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Création D’un Département De Science Politique à La Fsjp De L’ucad

Un vide académique comblé, la plénitude de l’institution restaurée

L’histoire retiendra que c’est sous le magistère du Professeur Alassane Kanté et aussi, comme une des premières décisions majeures actées sous son autorité en tant que nouveau Doyen de la faculté des Sciences juridiques et politiques de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, que l’appellation donnée depuis à ce qui fut l’ancienne Fac de droit aura pris toute la plénitude de son sens. Et l’erreur consubstantielle à cette évolution corrigée pour de bon. Et pour cause ! Une Faculté des sciences juridiques et politiques où la science politique n’est pas enseignée, ou tout au moins non enseignée dans un département autonome avec tout ce que cela requiert comme dignité académique reconnue à cette discipline-phare des sciences sociales actuelles … Cette situation pour le moins ubuesque a pourtant longtemps perduré dans ce temple dakarois du savoir et haut lieu d’excellence que fut l’ancienne Faculté de Droit de cette université au nom prédestiné.

Avec la création récente du département de science politique avec des moyens humains dédiés et un dispositif pédagogique élaboré pour répondre aux nouveaux challenges, cette situation vient d’être corrigée. Et c’est la toute plénitude d’une institution qui est restaurée et un vide académique qui est ainsi comblé. Cela, au-delà des facilités que la création du département de Science politique à la Faculté offre en termes d’opportunités pour étudiants sénégalais qui vont le fréquenter et s’enrichir des enseignements qui y seront dispensés. Ceux dont les parents avaient les moyens et payaient trop cher des études du genre dans les universités à l’étranger. Mais ceux-là, surtout, qui constituent le plus grand nombre de ces étudiants sénégalais et africains, que cette proximité avec «Science Pô» constitue tout d’abord, le rétablissement d’un droit démocratique à l’accès à une discipline qui, de fait, leur était interdite du fait de leur position sociale. Et c’est là où il faut rendre, entre autres, un hommage particulier au Professeur Ibrahima Thioub, Recteur de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, qui n’a ménagé aucun effort pour la création de ce département.

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Aussi, la création d’un département d’Etudes Politiques dans l’enceinte de la Faculté des Sciences Juridiques et Politiques de l’Ucad traduit l’engagement personnel de l’universitaire ouvert qu’est le Professeur Alassane Kanté, dont le leadership reste arrimé à sa vision d’homme de justice, d’équité et de paix, connu et reconnu par ses pairs comme un intellectuel d’une grande générosité.

Désormais, on pouvait subodorer l’existence effective de ce département devenu une instance académique, dans les propos du Professeur Kanté qui, présentant son projet en tant que nouveau Doyen, disait inscrire son action dans le sillage de ses illustres et émérites prédécesseurs à la tête de cette auguste faculté. Il souhaiterait, disait-il, à cette solennelle occasion, «partir des acquis des prédécesseurs pour améliorer, créer et s’il y a lieu, changer, pour que perdure et grimpe jusqu’au firmament l’excellence qui est la marque de fabrique de cette faculté qui s’est toujours distinguée à travers le monde en général et dans l’Afrique en particulier comme un centre d’excellence par la qualité de ses enseignements et la notoriété de ses enseignants».

Son credo sera sans doute un bréviaire pour l’action, un viatique pour le staff-management du tout nouveau département de Science politique que va diriger son collègue, le Professeur Abdourahmane Thiam, sous le regard bienveillant de l’assesseur, le Professeur Alioune Badara Diop, dont on ne peut oublier, entre autres, la régularité des efforts consentis pour la création d’un tel département et surtout celle du Professeur Alioune Badara Fall de l’université de Bordeaux, pour avoir posé les jalons entre les Facultés de Dakar et de Bordeaux en un moment où l’on s’attendait le moins. Ce credo si cher au Doyen Kanté, le voici : «Partager et discuter pour donner corps aux éventuels projets, mais aussi pour recevoir de chacun les critiques et suggestions ou autres, qui seraient le fondement d’une conduite vers ces nobles objectifs que nous nous sommes fixés». Et surtout bonne continuation Doyen.

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Nalla NDIAYE

Doctorant en science politique 

Ucad

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