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La Peur Bleue Du Covid-19 Vaut-elle Un Arret Brusque De L’activite Economique Mondiale?

Avec le confinement de plus de la moitié de la population active du globe de plus de 4 milliards d’individus, le monde d’aujourd’hui connaît une récession économique de large ampleur , de l’ordre de -4% du PIB mondial, soit plus de 840 milliards de dollars us jetés par la fenêtre en moins d’un trimestre.( 84740 milliards de dollars /4, année de référence 2018)x 4%=847,4 milliards de dollars . Si nous prenons uniquement les travailleurs touchés du secteur informel qui représentent deux milliards d’individus à l’échelle mondiale, leurs revenus vont baisser de 60% pouvant même atteindre 80% dans de nombreux pays africains.

Les PIB des pays producteurs de pétrole comme le Nigéria, l’Angola, l’Algérie ou l’Afrique du sud vont prendre un sacré coup avec la baisse vertigineuse des cours du pétrole. L’agriculture en Afrique pourrait subir une perte de 79 milliards de dollars, en plus du tourisme et du transport aérien qui sont par terre, toutes choses désorganisant les économies du vieux continent. Cette pandémie a perturbé les échanges de chaînes de valeurs, ce qui pénalise les exportations des produits de base. Il y a également la réduction des flux des échanges internationaux en ce qui concerne les transferts des fonds des migrants, les investissements directs étrangers, la fuite des capitaux. Il se trouve que la crise économique mondiale sans précédent, consécutive à la propagation planétaire d’un simple virus venu d’Asie, est surtout due à l’attitude fébrile des pays de l’OCDE à balance commerciale excédentaire, représentant 75% du commerce mondial du fait de la psychose .

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Cette situation a compromis gravement la production mondiale des biens et services et le commerce international. Toutes les composantes de la structure de l’économie mondiale, allant du secteur public au secteur privé, de la production à la consommation, du secteur formel au secteur informel, des revenus du travail comme des revenus du capital et des revenus de transfert, subissent de plein fouet un choc comparable à un cataclysme planétaire. La machine économique mondiale est devenue grippée, impliquant des décroissances économiques et un risque majeur d’une insécurité alimentaire pouvant occasionner des émeutes de la faim en un si peu de temps, qu’une guerre mondiale d’usure de plusieurs années n’aurait produite sur l’humanité. Ce coup de frein brusque du fonctionnement de l’économie mondiale relève d’une très grande frayeur causée par le covid 19, au motif qu’aucune personne humaine qui respire l’air ambiant ne soit susceptible d’échapper à la contamination du virus pathogène.

Pour l’heure, des pays comme les USa et les pays de l’union européenne totalisant à eux seuls la moitié de la richesse mondiale, en sont les principales victimes d’un point de vue de l’impact sanitaire .La panique généralisée de départ et les stratégies subséquentes de sortie de crise adoptées par ces pays occidentaux au moyen du confinement total, n’ont pas été à la mesure des défis pour la résilience économique et sanitaire. Il ya lieu de faire remarquer que pendant ce temps ,les différentes stratégies de sorties de crise utilisées en Chine, en Corée du sud, au Sénégal, à Madagascar ou dans d’autres pays du monde qui ont adopté le modèle du confinement ciblé ou limité et d’autres mesures barrières afin de ne pas arrêter le fonctionnement de la machine économique , ont rencontré moins de problèmes en termes de chômage de masse, mais , sont affectés ,outre mesure, par les effets collatéraux du blocage de la machine économique mondiale .rien qu’aux USa, les observateurs ont dénombré plus de 30 millions de chômeurs en un laps de temps et autant dans les pays de l’union européenne.

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Cette panique généralisée de départ dans le monde occidental, qui a été à la base d’une réaction plus émotive qu’efficace des pouvoirs publics par un confinement total de la population, a provoqué la mise à terre des structures productives et l’arrêt des flux d’échange, de transport et de consommation, sans pour autant minimiser les impacts immenses de la crise sanitaire. Les populations dans lesdits pays commencent à bouger pour réclamer un meilleur sort en rejetant les mesures de confinement total. Il est vrai que, pour pouvoir travailler et créer de la richesse, il faut une bonne santé. La santé est au début et à la fin de toute activité humaine productive, intellectuelle ou physique. au niveau sociétal, les mouvements du travail qui génèrent les dynamiques dans les processus de production et les flux d’échange, nécessitent une bonne santé publique .Sans cette dynamique du travail, il ne peut exister de revenus pour permettre aux agents économiques de reconstituer la force de travail et aux transactions de s’effectuer.

 Si toute l’humanité reste confinée à cause d’une peur bleue du covid 19 pour leur bonne santé, il n’y aura plus de création de valeur et d’accumulation du capital, C’est dire que, la santé publique et le travail social constituent les deux faces d’une même monnaie qu’il faut savoir conjuguer, comme l’ont toujours pratiqué les pays africains ou asiatiques ,en dépit des situations épidémiques et, comme semble l’adopter aujourd’hui les pays occidentaux avec les mesures de dé confinement. au demeurant, il est apparu que les pays les plus durement affectés par le covid 19 sont les pays les plus riches au monde, alors les pays les moins avancés de la planète qui ont appris à vivre avec de nombreux virus ou maladies infectieuses (paludisme, Ebola, tuberculose, dingue, fièvre jaune, lèpre, onchocercose etc.) sans que leur existence soit compromise, ont mieux résisté au choc, d’un point de vue sanitaire ,comme d’un point de vue de la résilience économique. La leçon de vie apportée par l’apparition du covid 19 dans le monde, indique que l’humanité doit évoluer vers des transformations rapides, pour une société mondiale plus solidaire, plus égalitaire et plus humaine, dans une planète plus verte.

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Kadialy Gassama,

Economiste

Rue Faidherbe X Pierre Verger Rufisque







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