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L’appel De Macky Sur La Dette Fait Flores

Le traitement du coronavirus va s’ajouter à un fardeau déjà bien lourd : l ‘Afrique, c’est presqu’un quart des cas de pathologies les plus lourdes comme la tuberculose, la malaria ou le VIH, mais seulement 1 % des dépenses globales de santé.

Pour faire face à l’urgence plusieurs gouvernements ont pourtant réussi à débloquer des fonds destinés en priorité à la santé. Secteur on le sait qui avait lourdement pâti des mesures drastiques imposées par nombre de bailleurs de fonds pour stimuler nos économies. Mais pour le moment aucun État africain n’a les moyens de dégainer des milliards comme l’ont fait les pays occidentaux pour soutenir massivement leurs salariés et leurs entreprises paralysées par le confinement.

Pour dépenser plus d’argent public, il faut pouvoir recourir à l’emprunt, or les États africains sont déjà à l’os. Pour stimuler la croissance ils ont emprunté tous azimuts. De quoi s’inscrire dans la logique de la demande d’annulation faite par le président sénégalais Macky Sall se faisant écho de la forte préoccupation de nombre de ses homologues. Parce que l’Afrique va payer le prix de la récession économique mondiale : chute des matières premières, arrêt des entreprises, chute des exportations… Cela va aggraver le chômage et la précarité sociale, sachant que très peu de pays africains ont des mécanismes de protection sociale. Plus de 1300 milliards venaient régulièrement de ces envois des Sénégalais de l’Extérieur alors qu’on sait que les principaux pays d’émigration des Sénégalais que sont la France, l’Italie, l’Espagne, les Etats-Unis entre autres, restent confinés et que plus aucun envoi ne provient de ces pays, depuis les mesures de confinement préconisées par les gouvernements.

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Sur le plan national, la morosité économique affecte des pans entiers de l’économie, comme l’hôtellerie, la restauration, les transports aériens, maritimes et terrestres, le secteur des Btp entre autres. L’appel lancé par le Président Macky Sall fait florès, et il est entendu par d’autres leaders mondiaux, comme le Pape François, le Roi du Maroc, l’ancien premier ministre britannique Tony Blair et hier soir par Emmanuel Macron, qui a fait de la solidarité avec le continent africain un élément fort de son allocution de sortie de crise.

C’est une preuve de leadership, d’autant que l’Union Africaine suit et se dote d’un fonds piloté par un de ses fils les plus brillants, Tidiani Thiam. Mais aller au-delà est sans doute nécessaire mais sera hyper complexe à réaliser, car le tiers de la dette africaine est détenu par des créanciers privés. C’est cette dette privée qui génère les intérêts les plus élevés, mais négocier dans l’urgence avec cette nébuleuse d’acteurs, des banques, des fonds, des négociants en matières première relèvera du tour de force. Il sera nécessaire aussi de reconnaître nos errements en matière de gestion de ces endettements contractés, et ne pas donner l’image redoutable d’une partie de notre classe politique et économique qui tirerait profits de ces efforts universellement requis en guise de solidarité face au Covid 19.

Le pire pour l’Afrique ne sera pas le nombre de ses morts, mais le fait de voir son économie ravagée par cette pandémie, sans qu’elle ait su tirer les leçons du passé, qui confinaient tout de même à une certaine forme excessive de gabegies.

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Jean Pierre Corréa







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