L’ OMS a déclaré l’état de pandémie. Cette situation élève la responsabilité des États à un autre niveau.
Au Sénégal le nombre de cas vient de bondir en quelques heures pour passer maintenant à 8 malades. Le nombre de personnes qui étaient en contact avec ces malades est très élevé et tous devront être testés pour vérifier leur état de santé.
Même si, jusqu’ici, les structures médicales ont relativement bien assurer la prise en charge des malades, il est maintenant temps, pour le gouvernement, de prendre des mesures à la hauteur du défi.
Faut-il attendre d’avoir des centaines, voire des milliers de malades, à Dieu ne plaise, pour faire ce que d’autres pays gravement atteints ont fini par faire avec des semaines de retard?
Combien de sénégalais de l’extérieur arriveront-ils dans le pays, dans les prochaines heures, pour assister aux différents événements religieux prévus dans les prochains jours ( Kazu Rajab,Ziaar général, Daaka Médina Gounass, Appel Mame Limamoulaye, etc.). A-t-on procédé à l’évaluation du risque lié à la tenue de ces événements ? Si oui, ce risque est-il élevé, modéré ou faible?
Ceux qui viendront prendre part aux événements religieux prévus arriveront soit par les aéroports, soit par les frontières terrestres, y compris par le Maghred, le Sahara et la Mauritanie. Quelles mesures a-t-on prises pour détecter et prendre en charge ces sujets?
Quelle (nouvelle) stratégie de communication et de sensibilisation faut-il mettre en place pour s’adapter au nouveau contexte pandémique ainsi qu’aux réalités socioculturelles locales afin de toucher plus vite les populations et les rendre aptes à adopter les bons comportements?
Combien de lits avons-nous? Combien de kits pour effectuer des tests? Combien de personnes sommes-nous en mesure de prendre en charge simultanément si le virus tendait à se propager?
L’approche du gouvernement ne doit plus se limiter à demander aux citoyens de se laver les mains à l’eau et au savon. Elle doit être plus active, plus forte et plus courageuse. Le rôle d’un État c’est de protéger ses citoyens même contre leur volonté si tel est l’intérêt général.
Pour faire prendre conscience aux sénégalais, encore nombreux, qui sont sceptiques quant à la dangerosité, ou pire à l’existence du coronavirus, il est temps que le Président nous parle lui-même. Il doit aussi appeler tous les leaders du pays, surtout les leaders religieux, à assumer leur part de responsabilité dans la protection de la population.
Nous avons certes de bons médecins mais nous n’avons pas les moyens de supporter une propagation rapide, généralisée et durable du coronavirus.
C’est maintenant qu’il faut prendre les bonnes décisions.