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30 Ans, Une ÉternitÉ !

30 Ans, Une ÉternitÉ !

Le journal que vous tenez entre les mains a 30 ans aujourd’hui. Il a vu le jour le 10 avril 1990. Bihebdomadaire à ses débuts, hebdomadaire pendant plus de 25 ans, il est devenu quotidien il y a quelques années. Autant dire qu’il a parcouru du chemin, et quel chemin ! Trente ans, c’est plus qu’une génération à l’échelle humaine, c’est plus d’un quart et un peu moins d’un tiers de siècle.

Pour un journal, dans nos contrées, c’est une éternité tellement le taux de mortalité — plus élevé sans doute que celui du méchant coronavirus ! — y est important. En Afrique, plus que partout ailleurs dans le monde, la mortalité des entreprises de presse est effrayante et la presse papier en particulier n’y vit que le temps d’une rose. Vivre aussi longtemps donc dans un environnement économique qui n’a pas toujours été propice — et c’est un euphémisme ! — est une sacrée performance dont il faut se féliciter. Notre principale satisfaction, sans doute, c’est d’avoir pu tenir pendant tout ce temps là, malgré les difficultés, les embûches, les chaussetrappes, les menaces, les dizaines de procès en diffamation, les lourdes condamnations pécuniaires, les saisies d’huissiers…on en passe et des meilleures sans doute si on peut dire !

 Malgré tout, grâce à Dieu nous sommes encore debout, toujours aussi alertes, toujours aussi impertinents, toujours aussi irrévérencieux, toujours aussi iconoclastes, toujours aussi joyeux. Nous ne dirions pas, comme dans la chanson, que chaque jour est jour de fête et que dans notre cœur le soleil luit toujours mais c’est presque comme ça chez nous ! Pour dire que, quelles que soient les difficultés, nous savons toujours garder notre bonne humeur au « Témoin ».

Une bonne humeur communicative et transmise même à nos jeunes reporters qui viennent de faire leur entrée dans la maison et dont la plupart n’étaient pas nés lorsque « Le Témoin » voyait le jour. C’est peu dire que « Le Témoin » ne roule pas sur l’or et cherche même désespérément le diable pour lui tirer la queue mais est riche de son indépendance ! Comme le loup de la célèbre fable de La Fontaine intitulée « Le Loup et le chien », nous préférons mourir de faim mais être libres de courir dans les bois plutôt que d’être bien nourris par des maîtres qui nous mettraient une laisse dorée autour du cou !

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Le journal que vous tenez entre les mains a 30 ans aujourd’hui. Il a vu le jour le 10 avril 1990. Bihebdomadaire à ses débuts, hebdomadaire pendant plus de 25 ans, il est devenu quotidien il y a quelques années. Autant dire qu’il a parcouru du chemin, et quel chemin ! Trente ans, c’est plus qu’une génération à l’échelle humaine, c’est plus d’un quart et un peu moins d’un tiers de siècle. Pour un journal, dans nos contrées, c’est une éternité tellement le taux de mortalité — plus élevé sans doute que celui du méchant coronavirus ! — y est important.

En Afrique, plus que partout ailleurs dans le monde, la mortalité des entreprises de presse est effrayante et la presse papier en particulier n’y vit que le temps d’une rose. Vivre aussi longtemps donc dans un environnement économique qui n’a pas toujours été propice — et c’est un euphémisme ! — est une sacrée performance dont il faut se féliciter.

Notre principale satisfaction, sans doute, c’est d’avoir pu tenir pendant tout ce temps-là, malgré les difficultés, les embûches, les chausse-trappes, les menaces, les dizaines de procès en diffamation, les lourdes condamnations pécuniaires, les saisies d’huissiers…on en passe et des meilleures sans doute si on peut dire ! Malgré tout, grâce à Dieu nous sommes encore debout, toujours aussi alertes, toujours aussi impertinents, toujours aussi irrévérencieux, toujours aussi iconoclastes, toujours aussi joyeux. Nous ne dirions pas, comme dans la chanson, que chaque jour est jour de fête et que dans notre cœur le soleil luit toujours mais c’est presque comme ça chez nous !

Pour dire que, quelles que soient les difficultés, nous savons toujours garder notre bonne humeur au « Témoin ». Une bonne humeur communicative et transmise même à nos jeunes reporters qui viennent de faire leur entrée dans la maison et dont la plupart n’étaient pas nés lorsque « Le Témoin » voyait le jour. C’est peu dire que « Le Témoin » ne roule pas sur l’or et cherche même désespérément le diable pour lui tirer la queue mais est riche de son indépendance ! Comme le loup de la célèbre fable de La Fontaine intitulée « Le Loup et le chien », nous préférons mourir de faim mais être libres de courir dans les bois plutôt que d’être bien nourris par des maîtres qui nous mettraient une laisse dorée autour du cou !

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Trente ans, donc, c’est une étape extrêmement importante dans la vie d’un journal. Un événement qui mérite d’être fêté dignement en plus que d’être marqué d’une pierre blanche. Comme d’ailleurs nous avons pris l’habitude de célébrer joyeusement certaines dates marquantes du « Témoin » !

 Ainsi, en 1996, c’est à travers un concert époustouflant animé par Youssou Ndour et le Super Etoile — avec Baba Maal en guest star ! — au théâtre national Daniel Sorano que nous avions fêté le sixième anniversaire du « Témoin » sous la présidence du regretté Ousmane Tanor Dieng, tout-puissant ministre des Affaires et services présidentiels, fraichement élu premier secrétaire du Parti socialiste. Après quoi, nous avions convié nos amis à un grand cocktail dinatoire dans un grand hôtel de la place.

Rebelote en 2000, à l’occasion du dixième anniversaire. Sorano nous avait encore accueillis pour un spectacle animé cette fois-ci par Thione Seck et le « Raam Daan ». Cette année-là, pour cause de survenue de l’alternance, et parce que les nouvelles autorités nous en voulaient, aucun officiel n’avait honoré de sa présence notre soirée d’anniversaire ! Malgré tout, la fête avait été très belle. Le lendemain, nous avions comme en 1996 invité nos amis et partenaires à un dîner dans un grand hôtel.

Une formidable aventure qui tenait de la folie !

Changement de décor en 2010 où le 20ème anniversaire du « Témoin » avait été célébré à travers, d’abord, un concert animé par Youssou Ndour au « King Fahd Palace ». Dans ce même endroit, deux jours plus tard, nous nous étions retrouvés avec nos amis pour un superbe diner dansant animé par Oumar Pène et le Super Diamono. Le régime du président Abdoulaye Wade s’était fait représenter cette fois-ci par le président de l’Assemblée nationale de l’époque, M. Mamadou Seck. Pour dire que ce 30ème anniversaire, nous aurions aimé le marquer en grande pompe. Le Covid-19 en a décidé autrement mais ce n’est que partie remise. Prescience ? Toujours est-il qu’à l’issue d’une réunion tenue en février dernier, nous avions décidé que si fête il devait y avoir, elle devrait être tenue après le Ramadan. Les temps étant durs, il n’y aura sans doute pas de concert musical mais peut-être bien que si l’état d’urgence est levé d’ici le mois d’août — c’est durant ce mois-là que nous avions célébré le 10ème anniversaire en 2010 —, nous organiserons quelque chose avec nos familles, nos amis et nos partenaires.

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A tout le moins, on fera paraître un numéro spécial retraçant les grands moments de la vie de notre journal. Il s’agira d’un journal vraiment spécial à la réalisation duquel nous invitons d’ores et déjà les annonceurs à contribuer. Exactement comme ils l’avaient fait en 1996, en 2000 et en 2010. Et nous espérons que, beau joueur, le régime du président Macky Sall ne fera pas la politique de la chaise vide à l’occasion de l’événement que nous organiserons !

En février 1990, si ma mémoire est bonne, un ami attaché de l’ambassade des Etats-Unis à qui je faisais part de mon intention de lancer un journal s’était écrié : « Encore un journal ! Mais ça ne marchera jamais, vous avez déjà trop de journaux dans ce pays ! » A l’époque, soit dit en passant, il n’y avait que trois hebdomadaires (Sud, Walf et le Cafard Libéré) plus deux périodiques (Le Politicien et Promotion). Je me demande ce qu’aurait dit le même ami américain s’il voyait le paysage médiatique actuel marqué par l’existence d’au moins 15 non pas hebdomadaires, mais quotidiens ! Sa prédiction était fausse puisque « le Témoin » a tenu.

 A preuve par ces 30 bougies qu’il souffle aujourd’hui. Qu’on me permette d’avoir une pensée pieuse, à cette occasion, pour notre doyen Mamadou Pascal Wane, membre fondateur du journal, qui ne sera pas là aujourd’hui pour fêter cet anniversaire. Il me reste à remercier Dieu — j’aurais dû commencer par là — qui nous a permis de vivre aussi longtemps et de surmonter toutes les épreuves. Nous lui demandons de continuer à veiller sur nous. Merci aussi à tous les collaborateurs, tous les lecteurs, les annonceurs, tous les amis qui ont permis et permettent à cette formidable aventure, qui tenait un peu de la folie en 1990, de continuer encore…







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