Or donc, en ce lundi 11 mai 2020, le Président Macky SALL prit la décision d’assouplir les conditions des mesures édictées de prime abord dans la lutte pour ne pas dire « la guerre » contre le COVID19. Une attitude saluée par certains, décriée par d’autres. Chacun y allant de ses arguments et autres éléments d’appréciation.
Pour ma part, je constate seulement que le Président a dû se résoudre à ces mesures extrêmes la mort dans l’âme parce que esseulé, abandonné , incompris et combattu par nombre de citoyens, de groupes, de lobbies . Un Général ne se sent Général que s’il a des troupes mobilisées, engagées et prêtes au combat. Au Sénégal, les mesures de protection édictées notamment, la distanciation sanitaire sociale, les gestes barrières et autres interdictions de regroupement et de limitations des déplacements, qui étaient les mêmes partout au monde , n’ont jamais été RESPECTEES au Sénégal, JAMAIS. Il faut oser le dire. Nous sommes un peuple « particulier » qui ne se sent heureux et fier que dans le désordre et le bafouement de l’Autorité surtout étatique. Il n’y a qu’à voir les rodéos nocturnes des jeunes de la Medina, les escapades suicidaires des jeunes fêtards aux Almadies, les gymkhana des Allo-Dakar et autres conduites incroyables pour comprendre à quel point ce pays est réfractaire à l’ordre, à la discipline et au respect des règles édictées.
Depuis le mois de mars, début de cette pandémie mondiale et ses milliers de morts vrais, nous avons encore de nos compatriotes qui ne croient toujours pas à l’existence réelle de ce virus. On a entendu toutes sortes de balivernes de la bouche de certains hauts responsables sociaux, politiques et religieux pour nier l’existence du virus et ce, malgré tous les dégâts faits à travers le monde . Pourtant, ils auraient dû être bien inspirés par l’exemple de Donald TRUMP qui avait ironisé sur « le virus chinois » et dont le pays est en train de payer aujourd’hui le plus lourd tribut de cette insouciance inqualifiable de son Chef, en termes de nombre de contaminés et de morts recensés. Chaque jour, les télévisions nous montrent des centaines voire des milliers de morts en grappes, enterrés en vrac sans sépulture ni prières mortuaires et on trouve encore et toujours des sénégalais pour nier l’existence et la dangerosité du virus CORONA. Il faut vraiment être sénégalais pour faire montre d’une telle légèreté.
Je crois que tout cela a dû jouer sur le Président pour qu’il se décide, dépité et la mort dans l’âme, à assouplir officiellement des mesures qui n’avaient jamais été autant bafouées. Ce faisant, il laisse chacun prendre ses responsabilités individuelles pour faire face au danger du virus, « pour apprendre à vivre avec le virus ». Il ne pouvait faire autrement, attaqué de toutes parts par des personnes, des groupes puissants et esseulé dans son combat, voyant ses troupes se déliter du fait du non-respect des consignes de sécurité, que pouvait-il faire d’autre ? On ne peut pas gouverner un peuple contre son gré. S’ils ne veulent pas et n’y croient pas, BASTA. Car on ne peut pas mettre un policier derrière chaque sénégalais pour faite respecter les consignes de sécurité. On ne peut pas non plus sanctionner sévèrement les récalcitrants sans s’attirer les foudres des « Droits de l’hommiste » et autres théoriciens des Droits des personnes . Résultat des courses, la comptabilité macabre s’emballe : nous sommes passés très rapidement de moins de 10 morts à 24,25,26,27 morts. Croisons les doigts…
Dans cette affaire, comme partout dans le monde, l’union sacrée est de mise sauf au Sénégal où chacun s’ingénie à saper les bases mêmes de l’unité nationale par des comportements en porte à faux avec l’autorité de l’Etat.
Certes, on peut, peut-être comprendre les positions de quelques « gorgorlous » qui se doivent de trimer journellement pour avoir leur subsistance et qui ne peuvent rester confinés indéfiniment au risque de mourir de faim. Entre deux maux -mourir du COVID ou mourir de faim- ils ont opté pour mourir du COVID au prix de leur vie.
Mais d’autres groupuscules moins concernés ont été les plus bruyants dans cette grogne sourde contre les mesures de confinement notamment les groupes religieux. Il n’y a qu’au Sénégal que l’on a enregistré un si grand tollé à la fermeture des lieux de cultes. Seize millions d’habitants dont quatorze millions se disant musulmans et on braille plus que les quatre-vingt millions d’Iraniens, les trente millions de marocains, les …,les.. et tous les autres pays musulmans.
Non ! Je vous dis que nous avons un pays spécialement spécial.
Sommes-nous plus pieux que les autres frères ? Assurément pas et si on le pense on se gourre. La réalité de tous ces cris d’orfraie est à chercher ailleurs. Le mobile est moins d’ordre religieux que d’ordre mercantile. On ne le dit pas ; la plupart de tous ceux qui s’agitent pour l’ouverture hic et nunc des lieux de cultes ont des préoccupations pécuniaires qu’ils veulent masquer derrière des simulacres de crainte référentielle. Qu’on ne s’y trompe pas, les vicaires et autres chambellans des loges maraboutiques vivent des subsides des talibés qui viennent déposer leur écot régulier lors des grandes prières collectives. Dès lors, comme la bourse commençait à se vider du fait du confinement, il fallait faire feu de tout bois afin que la ronde des cotisants reprenne vite. Mais on ne le dira jamais. On préfère se cacher derrière le petit doigt pour invoquer des spiritualités factices qui tromperont peut-être les simples gens mais jamais DIEU le Tout Puissant.
Et depuis quand est ce que la prière en groupes et à la mosquée est devenue OBLIGATOIRE en Islam ? Alors que la terre entière sauf les cimetières et Hamman sont des lieux de prières agrées par DIEU ? Et surtout pourquoi vouloir coûte que coûte prier dans les Mosquées en ce temps de DANGER ?
Car le COVID19 est vraiment un grand danger. Ceux qui n’y croient pas ou ne veulent pas y croire, risquent d’en payer le prix fort. Que DIEU les en préserve ! Si encore la menace concernait seulement Le seul contrevenant, on aurait pu la gérer mais comme c’est extrêmement contagieux cela devient presque un crime de contribuer par des actes délibérés à sa propagation notamment par la prière en commun.
Car il n’a été lu, vu et écrit nulle part ni dans l’exégèse coranique ni dans la tradition prophétique qu’on peut prier, séparés les uns des autres par un mètre quand tous les Hadiths préconisent de prier bien serrés les uns aux autres comme le font les Anges pour ne pas permettre à Cheytaane de s’infiltrer dans nos rangs ? Si on suit le raisonnement habituel de certains qui disent que tout ce qui est ajouté aux pratiques cultuelles est un BIDDAA ; de tels actes doivent donc être BIDAA.et proscrits et non recommandés. On voit bien, que les sermons et autres doctes sentences ne sont que propagande intéressée et orientée selon les objectifs visés.
Que dire aussi de tous ces Oustaz qui, dans leurs innombrables « Ramadan shows » nous font avaler toutes sortes de légendes pour plaire aux affidés qui n’aiment entendre parler que de miracles et de récits extraordinaires de leurs Références. L’épisode de « l’Histoire Générale du Sénégal » a démontré à suffisance toute la porosité de nombre de nos parents aux hagiographies, panégyriques et autres histoires extraordinaires de leurs Saints qu’ils ne souffrent pas de ne pas voir évoquées voire magnifiées à tout bout de champ. On l’a vu avec Le Professeur Iba Der THIAM et son équipe qui ont reçu des volées de bois vert de chacune des chapelles religieuses contestant le chapitre consacré à leur Guide qu’ils ont trouvé incomplet, inexact ou tronqué à leur goût. Comme quoi, le sénégalais n’aime pas l’Histoire mais préfère les épopées et autres récits miraculeux pour s’en émerveiller. C’est ce qu’ont bien compris les « Serignes Télé »
Pour terminer, Avez-vous remarqué comme moi que Nos OUSTAZ cathodiques apportent un soin particulier à leur mise, en arborant des tenues d’apparat renouvelées au jour le jour pour nous saouler de commentaires parfois très grivois pour plaire aussi à ces…dames qui au pamoison, s’extasient souvent en gloussements lascif : « Wawe !.Mane O bi mo maye raye» « Mane nak Geintzner bi momaye danelle » , « Mamne moom sacré Yale bi moo maye seyel » en traduction littérale « Oh moi c’est sa moustache taillée en O qui me tue ». « Et moi c’est surtout son look qui me kiffe » « Moi c’est son diastème là qui me fait fondre » .De vrais charmeurs je vous dis et très grands VRP (Vendeur ,Représentant ,Placier) de quelques couturiers et stylistes en quête de notoriété dont ils arborent les modèles avec un art consommé du mannequinat et de la théâtralisation. On connait NOUS.
Alors Messieurs, faites ce que vous voulez mais arrêtez de nous enfumer. « Lakoum Dinakoume Walia diine » et DIEU reconnaîtra les siens.
En attendant continuons à porter nos masques, à nous laver les mains, à garder la distance sécuritaire et surtout Restons chez NOUS et que DIEU NOUS GARDE TOUS DU CORONAVIRUS. .
Dakar le 20/05/2020
Guimba Konaté