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Espaces Sénégal Services, D’un Rêve à Une Visée Philanthropique ? (boubacar Sylla)

Le 21ème siècle est celui de l’omniprésence des technologies et de l’usage extensif de l’informatique et des télécommunications dans tous les domaines de la vie, dans toutes les activités et cela à l’échelle mondiale. Le développement des sciences cognitives et leur application à l’informatisation de la société ouvrent la porte à de nouveaux possibles. Outre les potentialités infinies et les espoirs d’un monde meilleur transformé par la Technologie, celle-ci modifie en profondeur avec une ampleur sans jusque-là inconnue, notre réalité. 

La philanthropie est le sentiment qui pousse les hommes à venir en aide aux autres, le philanthrope est celui qui aime les hommes et qui s’occupe d’améliorer leur sort. Il peut être aisé de penser que dans la mesure ou des services du numérique contribuent à améliorer la vie, ceux qui les conçoivent, les mettent en œuvre, les gère, sont des philanthropes. C’est ce que n’hésitent pas à soutenir certains patrons des entités commerciales hégémoniques du Net, qui se présentent comme philosophes, philanthropes, agissant pour le bien de l’humanité, voire, accomplissant une mission sacrée.

Des rêves !

Enfant, issu d’un monde rural, je rêvais de deux mots : mobilité et temps !

Je rêvais d’un monde digital au service du vivant, pas d’une humanité digitale. Un monde où les technologies seraient au service du vivant. L’humain ne serait ni un objet à optimiser, ni un robot de chair et de sang au service de plateformes numériques.

Je rêvais d’une philanthropie qui transgresserait les limites du néolibéralisme numérique pour que l’Homo numericus ne deviennent pas un artéfact en situation d’addiction.

A LIRE  NE JOUONS PAS AVEC LE FEU

Je rêvais d’utopies numériques positives, avec de nouveaux droits humains fondamentaux reconnus et respectés.

Je rêvais d’un nouveau paradigme culturel et philosophique de l’informatique, d’une alternative pour ré-enchanter le monde.

Je rêvais d’une société qui serait en mesure de transformer le paradigme d’informatisation, issu de la rationalité économique, de la performance et de la croissance infinie, qui permette de soutenir le développement durable, préserver les ressources et faire face aux problèmes majeurs.

Cela nécessitait de penser autrement la création de valeur par le numérique, le partage de la valeur générée, et ainsi de penser au partage, à la fin d’une croissance économique infinie, à l’empathie, à l’adoption de comportements responsables.

Je rêvais d’une décroissance technologique heureuse, au courage de penser et de faire, au refus de l’instrumentalisation des conditions de penser.

Je rêvais d’une écologie du numérique bienveillante au service du vivant, l’économie numérique transgresseraient les limites du néolibéralisme, les choix technologiques se développeraient à condition qu’ils soient bons y compris pour les générations futures.

Je rêvais que mon état civil soit dans tous les coins et recoins du Sénégal

Je rêvais d’un service où je saurais faire à la fois ma supplique d’acte de mariage, mon casier judiciaire, mon passeport, m’y former et y déposer un emploi.

Je rêvais de rêves, NON, des Sénégal Services.

Boubacar Sylla

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