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Faut-il Craindre Le Retour De La Force Non Dissimulee?

Les occidentaux doivent être en train de réfléchir à un palliatif de leur action néocoloniale faite de mainmise sans pitié et sans ménagement des ressources plurielles du continent africain. C’est à soupçonner d’ailleurs qu’ils ne se soient déjà mis à l’opérationnaliser. En outre, leurs suppôts semblent s’être usés à l’épreuve de la représentation et de la représentativité factices et abusives. La vague arrive.

La vague contestataire s’amplifie sans cesse, nourrie par leur impertinence devenue exsangue à vouloir, coûte que coûte, vaille que vaille, s’accrocher au pouvoir.

Cette fois-ci, la poussée contestataire fertile est venue du Mali, dernière vache laitière et terrain expérimentale des velléités coloniales poste-indépendances de la métropole. Une osmose finalement acquise entre militaires et civiles, entre politiques et syndicalistes, entre leaders d’opinion et populations a, de manière audible, dit non à la France et à ses soutiens autochtones. Cela a abouti à ce qu’il convient maintenant d’appeler le dépôt concerté d’Ibrahima Boubacar Keita (IBK).

La CEDEAO a poussé un grand soupir dont on ne sait pas s’il signifie un profond regret d’une situation devenue la marque déposée d’un pays membre, le Mali, ou la signature de la fin d’une ère, celle de la communauté des chefs d’Etat qui la composent et qui sentent leur fin à eux, approcher.

En tout état de cause, dans le peu qu’il leur reste en crédibilité, ils essaient de se mirer dans la grande glace brisée du Soudan français pour exister et sauver les meubles.

Malheureusement, ils ont osé l’outrecuidance, demandant, dans un dernier élan de cohérence avec leur charte des amis au pouvoir, que l’un des leurs, IBK, soit rétabli dans ses droits et re-posé sur son fauteuil de roi oisif cerné de toutes parts.

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La fameuse communauté internationale fait aussi dans l’indignation indolore en nette congruence avec la très cosmétique géopolitique mondiale et universelle où c’est elle et elle seule qui raffle tout. Elle attend que la France, maîtresse de céans, se prononce, pour, sinon soutenir dans l’entretien de l’occupation sans fin de l’Afrique, du moins fermer l’oeil sur cette gigantesque  allégorie du maître qui corrige son esclave récalcitrant et récidiviste. Ça rappelle l’impudique solidarité des barrons du sud.

La France sait. Ses amis savent. Une ère est en train de finir. A elle, s’offrent deux voies:

– la meilleure pour tous, laisser l’Histoire de l’Humanité dont est partie l’Afrique, se faire et au bonheur de la démocratie universelle.

– choisir l’inexorable cassure, option la plus probable, en essayant de maintenir la domination avec des méthodes inédites que ne tarderont pas à dévoiler les nouvelles générations d’africains plus éveillées et plus que friandes de liberté.

Il s’agit, en claire, pour l’ancienne puissance coloniale devenue puissance économique avec les richesses de notre continent d’être réaliste et de traiter, désormais, d’égal à égal avec ses pays ou de différer le jour de libération devenu implacable en niant la réalité et en choisissant la confrontation.

Au milieu de cette confrontation, les hommes politiques, au pouvoir comme ceux de la périphérie, qui ont le temps et la chance de s’amender, de se recycler et d’être ainsi en phase avec leurs peuples qui ne comprennent que trop leur faiblesse et leur manque de choix devant le bourreau.

L’heure des vraies conférences nationales a  sonné. Celles d’avant procédaient d’une mise en scène qui vient de s’essouffler et à laquelle on est sûrement en train de chercher un substitut dont la validité pourrait encore durer des siècles.

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