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Coronavirus, Les LeÇons Cubaines…

Renvoyant souvent au légendaire Lider Maximo, Fidel Castro – tant il a marqué l’histoire de l’île – et à l’embargo inique imposé à son pays par son grand voisin Yankee depuis une soixante d’années, l’évocation de Cuba n’en fait pas moins penser à l’excellente qualité de ses médecins et infirmiers et à leurs nombreuses interventions humanitaires à travers le monde.

Une énième démonstration vient d’en être faite, s’il en fallait, par l’envoi de 52 d’entre eux – 36 médecins, 15 infirmiers et un administrateur – au chevet d’une Italie qui croule mortellement sous le poids du Coronavirus. Pour immortaliser leur départ, ils ont pris une pose symbolique, brandissant fièrement un grand portrait de Fidel Castro, comme pour afficher une certaine fierté nationale, et surtout donner un pied de nez à tous ceux qui l’avaient combattu de son vivant et/ou avaient mis son pays au ban des nations. En d’autres temps, cette photo eût suscité nombre de commentaires dans les médias. Mais l’heure n’étant pas aux reproches ou aux règlements de comptes, certains faits, même parlants peuvent ne faire l’objet d’aucune observation.

Le Lider Maximo, en mettant fortement l’accent entre autres sur l’éducation et la médecine, avait très tôt compris qu’un pays, à force de résilience, de courage, d’unité dans le patriotisme, peut compter sur ses ressources internes pour garder son indépendance et développer ses secteurs vitaux, fût-il victime d’un embargo imposé par la première puissance mondiale depuis plusieurs décennies. Les anciennes colonies, surtout françaises, en Afrique noire subsaharienne, doivent s’inspirer de cet enseignement plutôt que de se morfondre parfois dans la victimisation facile et la résignation.

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Par le caractère multiracial de la délégation médicale, à l’image de sa population, dépêchée en Italie, Cuba, sciemment ou inconsciemment, a aussi envoyé indirectement un message fort, voire une leçon aux racistes de tous bords, qui prônent la préservation de communautés unicolores et la fermeture des frontières de leurs pays, pensant qu’ils se suffisent a eux-mêmes, et partant peuvent se passer de l’apport des autres. L’image des applaudissements chaleureux qui ont été adressés aux médecins et infirmiers Cubains – parmi lesquels des Noirs – à leur arrivée sur le sol italien en fait même oublier qu’il y a pas très longuement beaucoup de footballeurs ont été victimes de cris de singe dans certains stades du pays parce qu’ils sont noirs, qu’un ressortissant gambien, Pateh Sabaly, avait été filmé et raillé en train de se noyer dans la lagune de Venise à cause de la couleur de sa peau,  que de  nombreux immigrants – souvent noirs ou arabes – sont refoulés manu militari, traités en brigands et parfois laissés mourir en mer. Pourtant ces derniers ne sont qu’en quête d’une vie meilleure, contraints qu’ils sont souvent de quitter leurs pays, qui pour fuir une guerre, qui la pauvreté ou une persécution… Mais l’histoire regorge d’ironies dont elle seule a le secret. Fuyant la mort, les Italiens sont maintenant prêts à accepter toutes les aides, d’où qu’elles proviennent. Qui eût pu imaginer il y a quelques mois qu’ils se tourneraient vers la Chine, Cuba ou la Russie…plutôt qu’un pays membre de l’Union européenne ou de l’OTAN, dont nombre de leurs membres sont aussi affectés. C’est dire que quand sa vie est en danger, l’homme se tourne là où il espère trouver son salut. Donc, les candidats à l’émigration, pas plus que les Italiens, doivent être traités avec humanité.

Au final, quelques-unes des leçons que toute personne douée d’intelligence devrait au moins apprendre de la panique semée dans le monde par le Coronavirus sont que l’humanité est une et unique, et qu’à l’ère de la mondialisation les destins des nations sont inextricablement liés. Le Covid-19 nous l’a malheureusement rappelé  à nos dépens, en faisant fi des frontières, en n’épargnant ni riches ni pauvres, ni Noirs, ni Blancs, ni Jaunes… Dès lors, cette pensée de Martin Luther King doit éclairer l’après Caronavirus : Nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères, sinon nous allons mourir tous ensemble comme des idiots.

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