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L’ile à Morphil Flirte Avec L’ange De La Mort (par Abou Kane)

L’ile à Morphil Flirte Avec L’ange De La Mort (par Abou Kane)

Comme beaucoup de localités du pays, l’Ile à Morphil n’échappe pas à la virulence de seconde vague de la Covid-19. Dans cette partie nord du pays, les populations craignent le pire à cause du manque de structures sanitaires adéquates. Ce, au moment les cas positifs montent en flèche. 

 (Correspondance) –L’Ile à Morphil  a, pendant longtemps, été épargnée par le coronavirus. En effet, lors de la première vague, les autorités locales et bonnes volontés avaient fait front commun afin de contenir  le virus mortel. La stratégie avait porté ses fruits. Car, même s’il y a eu des cas de contaminations, force fut de constater qu’ils étaient tout de même contenus dans des limites raisonnables, selon les statistiques  des autorités sanitaires de la zone. Aujourd’hui, le constat est tout autre : alarmant. Pour cause, le virus a accosté sur la rive droite du fleuve Sénégal. Depuis quelques semaines, les nouvelles contaminations s’enchaînent avec des cas de décès. Rien que dans la journée du samedi dernier, un décès lié à la Covid-19 a été enregistré dans le district sanitaire de Pété. Des nouveaux cas de contaminations se font craindre. Selon certaines indiscrétions, la personne décédée de la Covid-19 était, en effet, en contact permanent avec beaucoup de monde. Et, durant tout le temps où elle est restée sur son lit, chez elle, sa famille, ses proches ne cessaient de faire la navette entre les villages voisins et sa maison  pour lui rendre visite. Et parmi tous ces hôtes, aucun d’entre eux ne portait un masque, renseigne un  enseignant, voisin du malade. Selon notre interlocuteur, même durant son évacuation vers l’hôpital de Ndioum où il a rendu l’âme, le patient  se trouvait dans la même voiture que ses parents qui étaient à son chevet. «Toutes ces personnes seront-elles mises en quarantaine pour voir si elles ne seraient pas elles aussi contaminées par le patient ?», s’interroge-t-on. Malheureusement, cela n’est pas le cas pour le moment.  Car, toute cette population à risque qui était en contact avec lui se pavane tranquillement dans la localité. 

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Dans cette partie de l’Ile à morphil, depuis le samedi dernier, les ambulances ne cessent de faire des rotations vers l’hôpital de Ndioum pour évacuer les malades atteints de Covid-19, à en croire un agent de santé de la zone. Et les contaminations se multiplient, aujourd’hui, chez les insulaires. Une situation qui inquiète déjà  les responsables de la santé et autorités locales qui appellent au strict respect des gestes barrières. Ce, afin d’éviter une  éventuelle saturation dans les centres de prise en charge. 

Dans cette zone sans hôpital, encore moins centre de santé digne du nom, avec des dispensaires qui fonctionnent difficilement, faute de logistique adéquate, il urge de prendre d’importantes mesures pour protéger les populations locales, souvent pas ou peu informées sur la maladie, sur ses sources de contaminations et sur les risques encourus. Et l’on redoute fort que  la situation actuelle, telle qu’elle se dessine sur le terrain, soit pire que la première vague. En effet, au vu de ce qui a été constaté sur le terrain, les rassemblements continuent. Les baptêmes et autres mariages se tiennent comme si de rien n’était. Sans compter les  cérémonies funéraires qui drainent des foules. Même constat dans les gares routières, moyens de transport et marchés hebdomadaires qui ne désemplissent pas. 

S’y ajoute que, dans cette zone, forte de ses centaines de localités dans lesquelles vivent des milliers d’âmes, il est paradoxal de constater que, même sortie de son enclavement endémique avec des routes toutes bitumées, il n’y a pas l’ombre d’une structure de santé digne de ce nom. Ainsi, ses habitants invitent les autorités à achever les travaux de construction du centre de santé de Cas-Cas, qui  sont à l’arrêt depuis une décennie. Avec la peur au ventre, les populations se demandent  comment des malades atteints du virus pourraient être pris en charge s’il n’y a aucun centre de traitement dédié dans la zone. «Ceux qui souffrent de maladies chroniques sont difficilement évacués dans les centres de référence en cette période», regrette un conseiller municipal de la zone.

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Abou KANE

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