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Covid Et Paradoxe Sénégalais

Covid Et Paradoxe Sénégalais

«Celui qui prend le chemin de je m’en fous se retrouve au village de si je savais.»

Enfants, combien de fois avons nous écrit cette phrase sur les murs de nos quartiers et des classes par nous fréquentées ?

Aujourd’hui, avec la propagation de la pandémie du coronavirus, on dirait que nous sommes en train de mettre en pratique ce dicton, oubliant que nos pratiques risquent de nous mener vers l’hécatombe.

Nous ne voulons rien respecter : ni les mesures barrières ni les restrictions.

Que voulons-nous en fin de compte ?

Présentement, dans le monde entier, tous les systèmes de santé ont craqué. Au Nigeria, ils sont plus de mille cinq cents (1500) à décéder de ce virus. Chez nous, ils sont un peu moins de six cents (600).

Qu’attendons-nous pour changer et freiner définitivement la propagation du virus ?

Devons-nous volontairement oublier que la vie et la santé sont les meilleures choses qu’Allah nous a confiées et qu’il nous incombe à tous de les préserver, individuellement et collectivement ?

Au lieu de nous battre, ensemble, contre l’ennemi commun qui nous a déjà pris près de 600 personnes dont Sérigne Atou Diagne, le Géné­ral Niang…nous nous crêpons le chignon pour des sujets que nous ne maîtrisons pas.

A ceux-là qui sont toujours dans le déni, nous diront tout simplement qu’ils ont une place dans les hôpitaux psychiatriques. Peut-être qu’ils ne le savent pas.

Comment un virus peut-il stopper la marche de toute une planète peuplée de gens mille et une fois plus intelligents que nous et que nous soyons les seuls à dire «le coronavirus n’existe pas. C’est un complot…»? «sunu weree yit du lool».

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D’autres d’entre nous se lèvent comme des illuminés de la dernière heure pour nous informer qu’un couvre-feu n’est pas efficace contre la propagation du virus.  Ont-ils fait une étude pour en connaître ? Savent-ils combien de pays dans le monde ont adopté cette mesure ? Peut-être que ceux qui avancent cette thèse devraient diriger le monde car apparemment, ils sont plus intelligents que tous les dirigeants réunis.

On n’a pas besoin de terminer la maternelle pour se rendre compte de la différence qu’il peut y avoir entre être exposé 16 heures (6h-21h) et l’être durant les 24 heures. Rien que la réduction du temps d’exposition est salutaire.

Au demeurant, il est incompréhensible de voir des jeunes en venir aux mains avec des Forces de l’ordre pour ne pas respecter un couvre-feu.

On aurait mieux compris si c’étaient des propriétaires de boîtes de nuit, des chanteurs ou des tenanciers de bars mais que ce soit des jeunes qui pour la majorité ne sont dehors à partir de 21 heures que pour du thé ou une fumette est vraiment désolant et doit faire peur pour l’avenir de ce pays. Où sont ces parents dont les enfants ne sortaient pas de la maison dès l’appel à la prière du crépuscule ? Notre pays a bien changé apparemment.

Que dire de ces compatriotes établis à l’extérieur, bien au chaud sous leur couette, qui appellent nos jeunes à la désobéissance alors qu’eux-mêmes n’osent pas pointer le bout du nez dehors dans leur pays hôte ?

Pourtant, ils s’efforcent tous de respecter les mesures dans leur pays d’accueil et veulent nous appeler à n’en pas faire autant chez nous. Que nous veulent-ils en fin de compte ? Eux qui ont respecté tout un confinement et un re-confinement ?

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Avec cette pandémie, l’on se rend compte qu’un charretier peut contredire un éminent professeur de médecine sur ce qu’est un virus, comment il se propage et comment s’en préserver. Tout le monde prend la parole et se fout royalement des conséquences de ses di­res.

Notre sport favori est de partager des informations qui n’ont aucun fondement scientifique : que ce soit sur le virus ou le vaccin alors qu’il n’ y a rien, pas le moindre faisceau de preuves sur la nocivité de ces derniers.

Les anti-vaccins sont aussi irresponsables  que ceux qui nient la vérité du Covid. Quelqu’un qui ne peut même pas faire la différence entre ce qui est curatif et ce qui est préventif, comment peut-il se permettre de parler de vaccin ?

Même dans le Coran, Allah nous interdit de nous prononcer sur des choses dont on n’a aucune connaissance : «Wa­ma sha­yidna illa bima Aalimna wama kunna lilghaybi hafi­thin.»

L’islam nous impose de vérifier toute information avant de la diffuser. Mal­heureusement, aujourd’hui, la neutralité et l’objectivité dans les réseaux sociaux sont devenues un my­the.

C’est ahurissant de lire ou d’entendre certaines personnes avancer la thèse du complot contre l’Afrique en ce qui concerne le vaccin. Si c’était le cas, pourquoi notre continent peine-t-il à accéder à des doses pour ses populations ? Pourquoi ceux qui sont taxés de comploteurs ont commencé par vacciner leurs compatriotes ? «Xel xalaat lay jërin.»

Beaucoup de gens parmi nous sont des farceurs. Comment peut-on chaque fois qu’on a mal à la tête aller prendre un paracétamol sans en connaître le principe actif et aujourd’hui demander aux scientifiques de nous dire ce qu’il y a dans le vaccin avant de nous l’inoculer ? N’est-ce pas que c’est nous qui plaçons toute notre confiance en ces praticiens de la médecine quand nous tombons malades ? Pourquoi vouloir la leur retirer maintenant ? Il y a forcément quelque chose qui ne tourne pas rond.

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Nous devons tous nous rendre à l’évidence que le virus existe, qu’il est très contagieux et que seul un vaccin peut être le salut. «Nanu bayi caaxan bi.»

Quand d’éminentes personnalités comme Sérigne Moun­takha, Sérigne Mbaye Sy ou l’évêque portent le masque en tout lieu et en toute circonstance, c’est pour se protéger et protéger les autres. Et nous ? Nous voulons suivre nos guides sans les imiter. Quel paradoxe !

Que la parole soit donnée aux sachants et que les ignorants se taisent pour les entendre.

Revenons à cette devise qui doit tous nous guider : Un Peuple, Un But, Une Foi. Tous les articles en indéfini nous donnent la latitude de nous choisir un but qui doit être l’éradication de la pandémie dans notre pays et une foi, celle que nous devons avoir en ceux qui savent.

Taisons-nous et, laissons nous guider.

Souleymane LY 

Spécialiste en communication 

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