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Mansour Faye- Sonko : L’enjeu Pour Le Sénégal Et La Morale De L’histoire

On nous l’avait annoncé et certains crédules avaient espéré voir se réaliser la philosophie du nouveau «type de sénégalais». Mais des années après, l’entreprise de transformation est un échec après tous les échecs depuis 1960.

J’entends souvent un célèbre prêcheur «Alioune Sall» dire et répéter que le Sénégal est «spécial». Sans interpréter ses propos, j’imagine qu’il veut juste énoncer que nos comportements sont devenus incompréhensibles, illisibles, illogiques. En langage autre, on pourrait dire «pervers».

Des événements comme la tragédie du bateau Le Joola, «les événements liés à la candidature du Grand Patriote Abdoulaye Wade» ne nous apprennent rien. Nous sommes incapables de tirer des leçons puisque nos analyses sont bruyantes et pour la plupart perverties par l’énorme brouhaha médiatique. On en discute de façade entre débatteurs sans diplômes, ni culture générale, ni mérite, et selon nos obédiences, selon nos petits intérêts égoïstes. En 2020, nous sommes confrontés à la fulgurance du Covid-19, on débattra encore et encore, on n’en tirera aucune leçon.

Sur le cas Mansour Faye et Sonko, nous risquons aussi de débattre, de débattre encore et toujours. Mais, nothing, naada, touss, rien de positif n’en sortira. Or, ce feuilleton a une énorme portée dans le sens de l’amélioration de notre environnement politique, social et économique.

Qu’est-ce qui s’est passé ? En résumé, l’un a donné l’information que l’autre l’avait sollicité pour une audience et l’autre a nié purement et simplement mais a proféré une insulte publique.

Dans un autre contexte, ceci serait un épiphénomène, mais entre ces deux personnalités, l’enjeu est de très grande taille. Il y a un Gros Mensonge. L’un est «ministre de la République», l’autre aspire à diriger le Sénégal et est accusé depuis ses débuts, de «mythomane», de «manipulateur»…

Nous nous plaignons souvent de cas de détournement, de comportements indignes de personnalités, parce que simplement un titre de chef de parti, de ministre, de Dg ne change en rien notre nature intrinsèque. Notre fonction n’est qu’un simple costume que nous arborons ; il ne change pas notre nature profonde. Un voleur nommé Dg continuera à détourner ou voler ; un menteur devenu chef de parti mentira et si demain il occupe une fonction publique, il est condamné à mentir.

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Devons-nous nous soucier du type de leaders auxquels nous confions nos futurs. Bien évidemment, la perversité de certains de nos hommes d’Etat réside non pas dans les contre-valeurs qu’ils incarnent mais dans leur insensibilité devant le regard accusateur de leurs concitoyens. Ceci est certes un grand problème, mais ce qui est encore déconcertant, c’est la tortuosité d’une infime partie du peuple des réseaux sociaux et d’une catégorie de médias, qui esquivent les enjeux pour tout mettre dans le champ du combat politicien. Sur ce cas, si ce n’était que de la politique, Mansour Faye aurait pu utiliser cet enregistrement durant les moments d’intense adversité entre l’Apr et Pastef.

Notre référentiel pour analyser les faits et actes doit être d’inspiration morale. Pourtant aujourd’hui, sur le débat préoccupant du 3ème mandat, la plupart disent avec fierté que «même si le droit le lui permet, la morale et l’honneur le lui interdisent». Quelle tortuosité !!!

De toute évidence dans le cas d’espèce entre Mansour Faye et Sonko, tout est question de «morale» et «d’honneur». Les propos de Mansour Faye le prouvent car premièrement il dit : «je ne laisse pas un gosse m’insulter publiquement», ensuite dit-il : «Il critique le système le jour et négocie avec le système la nuit tombée» et enfin conclut-il : «Il ne dit pas la vérité.» Si tout cela est avéré, cela signifie que Sonko est menteur, mythomane, hypocrite, joueur et par conséquent nous ment depuis le début sur ses convictions, ses valeurs, ses motivations, etc.

Il est indispensable pour nous Sénégalais, de rester sur ce terrain unique de la morale et de l’honneur. Puisque ce qui nous lie à nos hommes politiques, c’est un contrat de confiance et la compréhension commune que nous partageons les mêmes convictions, les mêmes desseins et des valeurs identiques, etc.

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Le mensonge reste une contre-valeur suprême. Gandhi disait que : «L’homme le plus dangereux est le menteur.» Le mensonge n’est-il pas considéré dans l’Islam comme l’un des plus grands péchés. On nous raconte qu’un jour, à un fidèle venu se confesser de ses péchés d’adultère, de consommation de viande et de boissons interdites, le Prophète a répondu : «Arrêtez de mentir.» La sourate «Al munafiquna» ne nous renseigne-t-elle pas suffisamment sur l’extrême gravité de cette contre-valeur. Le verset 1 dit : «Quand les hypocrites viennent à toi, ils disent : «Nous attestons que tu es certes le messager d’Allah, Allah sait que tu es vraiment son Messager et Allah atteste que les hypocrites sont assurément des Menteurs».»

Nous ne devons pas tolérer que quelqu’un nous mente si grossièrement et publiquement et aspire à nous diriger et que nous lui confions nos vies.

Pourtant c’est sur ce terrain de la morale que Mansour Faye place le débat. Il est choqué par certains écarts dont un gros mensonge. La preuve évidente, c’est qu’il détenait cet élément sonore compromettant, mais ne l’a jamais brandi même durant les moments chauds.

Les témoignages de plusieurs Sénégalais et surtout d’anciens collaborateurs attestent que Mansour Faye reste un homme de morale, discret et courtois. Sur le plan professionnel, c’est un grand travailleur très dévoué pour ses responsabilités publiques. Il est pragmatique. Ce n’est pas un homme de médias au sens populiste du terme.

Au Sénégal, nous devons arrêter de croire qu’être un homme public, c’est soigner sa façade à coup de millions «détournés», apprendre à bien articuler, être généreux publiquement, jouer à être très ami avec une catégorie de médias et ne jamais dire des vérités qui fâchent.

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Jouer à cela n’est pas un rôle difficile. Mais, le Sénégal a plutôt besoin d’hommes publics imbus de valeurs morales mais aussi et surtout travailleurs. Qu’importe s’il articule bien, parle bien, mais menteur, voleur, ….

On entend souvent les gens dire qu’avec le Parti socialiste, le Sénégal a eu de bons ministres, juste pour dire des ministres qui parlaient bien. Et après ?

Mansour, ne tronquez pas votre honnêteté, votre grande courtoisie, votre respect vis-à-vis de l’humain et votre pragmatisme contre une piètre voie mielleuse, des actes calculés, des comportements opportunistes. On attend d’un «bon chanteur», qu’il chante bien. Ne jouez jamais à ce théâtre pour vous faire accepter par la grande minorité, car vous êtes déjà très apprécié et l’unanimité n’existe pas dans ce monde d’ici-bas.

Des millions de Sénégalais vous préfèrent et détestent ceux qui leur mentent.

Inspirez-vous de votre mentor, le chef de l’Etat Macky Sall, «peu de mots beaucoup d’actes concrets» et c’est sur lui que les Sénégalais ont porté leur précieux choix en 2012 et en 2019 à côté de grands parleurs. Comme pour dire qu’au Sénégal, quand c’est sérieux, ce sont des hommes de valeur qu’on veut et non des beaux parleurs.

Le Chien aboie, il aboiera car il ne sait faire que cela, la caravane roule et poursuit son chemin.

«Soyez béni» comme votre nom vous prédestine «Man Sour» «béni de Dieu».

Mamadou MBAYE – Juriste Expert en Financement

de la santé – mbaaye@yahoo.fr

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