Nous sommes tous, les sénégalais, sommes sous la hantise grandissante de la pandémie du Covid-19 qui ne cesse de se propager un peu partout le monde.
Notre pays connait de plus en plus une courbe oscillante qui varie sur l’échelle de 10% de positivité sur un échantillonnage de tests de l’ordre de mille journalièrement. Cette tendance calamiteuse ne fait que persister depuis un certain temps. Ça inquiète plus d’un. Les spécialistes s’interrogent !
Dès le début de la pandémie, avec les premiers cas déclarés, le gouvernement a pris des mesures drastiques non seulement mais salutaires pour contenir l’épidémie.
Nous avons tous vécu des restrictions majeures par rapport à nos modes de vie habituelles. C’est un sacrifice que nous devons à la survie. La vie en pleine santé n’a pas de prix a-t-on l’habitude de dire !
Il y a eu de la gronde dans bon nombre de secteurs d’activités ; des populations avaient commencé à exprimer leur désapprobation face au semi-confinement qui menaçait leur quotidien.
La vie n’est pas facile pour beaucoup d’entre nous ; on vit au jour, le jour dans une perplexité inexplicable. Seul Dieu en sait la teneur des difficultés que rencontrent les pères de famille sénégalais. Malheur ne vient jamais seul. La pandémie du Covid-19 a mis de nombre de nos concitoyens dans le désarroi total, une précarité sans précédente.
Nos pensées à ces braves mamans qui squattaient les rues des grandes villes pour vendre du couscous la nuit, les vendeuses de gargote communément appelés dîners à l’angle des quartiers et autres commerces du même genre qui les permettaient de subvenir aux besoins de leurs familles. Elles se sont retrouvées au chômage brusquement sans y être préparées. C’est un choc auquel, on révèle très difficilement.
Le gouvernement dans le cadre de la politique de riposte à la pandémie du Covid-19 a fait montre d’un courage, une intelligence et d’une technicité inégalables.
La vision du Chef de l’Etat est claire et sans ambiguïté, il faut contenir la propagation de la maladie certes, mais il faut maintenir notre économie. On ne peut pas courir le risque de laisser notre tissu économique se disloquer pour des lendemains incertains.
Les prévisions sont alarmistes, la maladie est encore là avec nous, d’après certains spécialistes de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Il faut apprendre à vivre avec la pandémie !
Ce qui veut dire qu’on doit continuer à faire tourner la machine.
Les exigences liées au développement sont de plus en plus devenues urgentes. Et la pandémie, comme concurrentielle, fait son bonhomme de chemin pour atteindre tous les coins et recoins de notre terroir nationale. Ça tourne à tour de rôle ! Chaque jour avec son point de contamination et un lot de cas communautaires qui cachent bien la dissimilation de la pandémie à travers la population. Il faut dénicher tous les ilots et neutraliser l’épidémie !
Face à l’exigence de maintien d’une économie tournante, le gouvernement a l’exigence de faire le bon choix, celui de gouverner un pays stable et prospère.
La décision de fermer les lieux de cultes pour éviter tout rassemblement humain a été diversement appréciée par les uns et les autres.
Une partie de l’opinion était favorable à l’ouverture des mosquées pour en faire un plaidoyer de tous les jours à toutes tribunes dont ils ont eu accès. Une horde de prêcheurs ont voulu en faire un combat, certes illégal et illégitime pour convaincre la masse critique méprisant les règles les plus élémentaires de leur religion.
La santé est un bien inestimable avec lequel, on ne transige guère, elle est nécessaire pour que nous puissions adorer notre Seigneur tel qu’Il le souhaite ! C’est un principe sacré qui surpasse tout dogmatisme ou fanatisme religieux à vouloir braver les barrières établies dans le cadre de la lutte de la pandémie du Covid-19.
Pour preuve avec les mesures d’assouplissement prises tout dernièrement par le président de la République, les religieux ont maintenu la fermeture des lieux de cultes, du moins la plus grande majorité d’entre eux. Certains y étaient allés jusqu’à dire que le Président de la République avait agi sous la pression des guides religieux. Ce qui s’est avéré totalement faux. Finalement l’observateur neutre va même se demander la question de savoir à quel religieux faut-il se fier désormais ?
En réalité notre économie en pris de bouffée d’oxygène dont il avait tant besoin, parce qu’en vérité si cette situation qui ressemble à un lock-out persiste, le pays allait droit au mur. Ce qui serait plus que regrettable au regard de la pente de l’émergence que nous avions déjà empruntée.
Le Sénégal, notre pays, est infecté dans son organisme vital et affecté dans sa plus profonde chair au-delà du coronavirus par des lobbies religieux extrêmement dangereux pour notre cohésion sociale. Et si on n’y prend pas garde, ils vont faire plus de dégâts que cette épidémie dont aucun vaccin n’a encore été trouvé.
Le pays est pris en otage par cette bande de prêcheurs, conférenciers se réclamant toujours des grandes familles religieuses connues et reconnues au-delà des frontières, mais en toutes vérités ils n’ont aucune attache les reliant à celle-ci. Ils n’ont ni mosquées à diriger encore moins d’écoles où enseigner, par contre c’est au niveau du petit écran qu’ils comptent se forger une personnalité et devant les micros des radios pour nous baratiner.
Cette cacophonie doit cesser avant qu’elle ne sape notre cohésion sociale, le seul trésor que nous faisons prévaloir à qui veut l’entendre.
Le Sénégal a un Islam qui n’a rien à envier à qui que ce soit sur terre. Cette image a été forgée par nos ancêtres qui nous ont laissé des « tarikhas » comme chaines de transmission de la religion. Aucun reproche ne sautait les être fait quant à l’application des textes dans la pratique prophétique.
Il en de même pour nos frères catholiques dont l’organisation dans le respect de la hiérarchie avec une discipline légendaire, leur marque de fabrique est saluée de partout et par tous depuis des siècles.
Tout désordre nous viendrait dès lors de l’extérieur ! Nous ne devons accepter que des corps étrangers viennent infester notre paix sociale au moment où nous faisons face à la pire pandémie de l’histoire de l’humanité.
Restons vigilants dans la préservation de nos croyances dans une République démocratique, forte et prospère.
Focalisons le peu d’énergie qui nous reste à lutter contre la pandémie en accompagnant nos autorités étatiques dans le cadre des séries de mesures barrières prises.
Que Dieu sauve notre Peuple, notre peuple et notre foi !
Amadou Thiam