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Yaye Sett…com Ti Veux Ti Choises

Tout dans la vie est question de choix… Elle commence par « la tétine ou le téton », se termine par « le chêne ou le sapin » ou « percal ou malikane ». Entre temps, il faut toujours choisir. La bourse ou la vie, fromage ou dessert, la peste ou le choléra, Roux ou Combalusier, la guerre ou la paix…Rebeuss ou l’Onu. L’instant qui met notre Sénégal dans une effervescente expectative est crucial et le place à la croisée de deux routes aux décors et abords totalement dissemblables.

Le chef de l’Etat, Son Excellence Macky Sall, a pris la décision de dissoudre son gouvernement, faisant claquer un coup de tonnerre dans un ciel qui semblait serein. La méthode peut sembler brutale, mais elle n’est que la conséquence logique de la disparition du poste de Premier ministre qui accompagnait de ses formes institutionnelles les habituels remaniements ministériels. Tout le pays est suspendu à son choix. Sera-t-il un visionnaire homme d’Etat ou un simple joueur de bonneteau, ce jeu où l’on mélange les cartes pour restituer les mêmes ? Entrer dans l’histoire ou se vautrer dans les petites histoires ? « Comme ti veux ti choises » ! Sauf votre respect, monsieur le président.

Faire le « choix de l’histoire ». Réélu depuis à peine un an, le brouhaha du « 3ème mandat » nous a tympanisé et a relégué les problèmes sérieux qui assaillent le Sénégal au second plan, au point que lorsque lors de l’entretien accordé à la presse le soir du 31 Décembre 2019, à la question sur son agenda pour 2024 et un mandat supplémentaire, il avait botté en touche, en convoquant un « ni oui, ni non », justifiant cette pirouette par le fait que dans l’option « du j’y vais pas », plus personne dans son gouvernement ne bosserait, préoccupés qu’ils seraient tous à faire des danses du ventre devant tel ou tel autre supposé successeur. Le président disait donc froidement à 13 millions de sénégalais ahuris qu’il n’était entouré que par une bande d’opportunistes. C’était déjà bon à savoir. Valait mieux entendre ça que d’être sourd.

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Monsieur Macky Sall a 4 ans pour marquer l’histoire du Sénégal, et nombreux sont les sénégalais à avoir l’espérance que ce remaniement serve enfin à quelque chose d’autre qu’à récompenser des fidèles, à partager le gâteau avec ses soutiens politiciens, ou à satisfaire des lobbies religieux, ethniques, régionaux, ce qui, depuis 60 ans n’a produit  que de l’immobilisme réjoui.

Le Sénégal espère que le président saura trouver dans ce pays qui déborde de talents et de compétences, 30 ou 40 jeunes sénégalais, hors du champ partisan, auxquels il aura à transmettre, tel un Zidane de la politique, l’avenir de notre pays et à leur offrir de mettre en œuvre la responsabilité historique de marquer leur génération. Devenir le pivot autour duquel s’est construite la rupture d’avec notre vieille classe politique qui date sur les images du désuet « Dialogue National », et qui ne semble préoccupée que par sa juteuse survie. Il a 4 ans pour dire qu’il ne se représente pas et pour prendre l’initiative d’être impopulaire du fait de décisions nécessaires et contraignantes, et de n’être plus préoccupé que par le devenir des générations futures.

L’objectif du président est non seulement de mettre en place un gouvernement formé de femmes et d’hommes efficaces et compétents — des technocrates, un tantinet patriotes quoi — qui ne lorgneraient pas son fauteuil afin de prendre à bras-le-corps les immenses problèmes qui assaillent notre pays, mais encore de baliser la voie vers 2024 pour le dauphin qu’il aura choisi pour lui succéder… Le Sénégal tout entier est en apnée.

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Il devra pour éclairer cette route extirper tous ses intimes et proches, des affaires publiques, et préparer son futur, qui, s’il négocie bien sa sortie, pourrait le mener pourquoi pas, à la Direction Générale des Nations-Unies, ou être lauréat du Prix Mo Ibrahim qui récompense les présidents qui auront, par le respect de leurs constitutions, favorisé l’avancée de leurs démocraties. Tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir.

Le choix du joueur de bonneteau, illusionniste et tacticien, qui décide de se vautrer dans les « petites histoires » et de nous destiner à un vaudeville politique à la Alpha Condé, serait funeste pour notre pays. Tomber dans le « tout ça pour ça », en reconduisant les mêmes têtes et en ne privilégiant toujours pas la patrie plutôt que le parti, ouvrirait notre futur à des soubresauts dangereux pour nos concitoyens, et conduirait, tout le monde le sait à présent, et Macky Sall plus que quiconque, puisqu’ayant incarné à lui tout seul le rejet de la folie de Abdoulaye Wade de nous faire reculer de 50 ans en insultant notre Constitution, il sait bien que tout ça finit toujours de la même manière, avec des revanches à la clé, avec des hommes qu’on chasse et toujours pas des hommes qu’on élit, et qui suscitent et organisent le sentiment de vengeance qui nous fait tourner en rond et nous condamne au surplace. Avec l’épisode Rebeuss obligatoire pour satisfaire l’électeur dont on a excité l’aigreur revancharde pour obtenir son suffrage.

Onu ou Rebeuss ? Tout le pays est suspendu à votre rêve monsieur le président. Les enfants et les jeunes surtout, qui ont aussi le droit de rêver au possible.

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