus de 2 000 femmes au Sénégal », « Formation gratuite de plus de 250 professionnels de la santé des techniques de dépistage du cancer du col de l’utérus au Sénégal », « Caractérisation des 19 virus (HPV) qui causent le cancer du col de l’utérus des femmes du Sénégal, avec la collaboration du Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC)/Organisation Mondiale de la Santé (OMS) », « les Pesticides et Cancers au Sénégal », sans l’aide ni de l’état ni des membres du gouvernement. Si le Sénégal ne peut pas sauver 13 de ses fils contre une éventuelle infection au Coronavirus donc qu’est-ce qu’on ferait face à une centaine de cas avérés dans le pays ?
La Virologie n’est pas la Parasitologie ni la Bactériologie. Le fait d’être certifié sur un virus, ce n’est pas être diplômé en Virologie. Des mesures de sécurité et de prévention doivent être prises au niveau des frontières. Des Personnes venant de la Chine ou ayant eu contact avec des personnes infectées doivent être systématiquement contrôlés.
Des cellules de crise et d’unités d’accueil d’éventuels cas avérés sur le sol Africain doivent être préparées. Bref, le problème est sérieux, il faut confier les responsabilités aux spécialistes. Hier on parlait du virus d’Ebola, aujourd’hui on parle du Coronavirus, et demain on parlera de quelle pandémie virale ? Avec quel nombre de décès ?
Dr. El Hadji Seydou MBAYE
PhD en Biologie et Pathologies Humaines
Groupe de Travail International BCNet, Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC)/Organisation Mondiale de la Santé (OMS).
Certifié Grade 10/10 par la Fédération Internationale de Gynécologie Obstétrique (FIGO), le Conseil d’Accréditation Oncologique Européen (CAOE), l’Institut Catalan d’Oncologie (ICO),
Membre associé de la Société Mondiale de Virologie (WSV), – Membre des Académies Alliée