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La Lutte

Depuis que Emmanuel Macron a clairement apporté son soutien à la succession filiale par coup d’Etat au Tchad, les panafricanistes sont désormais convaincus que les luttes de libération nationales des peuples Africains des années 50 et 60 sont encore à l’ordre du jour en 2021. Si dans les années 50 et 60 les armes faisaient parties intégrantes du projet de liberation, nous constatons qu’en 2021 l’option de la lutte armée qu’a défendu Nelson Mandela jusqu’au bout a été complètement abandonnée par les intellectuels africains et la majorité des oppositions Africaines. Peut-on le leur reprocher ? Les nouvelles valeurs chrétiennes et musulmanes des africains leur interdisent désormais d’envisager cette option brutale. Pourtant pour le colonisateur de l’époque l’option militaire reste une option, et c’est d’ailleurs pourquoi l’Ex-president Tchadien était “l’ami”.

Aujourd’hui le marxisme a disparu comme théorie de lutte de libération du continent, comment on lutte alors? Contre l’ennemi de l’intérieur qui est la dictature “militarisée” africaine et le donneur d’ordre qu’est la France? Certains pensent comme le journaliste camerounais Venant Mboua que la lutte doit se faire contre l’ennemi de l’intérieur. D’autres comme l’activiste Kemi Seba pensent que c’est contre le commanditaire de la dictature et de l’exploitation qu’il faudrait lutter. Quelque soit ce qu’on pense, les appels à la lutte se font de plus en plus entendre et les récentes protestations des jeunes  Sénégalais visant à la fois Macky Sall et la France démontrent bien ce qui se joue en ce moment. Sauf que les luttes démocratiques sur le continent s’essouflent à cause de leur inefficacité et l’option de la lutte armée commence à séduire comme c’est le cas au Cameroun avec les Ambaboys anglophones dont les revendications ont été ignorées depuis des décennies.

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Pour beaucoup d’observateurs le voyage de Macron au Tchad est une forme de déclaration de guerre qui confirme bien que la brutalité française des années 50-60 est toujours à l’ordre du jour. La démocratie dans le pré-carrée va devoir attendre et le modele Macronien des successions qui vont s’enchainer est désormais clair. La question qui se pose est que depuis cet affront les appels à poursuivre la lutte contre la France vont-ils encore se contenter d’être de l’ordre de la démocratie avec des élections bridées ou de l’ordre de la parole savante des intellectuels invités dans les plus grandes universités du monde? J’en doute fort. La lutte va indéniablement prendre une nouvelle tournure, laquelle je ne saurais prédire mais il y a déjà beaucoup de haine dans l’air.

Voila pourquoi je propose une solution de la dernière chance. La lutte afin de rester démocratique doit sortir les préoccupations des peuples Africains  du cadre privé de la France-Afrique et que ces questions se rediscutent désormais dans un cadre politique avec les peuples Francais… le cadre démocratique  Africain a perdu tout crédit et ne saurait plus être le lieu. Le cadre politique et démocratique Francais et Européen devrait etre l’espace de la lutte. Un parti politique Africain doit donc naitre en France. Une espèce  d’ internationale Africaine qui fera de la question Africaine une question planétaire.







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