Senexalaat - Opinions, Idées et Débats des Sénégalais
Opinions, Idées et Débats des Sénégalais

Agir Comme Le Colibri Plutot Que De…

Agir Comme Le Colibri Plutot Que De…

Dans une tribune écrite sans doute avec « l’effet ramadan », mon jeune frère Thierno Bocoum s’attaque à la stratégie mise en place par le Sénégal. Ironie du sort, des pays européens comme la France depuis hier 28 avril 2020 copient sur notre démarche en décidant de traquer enfin les contacts des cas détectés pour les isoler, les tester et les traiter afin d’éviter la spirale de l’augmentation exponentielle.

Mon jeune frère Thierno Bocoum semble oublier que le Sénégal a depuis le début opté pour une identification des contacts, leur isolement, leur suivi, leur test, l’hospitalisation des patients issus de ces tests et la libération des cas jugés négatifs. Si nous n’avions pas procédé ainsi, nous aurions depuis lors basculé dans une situation intenable. Mon jeune frère Thierno semble oublier que le Sénégal applique depuis plusieurs jours l’interdiction du transport entre les régions. Il semble avoir oublié que les transports en commun au Sénégal ont l’obligation de ne prendre que la moitié des passagers autorisés avec en sus une obligation de port de masques et le respect des distances sociales. C’est hier 28 avril qu’un pays comme la France a pris des mesures similaires annoncées par son Premier Ministre Edouard Philippe trois mois après ses premiers cas.

Bocoum Thierno semble oublier que notre pays, dans le cadre de l’état d’urgence a donné pouvoir d’appréciation aux sous-préfets, préfets et gouverneurs. Ces derniers tous les jours prennent les décisions qui s’imposent dans leur contexte notamment sensibilisation, accompagnement des collectivités locales, fermeture si nécessaire des marchés et zones à risques et répression sans concession contre ceux qui violent les dispositions mises en place dans le cadre de cette lutte contre COVID 19. Il sera difficile de bloquer tous ceux qui violent tous les jours les dispositions et mesures édictées.

A LIRE  PROTÉGER LE CITOYEN FACE À LA VIOLENCE DE L'ÉTAT

L’État agit depuis le début sur la sensibilisation et la ferme répression en cas de violation des règles. D’ailleurs un impressionnant nombre de véhicules et de personnes qui ont tenté de violer les règles ont été mis au arrêt pour décision de justice à prendre. Thierno qui parle de triomphalisme béat semble avoir oublié que l’Autorité a dit et redit que nous ne devons pas verser dans le triomphalisme et que le combat est d’abord communautaire. L’Autorité a joué sur les registres de la santé, du social et de l’économique parce que cette crise n’est pas que sanitaire.

Dans l’allocation des moyens financiers, l’Autorité à privilégier le volet riposte sanitaire dans la mise en place du budget. Thierno semble avoir oublié que dans la stratégie nationale, le réseau des relais communautaires appelé « Bajjenu Gox » travaille dans les coins et recoins du pays à côté des populations. Profiter de l’augmentation des cas communautaires et de leurs corollaires en termes de contacts pour dire que nous avons échoué me paraît injuste. Je crois qu’à l’heure actuelle, nous devons tous agir sur l’individu pour en appeler à la prise de conscience collective par un changement de comportement. Cette façon insidieuse consistant à dédouaner l’individu et à charger l’État central n’est pas à mon avis une attitude sereine et productive. Cela pourrait même en rajouter à des formes d’incivisme qui ne feront que compliquer l’atteinte de l’objectif de sensibilisation collective.

Dans un Monde où les systèmes sanitaires, sociaux et économiques des USA, de l’Europe et même de la Chine ont été fortement secoués, l’heure en Afrique doit être beaucoup plus à la sensibilisation collective sur les gestes barrières pour endiguer la propagation du virus qu’à la 1vaine polémique. Ce chantier de la sensibilisation collective n’est pas le monopole de l’État central. Nous sommes tous concernés et devons agir plutôt que de …

A LIRE  NOS FRÈRES JUMEAUX MALIENS

Le Sénégal n’est pas dans le triomphalisme comme l’écrit Thierno Bocoum. Nous sommes humblement et de façon énergique dans un combat où chacun des seize millions de Sénégalais est un soldat derrière un seul commandant. En définitive, chacun doit « faire sa part » à l’instar du colibri de la fable amérindienne amenant de l’eau par son bec au moment où les autres étaient passifs devant le feu de brousse. Le colibri était dans la citoyenneté d’abord. C’est à ce test de citoyenneté qu’invite d’abord cette pandémie COVID-19 qui nous met tous dans des positions de potentielles victimes si collectivement nous ne nous dressons pas ensemble pour appliquer à la lettre les mesures prises par l’Autorité.

Par Mamadou NDIONE DG du COSEC







Laissez un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *