En ces temps où les Etats se barricadent et s’inquiètent des conséquences de cette pandémie du Covid-19, où l’on assiste avec sidération au démantèlement des chaînes d’approvisionnement classique de médicaments et de dispositifs médicaux, nul besoin d’être un poète pour apercevoir ce lendemain incertain qui nous guète. Certains, parmi les plus philanthropes, diront qu’il y aurait peut-être quelque chose d’indécent à se projeter dans l’avenir si tant est qu’il y en aura un, au moment où chaque pays fait quotidiennement le décompte de ses morts. L’heure sera, sous l’ombre d’un sage d’une autre époque, à la quête d’une souveraineté médicale certes non encore acquise.
Souveraineté et indépendance en matière de développement et de production de médicaments innovants et stratégiques
Souveraineté ! C’est le terme le plus adéquat pour se projeter sur le « post Covid-19 », selon sa définition du Larousse : pouvoir suprême reconnu à l’État, qui implique l’exclusivité de sa compétence sur le territoire national (souveraineté interne) et son indépendance absolue dans l’ordre international où il n’est limité que par ses propres engagements (souveraineté externe) ». Notre souveraineté médicale est plus qu’une urgence, elle est maintenant vitale. On pourrait autant en dire des domaines comme l’énergie, l’hydraulique, les transports, etc.
Il est impératif d’avoir une autonomie et une maitrise sur les chaines de production en monothérapie, en bithérapie ou en trithérapie :
– Indépendance en termes de recherche et en termes de prix.
– Lieux de production et maîtrise des prix : les Etats qui maitrisent totalement la chaîne de recherche, de développement, de la production et de la commercialisation de certains types de médicaments indispensables pour la santé ont la capacité à la fois d’orienter les recherches, d’investir dans la recherche et de fixer les règles du jeu des marchés internationaux. Par conséquent, le fait de ne pas maîtriser totalement cette chaîne de recherche, de développement et de production d’un médicament stratégique pèse sur la politique économique qui sera conduit au niveau international.
Une recherche académique désuète ?
On a la chance d’avoir des chercheurs de grande qualité sur des pathologies qui ont un très grand impact sur nos sociétés : oncologie, génétique, cardiologie, pneumologie, diabétologie… mais nos ne savons pas transformer ce capital en processus industriel et nous savons encore moins le transformer en usine de production.
Conséquences de nos faiblesses
Nous nous privons de rapport de force dans le cadre des stratégies de commercialisation international.
Aucune influence sur la politique des prix des médicaments qui est très dépendante des attentes des industriels, ce qui est légitime d’ailleurs.
Dépendance des stratégies de distribution qui sont élaborés dans d’autres pays
Combien de produits avons-nous développé sur le territoire sénégalais : aucun !