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Le Covid-19 Nous Parle, Soyons CrÉatifs Et IngÉnieux

La crise sanitaire que vit présentement le monde a grippé des pans entiers de nos manières d’être et de faire. L’angoisse collective se traduit par ailleurs par un questionnement intérieur, personnel, mais que partage chacun et chacune ; ce qui en fait une intériorité emplie d’échos et potentiellement handicapante collectivement. Un questionnement du présent et du futur. Les incertitudes du futur poussent d’ailleurs certains citoyens à, paradoxalement, projeter leurs angoisses au point de souhaiter que cet entre-deux perdure tant qu’il ne sera pas définie une perspective de mieux-être, tant que les gouvernants continueront à prétendre « tout » prendre en charge ; État-providence ou Leadership inconscient !

D’une manière ou d’une autre, le vent tournera. Il drainera des opportunités ou des menaces pour celles et ceux qui auront activé leurs cerveaux pour envisager l’après-covid-19 en toute conscience. Car, un après-covid-19 il y aura, et les trous budgétaires élargis par la pandémie seront nécessairement comblés – peu importe le rythme – par les nations, entendues dans le sens de État et tous les segments de la population, y compris les ménages et les contribuables individuels. Chacune et chacun devront en être conscients. Pour être pertinente, une soupape ne saurait rester béante sur un temps long. Cela implique que toutes les catégories d’acteurs économiques, culturels, sociaux, environnementaux et politiques se mettent d’ores et déjà à envisager les effets hic et nunc de la crise sanitaire et des mesures politico-économiques rapidement mises en place pour gérer la situation. Cela implique de composer avec les outils et les possibilités qu’offrent les technologies modernes et le numérique. Que ce soit pour (se) former, se soigner, accéder aux services de l’eau, de l’énergie ou de l’assainissement (secteurs sociaux), que ce soit pour produire (secteurs primaires et secondaires), pour communiquer, commercer, échanger, vendre des services (secteur tertiaire) ou pour réguler (Administration et institutions publiques). Il s’agit essentiellement de mobiliser et diriger nos énergies avec plus d’intelligence et de coordination.

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Pour exemple, prenons ici un domaine beaucoup moins évident que les secteurs productifs : la culture. La vie culturelle est paralysée parce qu’il ne faut pas se rassembler. Pourtant, la culture, c’est le monde de l’imagination, de l’innovation, de l’étonnement, de l’effet recherché ou perçu, du ressenti. Que ce soit pour les différentes formes d’art, pour le théâtre, le cinéma, etc., des professionnels et des intermittents sont confinés, intellectuellement parlant, en attendant de retrouver un climat plus favorable à l’activité, l’expression et la production culturelles. Qu’est-ce qui empêche une troupe de théâtre d’effectuer ses répétitions à distance, chaque membre étant dans un cadre adapté aux circonstances, et avec la supervision directe du metteur en scène ? Et, une fois atteint le seuil de satisfaction, qu’est-ce qui empêche de réaliser les prises de vue avec les technologies informatiques et numériques, les smartphones ou les caméras go-pro étant de plus en plus démocratisés en Afrique ? Et voilà que le producteur pourra continuer à travailler avec son équipe, celle-ci devant être rémunérée pour vivre. Sauf à compter sur les subventions publiques ou à envoyer ses collaborateurs au chômage, tout en assumant la maintenance des équipements et autres moyens de production. Finalement, c’est le montage qui devient le principal challenge et, pour cela, je prétendrai volontiers que nous avons des milliers de jeunes prodiges qui se feraient le plaisir de déployer leurs talents et, à leur tour, de s’activer intellectuellement et de percevoir des revenus. Tout le monde y gagne, y compris l’État et la société. La vie n’est pas à l’arrêt. C’est notre cerveau que nous bloquons en indexant le Covid-19. Mais il est de passage. Et, au-delà du coût sanitaire et des morts à déplorer, les tensions sociales à prévoir et à endiguer avec intelligence risquent de générer plus de conséquences à long terme que cette pandémie qui ne fait que nous rappeler une certitude bien convenue : l’impréparation, de l’individu à l’État – en passant par les ménages culturellement dévêtus depuis deux à trois décennies –, et dans tous les pans de la vie sociale, économique, environnementale et politique, confirme pleinement les risques liés à la trajectoire d’avant Covid-19 vers des perspectives non soutenables. Il reste maintenant – à toi, à moi comme à l’État – à choisir la durabilité ou alors le scénario du laisser-faire (Business as usual) qui revient à laisser la société mourir à petit feu. Le confinement, c’est surtout une renonciation pour se tourner vers l’essentiel. Soyons ingénieux pour redéfinir une trajectoire optimale !

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