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A Propos Des Factures D’électricité Impayées De La Commune De Touba

A Propos Des Factures D’électricité Impayées De La Commune De Touba

En marge des préparatifs du grand Magal de Touba, le ministre de l’intérieur, monsieur Aly Ngouille Ndiaye lève un coin du voile sur la gestion sobre et vertueuse de notre président, par défaut son Excellence monsieur Macky Sall en livrant à l’opinion sénégalaise le non-paiement de factures d’électricité de la commune de Touba à hauteur de 4 milliards 900 millions de francs CFA.

La sortie tardive de monsieur Aly Ngouille Ndiaye sur ce scandale de non-paiement des factures d’électricité de la commune de Touba en vue d’apporter un démenti catégorique au maire monsieur Abdou Lahat Ka jette un trouble manifeste dans la manière dont nos autorités publiques gèrent l’argent du contribuable sénégalais. 

L’ancien ministre de l’énergie Aly Ngouille Ndiaye a gardé par devers lui cette information capitale en privant de fait la Senelec du recouvrement de ses créances. Il a failli à sa mission de commis de l’Etat en préservant les intérêts privés de la commune de Touba afin de ne pas froisser les autorités maraboutiques de la cité religieuse au détriment de la sauvegarde de l’intérêt général.

Il ne doit pas exister une discrimination dans le traitement des services rendus par l’Etat ou par un de ses démembrements à l’ensemble du corps social sénégalais.

Il n’est pas acceptable voire tolérable que lorsqu’il s’agit d’un simple citoyen qui n’arrive pas à honorer sa facture d’électricité,  la direction générale de la Senelec le prive illico presto de la fourniture d’énergie et qu’elle se garde bien de réserver le même traitement capitaliste ou de rentabilité à des personnalités politiques voire à des communautés religieuses.

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Ce déséquilibre est préjudiciable au bon fonctionnement d’un État de droit. Les citoyens sénégalais doivent bénéficier des mêmes droits et prérogatives devant les services de l’Etat.

Ce favoritisme constitue au demeurant un acte de trahison et de dérégulation sociale.

La commune de Touba ne peut s’arroger d’aucunes prérogatives pour ne pas payer les montants qu’elle doit à la Senelec. Les raisons fallacieuses avancées par le maire de la cité de Touba pour essayer de justifier le non-paiement ne sont pas recevables dans un État de droit. Le manque de moyens de la commune et les nombreuses charges de collecte des déchets ne peuvent en  aucune façon servir de pièces justificatives.

Le non-paiement de ces factures d’électricité à hauteur de plusieurs milliards de francs CFA plombe de fait les efforts de nos autorités en vue de faire du Sénégal un pays émergent. En plus d’être un scandale économique et de spoliation de nos ressources publiques, il s’agit manifestement d’une injustice sociale. Comme c’est la cité religieuse, nos autorités préfèrent passer l’éponge sur cette dette colossale alors que pour une simple facture de quelques milliers de francs CFA, elles déploient tout un arsenal de coercition en vue de mettre dans la pénombre les familles les plus favorisées du pays.

Les autorités de la Senelec ont l’obligation morale de demander à la commune de Touba de payer ses factures d’électricité afin de ne pas permettre en connaissance de cause la légalisation de l’impunité, la pierre angulaire de la gouvernance partisane du président de la République, monsieur Macky Sall.  

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La commune de Touba ne manque pas de moyens en vue d’honorer ses engagements. Elle manque d’audace et d’ingéniosité pour relever les nombreux défis d’organisation d’une ville moderne. Par ailleurs, pourquoi elle ne sollicite pas la contribution des dignitaires mourides afin de s’acquitter de sa dette et in fine de montrer l’exemple en refusant les avantages et privilèges indus des autorités de la République.

La commune de Touba doit être gérée selon le même modèle de fonctionnement des autres communes du Sénégal. Par ailleurs, il faut s’interroger sur le refus de beaucoup de commerçants de s’acquitter de leurs quittances journalières, une source de financement direct et de recouvrement d’avoir financiers de la commune de Touba.

Le non-paiement de la quittance journalière dans les marchés de Touba n’est-il pas la conséquence de l’incurie voire de l’incapacité des autorités communales de la cité religieuse de Touba à  trouver des solutions idoines aux multiples problèmes récurrents d’insécurité grandissante, d’insalubrité que vivent au quotidien ses habitants ?

La commune de Touba est tenue de dépasser sa gestion qui s’apparente à maints égards à celle d’une communauté rurale des régions enclavées du pays. Pour faire face aux défis d’une démographie galopante et à l’extension de la cité religieuse de Touba, la commune doit nécessairement s’ouvrir et militer en faveur de partenariat stratégique avec des privés nationaux voire internationaux tout en préservant sa spécificité afin de maximiser ses potentialités et de s’assurer d’importantes retombées financières.

Il ne peut pas en être autrement. La cité religieuse de Touba  qui représente la deuxième ville du Sénégal doit se soustraire de sa gestion informelle et par voie de conséquence, se donner les moyens d’une gestion efficace voire efficiente de ses énormes potentialités.

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