Et par une lettre ouverte (10/02/2015), il l’encourageait à se cramponner sur ses intentions de reformer la constitution dans un sens jamais vu en Afrique, qui l’aurait extirpé de certains de ses pairs qui ont perdu la raison parce que ne dormant plus du fait que se creusant les méninges pour trouver le moyen de ne quitter le pouvoir que sur des cercueils, assimilant cette épreuve à une mort réelle.
Suit l’extrait de la lettre ouverte de Maître Wagane FAYE au Président Macky SALL, où il n’avait pas tari d’éloges pour celui-ci.
« …Depuis que vous avez rendu public votre intention de procéder à une réforme constitutionnelle, où la durée du mandat présidentiel de sept ans sera remplacée par un mandat de cinq ans renouvelable une fois, des palabres incessants se font entendre dans les grand‘places, les autobus, les ateliers, les bureaux, les salons, et j’en passe à ce sujet et sur d’autres thèmes préoccupants. Rien à voir avec un mandat de sept ans renouvelable. Bravo ! Et ce qui en rajoute à votre mérite, est que vous avez précisé que cette réforme constitutionnelle sera rétroactive, donc applicable à votre propre mandat en cours, en particulier.
D’aucuns considèrent que cette ambiance paisible qui entoure la vie politique au Sénégal, a certainement une influence sur le fait que notre pays est attractif pour les étrangers. Ce ne serait pas simplement le fait que des individualités de footballeurs talentueux émergent à l’occasion de chaque coupe africaine des nations que des entraineurs étrangers, comme Hervé Renard qui vient de s’illustrer en Côte d’Ivoire et Louis Fernandez, ancien entraineur de la célèbre équipe de football, le Paris Saint Germain, se sont déclarés pour suivre les pas du regretté entraineur Bruno Metsu, pour venir s’occuper du football sénégalais.
A l’exemple sénégalais sur les passations paisibles de témoins entre chefs de l’Etat, qui est envié partout en Afrique et salué à travers le monde, depuis le départ volontaire du Président Senghor, vous allez ainsi marquer votre touche personnelle, ce qui ne manquera pas d’émerveiller les populations de certains pays où les chefs de l’Etat glanent des prétextes pour proroger la date de la fin de leur dernier mandat, à défaut de pouvoir s’octroyer un énième.
Je peux me tromper, mais je pense que vous n’aviez pas perdu de vue en révélant votre intention sur la durée du mandat présidentiel, que vous ne susciteriez pas que des approbations partout au tour de vous. Je me réserve d’expliciter ma pensée, pour ne vexer personne. En tout cas, je vous souhaite du courage et de la détermination, face à ceux qui tenteraient de vous pousser à faire du waxwaxeet.
Qui ne se souvient pas de la liesse qui s’était subitement dégagée dans la salle de conférences de l’hôtel King Fahad, où les proches du Président Wade, assis comme sur des braises, se demandaient ce que ce garant de leur «téranga» allait leur annoncer, comme décision, à propos de la question de savoir s’il n’allait pas revenir sur sa déclaration de s’en tenir à la constitution, en mettant fin à toute tentative de briguer un troisième mandat, un de trop.
L’assistance avait alors bondi, en hurlant de plaisir, lorsque, son mentor lança l’inoubliable waxwaxeet, qui, évidemment ne grandit pas l’institution présidentielle au Sénégal, qu’il incarnait… »
No comment, sauf dire que je ne savais pas que je me trompais lourdement. Mais que vaut alors l’engagement public d’un chef d’Etat chez nous, dès lors que le concept de waxwaxeet l’emporte du point de vu moralité sur celui de « wax jap ci be faw ».
Dakar, le 03 mars 2020
Me Wagane FAYE