En France l’affaire Mila, l’histoire d’une jeune fille de 16 ans qui a insulté la religion musulmane et le Coran a été une occasion de mesurer le degré d’hostilité contre les religions en Occident et la volonté clairement exprimée de faire la promotion de l’idéologie Lgbt que cette jeune fille lesbienne a incarnée.
Le slogan « je suis Mila » a été adopté par de hautes autorités de ce pays, des chroniqueurs, influenceurs et intellectuels de haut niveau sous prétexte du «droit au blasphème». Les menaces contre sa personne, tout aussi regrettables, sont montées en épingle pour mieux les mettre en avant comme si des milliers de menaces ne concernaient pas tous les jours des individus sur différents sujets, à travers les réseaux sociaux, porte ouverte à tous les excès. Une innocente jeune fille de 16 ans est donc supportée à fond par de hautes autorités occidentales à travers ses injures, insanités et maladresses infantiles adressées aux croyants.
Les religions révélées telles que l’islam, le christianisme et le judaïsme, qui proscrivent certaines pratiques, sont combattues d’une manière assumée, en Occident. Leur défense est malheureusement rarement assumée. Les propos nuancés pullulent pour échapper à la sempiternelle accusation d’homophobie. Quand des peuples légifèrent pour interdire la polygamie ou encore le port du voile, le registre du respect des droits l’homme n’est jamais visité. C’est plutôt le principe du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, ou droit à l’autodétermination qui est évoqué.
Certains hauts dirigeants de pays occidentaux vont jusqu’à demander aux outrecuidants de choisir entre deux options : aimer leur et y rester ou le quitter si on ne supporte pas ses lois et règles. Sauf que le principe sacro-saint du droit à l’autodétermination ne semble pas prospérer quand la question concerne d’autres pays comme le nôtre. Au Sénégal le débat sur la légalisation de l’homosexualité n’a jamais été animé par des nationaux. Ce n’est pas un débat national qui devrait impliquer un échange fructueux entre compatriotes. Il s’agit plutôt d’une forme de campagne d’imposition d’une idéologie que des dirigeants de haut niveau mondial se chargent d’imposer.
Le fait que le Président Macky Sall se sente obligé de parler d’une question qui n’est pas une préoccupation interne, devant son hôte canadien, en des termes qui frisent la justification, est désolant. Il n’a pas de compte à rendre à ceux qui interdisent d’une manière ostensible et assumée la polygamie ou encore le port du voile. Pendant qu’on y est et que toutes les questions sont à évoquer entre chefs d’Etat, pourquoi les nôtres n’inscrivent pas à l’ordre du jour de leur discussion avec leur hôte occidentaux le fait que la polygamie par exemple soit acceptées pour les musulmans vivants dans leur pays d’accueil ? Il y a une absence manifeste de leadership dans le dialogue des idéologies. Ceux qui dominent économiquement s’arrogent le droit d’imposer leur idéologie sociale sans grandes résistances en face.
La légalisation de l’homosexualité est la porte que l’Occident cherche à ouvrir pour nous imposer l’idéologie Lgbt. Une idéologie qui implique le mariage pour tous, le gay pride, l’adoption homoparentale… Dans nos pays nous avons opté pour le renforcement des croyances et des convictions religieuses qui abhorrent certaines pratiques autorisées en Occident. C’est ainsi que nous nous sommes autodéterminés. Le Sénégal a une forte tradition religieuse et les différents segments, qu’ils soient chrétiens ou musulmans, œuvrent pour une parfaite cohésion sociale en tenant compte de nos réalités socio-culturelles. La vie privée est, cependant, totalement respectée. Les personnes sont libres dans leur intimité.
Toutefois les pratiques ostentatoires constituent des agressions manifestes à nos convictions culturelles et religieuses. Le dictat de l’extérieur qui s’exprime à travers une forme de colonisation idéologique doit être arrêté net, sans faiblesse et sans compromission.
Thierno Bocoum
Président du Mouvement AGIR