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Une Societe Civile, Pour Quoi Faire Si Elle N’est Pas Au Service Des Desherites ?

Une Societe Civile, Pour Quoi Faire Si Elle N’est Pas Au Service Des Desherites ?

J’ai lu dans un journal de la place ce titre : «La Société civile, les Locales et le combat d’éligibilité de Karim Wade et Khalifa Sall…» Mais de quelle société civile s’agit-il ? Est-ce une au service de délinquants en col blanc ? Faut-il peut-être préciser qu’au Sénégal la société civile n’est pas une entité organique bien définie, dotée de représentants désignés valablement et démocratiquement.

Et ceux qui s’érigent dans cet article comme tels, en s’arrogeant ce droit arbitrairement, ne parlent qu’à leur nom propre pour ne pas dire font une usurpation de qualité. En réalité, la société civile au Sénégal est un conglomérat hétéroclite de citoyens venant de toutes parts, comme présentement, des citoyens hors des partis politiques pour des raisons diverses. Il y a en outre les anciens militants de partis politiques qui, officiellement, se sont mis en congé, sans pour autant être apolitiques ou désintéressés de la politique. Parce que ces derniers, en cas d’opportunité politique, certains d’entre eux reprennent du service auprès de partis politiques ou politiciens en quête de pouvoir. Il y a également les mouvements citoyens, qui en vérité sont bien politiques, qui se réclament aussi comme membres de la société civile, avec des ambitions politiques dissimulées.

Cette catégorie de membres cache son jeu, mais elle est toujours prompte à marchander ses services à des partis politiques, en contrepartie de postes de candidature lors des élections. Par principe, la Société civile n’a pas pour rôle et moins encore vocation de mener un combat d’arrière-garde. Comme ce combat exclusif pour des politiciens qui ont, en plus, eu à gérer mal notre pays en commettant de graves fautes au cours de leur gestion. C’est un déshonneur et même une contradiction flagrante pour une Société civile qui doit exiger des gouvernants une gestion transparente, vertueuse et efficiente des deniers publics de notre pays, de se transformer en propagandiste pour délinquants en col blanc.

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C’est inexplicable, de comprendre par quelle alchimie ces gens ont pu en arriver là. Ces deux citoyens, même s’ils sont des hommes par leur statut, ont été accusés pour des délits de droit commun, notamment un détournement de fonds publics ou de malversations financières et non d’activités politiques interdites. A ce titre et au regard de la loi, ils sont auteurs de délits de droit commun et non politiques. Par conséquent, ceux-là qui s’agitent et parlent au nom de la Société civile doivent mesurer leurs propos et savoir raison garder.

Ils ont l’impérieux devoir de faire la part des choses quoi qu’il advienne et en toutes circonstances, pour ne pas mélanger les torchons et les serviettes, c’est-à-dire qu’ils appellent les choses par leur véritable nom. C’est-à-dire un voleur, qu’il soit président de la République, président d’une organisation internationale, ministre, député, maire, marabout, etc. il porte et portera le nom de voleur, un point, c’est tout.

Tout bien considéré, le véritable combat pour une Société civile qui se respecte doit être, dans son action de défense des intérêts, l’équidistance entre tous les citoyens sans exclusive. Le combat de la Société civile doit prioritairement prendre en charge le combat qui consiste à faire respecter la démocratie, les droits civiques et politiques de tous les citoyens qui en ont bien droit sans exception et à l’application des règles édictées par la loi. Mais le cas des deux citoyens pour lequel elle est en train de battre activement et exceptionnellement une campagne électorale déguisée en leur faveur concerne deux acteurs politiques qui avaient maille à partir avec la justice pour avoir commis de graves fautes de gestion des affaires publiques dans l’exercice de leurs fonctions. Mais quoi de plus normal en justiciables, qu’ils soient jugés et condamnés, régulièrement, par la justice de leur pays ? Déjà, par rapport à leurs semblables de droit commun, ils ont eu un traitement de faveur exceptionnel avec un luxe insolent qui n’est justifié que par leur statut social.

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Leurs délits ayant été jugés, comme avérés, quelle que soit, du reste, la qualité suspecte de notre justice, cela ne doit pas servir de prétexte pour contester la sentence, parce que, uniquement, ils sont des politiciens. Ce n’est pas juste et c’est une violation flagrante de la loi. Mais quel sort donc doit-on réserver maintenant à tous ces citoyens qui ont été aussi condamnés par cette même justice ? Pourtant, c’est aussi cette même justice qui avait condamné, injustement, le président Mamadou Dia, qui avait dignement accepté et purgé sa peine sans ameuter personne. Et à ce jour, malgré toutes les fleurs que des membres de cette Société civile lui jettent à longueur d’année, son procès n’est toujours pas révisé. Cette prétendue Société civile devrait plutôt se pencher sur les nombreuses préoccupations auxquelles d’honnêtes citoyens sont confrontés.

Et pourtant, ces derniers ne mangent même pas à leur faim, mais malgré tout n’ont jamais pris un sou illicite à leur Etat depuis l’alternance de 2000. Oui, il y a un combat qui vaut bien la peine d’être mené et pour lequel la Société civile doit être en première ligne, c’est la violation de la loi fondamentale du Sénégal. Oui, par le fait dans l’application de la loi de catégoriser les citoyens en fonction de leur statut social. C’est-à-dire le manque de respect absolu comme le stipule notre Constitution en son article premier : «La République du Sénégal est laïque, démocratique et sociale. Elle assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens, sans distinction d’origine, de race, de sexe, de religion. Elle respecte toutes les croyances.» Voilà les raisons qui font que les dirigeants politiques au pouvoir et autres dignitaires de renom, même s’ils détournent des milliards de nos francs ou sont auteurs de graves délits criminels, ne sont pas inquiétés, parce que toujours protégés et impunis grâce à la complicité des pouvoirs en place.

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Ainsi, nos maisons d’arrêt ne sont remplies en fin de compte que par les petits voleurs à la sauvette, genre «Boy Djinné» et les pauvres. «Tant que la pauvreté, l’injustice et les inégalités flagrantes persistent dans notre monde, aucun de nous ne peut vraiment se reposer.» Nelson Mandela

Mandiaye GAYE

Mandiaye15@gmail.com







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