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Oui, Le SÉnÉgal A Besoin D’un Avion Pour Son PrÉsident

Notre pays, le Sénégal, a-t-il besoin d’un avion pour son président de la République ? Oui, assurément.

L’acquisition d’un aéronef neuf, de dernière génération et présentant des garanties de sécurité fiables est une exigence de souveraineté nationale — qui n’est pas un vain slogan pour les puristes souverainistes —, de sûreté, de sécurité, d’efficacité pour la plus haute institution de notre pays et de… prestige et d’image diplomatiques. Eh oui !, surtout si on est dans une République qui choisit démocratiquement ses dirigeants contre vents et marées, nonobstant les contextes de troubles politiques lourds de dangers et de crises économiques et financières, particulièrement en cette période de pandémie de covid-19.

Pour autant avait-on besoin de dissimulation, de cachoteries pour une opération qui ne saurait être secrète même si on tenterait de la classifier inutilement Secret Défense ? Non ! Encore qu’en l’espèce, le gouvernement, par maladresse ou omission coupable, a mis la charrue avant les bœufs, dès lors que l’exercice auquel s’est prêté ce vendredi le ministre des Finances et du Budget devant les représentants du peuple que sont les députés devait être antérieur au processus d’achat de cet aéronef devenu impunément objet de controverses. A vrai dire, ce débat est aujourd’hui hors de propos, d’autant plus que les dépenses pour son acquisition sont engagées depuis belle lurette. Difficile voire impossible d’arrêter l’opération !

Alors que, justement, cette opération devrait nécessiter une transparence absolue, dans le respect des règles et procédures, du reste élémentaire, de bonne gestion des ressources publiques ainsi que dans le souci de garantir le droit du public à l’information. Quoi de plus simple, de plus banal et de plus normal dans une République que cette exigence d’information des populations ? Dans toute République, il est d’usage que l’exécutif prenne des décisions impopulaires, jugées inopportunes mais dont l’utilité serait tardivement reconnue.

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Les exemples foisonnent. C’est pourquoi, le droit du public à l’information de la part de l’Etat est sacré d’autant plus qu’il est consacré constitutionnellement. Sous ce registre, et relativement à l’acquisition d’un aéronef neuf par le président de la République, le gouvernement a péché. Et devrait à l’avenir veiller à cette prescription constitutionnelle capitale, veiller aussi au devoir d’informer et, in fine, au respect que la République doit à son peuple souverain dans le libre choix de ses dirigeants. Heureusement, le ministre des Finances et du Budget est enfin monté au créneau pour apporter justifications, explications et éclairages à la représentation nationale. On dira que mieux vaut tard que jamais.

Au demeurant, il est de notoriété atavique que notre pays, le Sénégal, a un peuple friand de débats et de causeries polémiques. Pour autant, il pouvait véritablement se passer de cette levée de boucliers, cette levée de bois vert ainsi que ces cris d’orfraie et d’indignation tous azimuts d’une partie de l’opposition, de la société civile amplifiée par la bulle médiatique et le réseau social, n’eussent été le retard d’explication, les cachoteries et dissimulations injustifiées du côté du gouvernement qui s’est résolu enfin à admettre et confirmer l’achat d’un avion pour la présidence de la République. N’oublions quand même pas que le Sénégal est un petit pays par sa superficie et sa population mais une grande nation dont les fondements ont été posés au forceps par de puissantes forces politiques, religieuses et coutumières légendaires.

Et c’est non sans fierté qu’on le clame et le proclame sur tous les toits. Et puis, que ne dirait-on pas si, par extraordinaire, l’ancien aéronef, la Pointe Sarène, tombait en panne en plein vol ou présentait des avaries dommageables avec, à son bord, le président de la République, la délégation qui l’accompagne et l’équipage ? On crierait sûrement à la négligence, au laxisme, au tâtonnement d’un pouvoir dont l’accusation d’incompétence serait clamée urbi et orbi. A-t-on pensé au vide constitutionnel qui se produirait en cas d’éventuelle catastrophe aérienne avec l’instabilité qu’elle engendrerait ? Et bonjour les dégâts et les débats souvent stériles, surtout sans fin, dont sont toujours friands nos compatriotes.

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Oui, notre président de la République doit voyager en sécurité, avec un avion dont la fiabilité et la sûreté sont assurées. Oui, le peuple a le droit de savoir comment ses ressources financières sont utilisées. Oui, le gouvernement doit mieux communiquer pour crédibiliser davantage ses décisions. Quid de l’opportunité de l’acquisition d’un avion neuf en ces temps de pandémie de Covid-19, de tensions financières, de crise de l’emploi et au moment où tout devient priorité et nécessité ?

La réponse se trouve dans la posture que l’on veut adopter, selon que le verre est à moitié plein ou à moitié vide ! Pour ma part, à mon humble avis, j’estime qu’il faut un avion tout neuf, de fabrication fiable pour le chef de l’Etat du Sénégal. Pour le prestige de notre pays et la fierté de son peuple. Encore une fois, il est hors de question de faire voyager notre président de la République dans des conditions douteuses de sécurité. Il est tout aussi hors de question de rabaisser le prestige et l’image diplomatiques du Sénégal.

L’avion présidentiel fait partie des symboles inestimables et immatériels de notre République. Et dans ce débat, la furie de la meute affamée de verbiages et de vociférations ainsi que la démagogie politique qu’elles charrient n’ont pas de place. Notre République vaut mille aéronefs. Si leur nécessité faisait loi. N’oublions pas que les hommes passent mais les institutions et les bons symboles de la République demeurent. A tout jamais !







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