Les célébrations des investitures de chefs d’Etat réélus (parfois pour un controversé troisième mandat) laissent, sur le continent, une bien gênante impression de résurrection de ce que l’on appelait, autrefois, le « Syndicat des chefs d’Etat africains ». Syndicat qui n’offre, hélas, que des protections éphémères…
Alors qu’une bonne douzaine de jours nous séparent encore de la fin de 2020, l’on pourrait croire, au rythme auquel s’enchaînent les cérémonies d’investiture de chefs d’État, que les fêtes de fin d’année ont déjà commencé, en Afrique de l’Ouest. Auraient-ils raison, ceux pour qui ces célébrations semblent une extraordinaire source de réconfort, justement parce que, presque partout, elles semblent se dérouler dans le calme ?
Dans le calme, peut-être. Mais d’autres, pas moins nombreux, vous diront qu’à défaut d’être mouvementées, ces célébrations sont bien tristes, et manquent de liesse. A la décharge des autorités de la plupart de ces États, l’on pourrait convenir que les populations africaines ont de moins en moins le cœur à la fête. Il n’empêche ! Il manque à ces réjouissances ce brin de spontanéité qui distingue la ferveur populaire de l’enthousiasme de commande.
Qu’elle soit belle ou pas, la fête, de toute façon, devra se prolonger, au-delà de cette année. Car, tandis que les chefs d’État reçoivent, en grandes pompes, leurs pairs, amis et consorts, pour célébrer un pouvoir reconquis de plus ou moins haute lutte, ou de manière plus ou moins convaincante, d’autres peuples votent ou s’apprêtent à voter, en ce mois de décembre, puis durant les premières semaines de l’année prochaine. Avec, à la clé, autant de cérémonies d’investiture.