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A Fatoumata Diawara

Née en Côte d’ivoire de parents maliens, Fatoumata Diawara est une femme plurielle qui a les pieds bien ancrés sur le sol africain. Compositrice, comédienne, chanteuse, Fatoumata Diawara est l’une des voix les plus importantes de l’Afrique contemporaine. Une mission difficile. Mais l’enfant de Bamako l’endosse avec beaucoup d’agilité. Elle sait qu’elle fut lichée aux berges du Djoliba. Le grand fleuve Niger. Je ne peux pas parler de l’artiste aux multiples facettes qui se nourrit de rencontres et des métissages de cultures, car ouverte aux étreintes du monde. Sans être touchée par sa voix mélodieuse qui charrie calme, tendresse, beauté et humanisme. J’ai connu tardivement Fatoumata. C’était un soir d’Août 2018. Je circulais dans les rues de YouTube. Comme deux amoureux qui se rencontrent grâce à l’appel du cœur. Je suis tombé sur l’album FENFO. Un hasard ! Non. C’était écrit. J’ai nettoyé mes oreilles avec « Djonya, Nterini, Fenfo, Takamba, Mama, Kokoro, etc. ». Le morceau « Djonya » est d’une puissance rare. C’est une chanson militante qui affirme les droits de la femme, lutte contre l’excision et les mariages forcés, évoque l’eldorado qui fait rêver plein de jeunes maliens in fine africains. Ce soir estival, j’ai découvert un album sans frontières. Une musique vibrante et chaleureuse.

Dans Nterini, Fatoumata chante celles qui attendent. Ces femmes qui vivent avec beaucoup de dignité le départ de leurs mecs. Ces gens sont partis pour chercher vie et devenir ailleurs, le tout en espérant de construire des lendemains meilleurs pour leurs proches.

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En effet, chaque note de FENFO est une larme de joie, une fragmentation de lumière où l’âme rejoint la beauté, au-delà des rives du grand fleuve. Cette soirée que Fatoumata m’a accueillie dans ses bras câlins, j’ai eu la certitude que le Mali est une terre d’accueil, d’hospitalité, de culture, de partage et de paix.

Depuis, en écoutant Fatoumata Diawara, je me laisse emporter par un courant de légèreté sans aucun effort. Il y’a comme un repos de l’âme dont les souffles me parviennent de la Grande mosquée de Mopti et de la bibliothèque de Tombouctou. Sa voix puissante me prend aux tripes. Fatoumata me transporte à mille lieues de ma piètre condition humaine.

En fait, la musique de Fatoumata est une ode à la vie, à l’espoir d’un avenir meilleur. Chaque mot qu’elle sort agît sur mon corps flegme. Faut le dire, Fatoumata est une déesse, une grâce. J’ai aimé le Mali avant de connaître l’artiste car nous avons une histoire commune. Nous partageons la même devise : Un Peuple, Un But, Une Foi. Nous sommes allés à l’indépendance le même jour. Le Mali est le frère jumeau du Sénégal. C’est magistralement magnifique !

Mais c’est Fatoumata qui m’a fait aimer d’un amour pur et sincère, le Mali. Ce pays, ce peuple, ses femmes et ses hommes, sa riche culture, son humanité débordante.

Fatoumata continue d’éclairer la masse des incultes. Car vous êtes une pépite lumineuse dans un monde obscur. Continue à faire entendre la voix des sans grades, des inconnus, des oubliés, des femmes victimes de violences. Mais surtout, continue d’être la porte-parole d’un continent en constante mutation à l’ère de la mondialisation. Que les ancêtres veillent sur vous.

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Merci Fatoumata !







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