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Au Nom De Adji Sarr !

Au sortir d’une semaine qui a vu le Sénégal montrer au monde entier que le machisme structurel a fini par gangréner sa jeunesse, ses journalistes et ses autoproclamés progressistes, il est légitime de se poser la question de savoir si ce pays n’a pas besoin de l’apparition d’un prophète pour veiller sur les femmes et les enfants talibés. La régression de nos mœurs et institutions est tellement avancée que les comportements les plus absurdes sont naturalisés.

Quelqu’un accusé de viol sur une jeune fille n’a trouvé d’autre moyen de se défendre que de mobiliser des étudiants pour lui servir de rempart. Il y a un côté lyrique qu’il convient de ne pas perdre de vue. Des étudiants qui,  pour apparaître dans les clics,  jettent une orpheline à la poubelle de l’histoire. Ils deviennent dès lors, complices actifs du viol de Adji. Pour tant de jeunes, apparaître dans les réseaux sociaux avec des mots d’ordre creux, est plus important que défendre  une orpheline victime de viol. Décidément, les repères ont bien changé à l’université de Dakar.

S’ils détruisent quotidiennement de leurs propres mains un passé glorieux de luttes, pour s’engouffrer dans le messianisme satanique des salons de massage, leur vie et leur bonheur sont comparables à l’univers kafkaïen de la métamorphose ambulante, comme des Gregor Samsa, avec ses 4 pattes en l’air, lui servant de cerveau. Cependant, ce comportement ignoble ne m’aurait inquiétée outre mesure, si la marche des étudiants, tels les porcs de Pink Floyd  allant impassiblement   vers l’abattoir, ne révélait pas  un trouble plus profond de l’enseignement supérieur sénégalais.

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Il est clair que l’université ne saurait être épargnée de la misère morale qui sévit dans la société. Cette crise laisse difficilement saisir son véritable point, sa véritable phase. Mais on peut inférer, avec précision, ce que deviendront d’ici quelques ans la plupart de ces déchaînés. Dans le meilleur des cas ils réciteront les versets sataniques de leur messie en décomposition, dans les salons de massage et, bien sûr, multiplieront les Adji Sarr. Le Sénégal aurait, alors, atteint  sa vitesse de croisière de pays de l’enfer pour la gent féminine. Mobiliser du monde, peut garantir l’impunité mais ne peut servir comme une attestation d’innocence.

Au nom de Adji Sarr, j’accuse Sonko et le Pasteef de machisme structurel, de désinformation et de la promotion de l’impunité, avec la lâcheté agissante de se cacher derrière les ténèbres qui font contrepoids à la devise sacrée de «lux mea lex» du parrain Cheikh Anta Diop.

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