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Mame Babacar, Tu Vas Me Manquer

Ce 26 juillet 2020, tu as emporté jalousement avec toi tous ces moments que tu savais rendre si légers grâce à ta rare générosité. Oui, tu maîtrisais l’Art de la Pointe (Calame) à merveille et tu savais frapper là où il fallait et comme il fallait.

Ta carrière l’a prouvé : Aujourd’hui tous saluent le risque que tu as pris dans un Sénégal balbutiant encore sa démocratie de lancer la première radio indépendante : Sud FM.

En Grand Homme tu es venu et un Grand Homme tu resteras ; tu n’es pas « mort », ton esprit vit toujours à travers la flamme du Groupe Sud Communication. Un feu que toi et ceux qui ont eu l’ « outrecuidance » de t’accompagner avez allumé et que les jeunes journalistes d’aujourd’hui continuent de nourrir par la fougue et d’attiser par la fraîcheur du vent de leur jeunesse. En pionnier tu t’es hissé au sommet de la pyramide de la presse africaine tel un baobab surplombant et veillant sur la savane.

Ton amour pour la liberté reste et restera pour toujours la colonne vertébrale de la presse sénégalaise, qui, après tout, n’est en grande partie, que fille de la souche de tes pensées et de ton âme si généreuse. Ce Grand Homme que tu étais tu ne l’étais pas avec nous, tes petits-enfants. Ces souvenirs soit me consolent, soit me torturent et je ne sais pas si je dois rire ou pleurer en entendant tous les témoignages de ta bonté et de ton accessibilité auprès de tous ! Ô que je te regrette aujourd’hui, ta bonhomie, ton humour, ta gentillesse vont grandement me manquer !

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Le seul grand-père biologique que j’ai eu la chance de côtoyer et qui était une véritable source de motivation pour moi et certainement pour tous ses neveux et petits-enfants. Jamais tu n’as hésité à te mettre à notre hauteur, tellement que certains d’entre nous ne se rendaient même pas compte de ce que tu représentais pour le Sénégal, pour l’Afrique. Mieux vaut tard que jamais : la Maison de la Presse Sénégalaise portera à présent ton nom ! Je te remercie de m’avoir inspirée et de m’avoir insufflé ta droiture, ton honnêteté, ta franchise, ta rigueur, l’amour de la paix et de la culture, des peuples et de leur liberté ! De défaut, je ne t’en trouvais pas, mais aujourd’hui je l’ai trouvé.

Cruellement et sans aucun scrupule, le Temps m’a rappelé que tu étais mortel. Je ne sais pas si du haut de mes 20 ans il m’est permis de prétendre à marcher sur tes pas. Néanmoins je peux me hisser sur tes épaules et me servir de tout ce que tu m’as offert pour grandir et devenir meilleure. Je revois encore l’éclat de ton visage à l’annonce de ma réussite au concours d’entrée à Sciences Po Saint-Germain en France ! « Nous sommes des nains juchés sur les épaules de géants. » Cette citation de Bernard de Chartres n’est pas une manière de se dévaloriser mais plutôt une métaphore de la quête du savoir.

Tout comme Socrate était conscient avec humilité qu’il ne savait presque rien, nous nous devons conscients de n’être que des nains de savoir juchés sur les épaules des savants qui nous ont précédés. Juchés sur les épaules de ces géants, nous les nains avons le pouvoir de voir encore plus loin que ceux qui nous ont précédé grâce à leur précieux héritage brillant et savant. Lisant tes écrits et grimpant de plus en plus haut sur les branches du Baobabacar, peut-être qu’un jour je verrais aussi loin que toi ?

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Anta FALL







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