Par son audace, sa capacité inouïe à présentifier l’absence, la vie se joue finalement de la mort en éternisant la personne disparue à travers ses œuvres, les mille et une histoires imprimées dans les souvenirs des vivants. Tel se révèle en ce jour, lundi 26 juillet 2021, notre rapport à notre regretté Babacar Touré, concepteur et initiateur de ce qu’est devenu le groupe Sud Communication.
Il y a exactement un an quand nous avait été annoncée la terrible et inattendue nouvelle de son décès. La veille pourtant, nous avions été soulagé par les propos rassurants d’un de ses amis médecin, nous laissant bercer par l’idée que le pire était derrière nous et que la lumière était en passe d’aveugler et d’éloigner les ténèbres bruissant d’ombres maléfiques. Mais voilà que comme aspiré par un gouffre sans fond, la réalité se présentait autrement, emportant avec fracas Babacar.
Jamais plus nos rencontres à Ngaparou où il avait choisi de s’établir, jamais plus nos moments d’échange, de partage et d’amitié confraternels et militants. Un monde venait ainsi de se dérober au moment où, pressés que nous étions par le temps qui passe à une allure infernale, les projets de transmission qui s’édifiaient, épousaient les contours et les formes d’une protestation contre l’éphémère. Parce que beaucoup reposait sur lui, nous nous étions délestés des barbantes et lourdes charges administratives et de représentation. Nous voilà donc aujourd’hui rattrapés par le sentiment d’un vide vertigineux et le stress du management. Même si curieusement tout laisse à croire qu’il est posé quelque part un fauteuil invisible dans lequel il éprouve un malin plaisir à se caler.
A l’évidence, il nous oblige à prendre les choses en main, à les bonifier, à traduire nos projets communs en actes. Ce ne sont donc pas des larmes qu’il faut sécher mais une impulsion nouvelle à propulser. Il urge par conséquent de performer, reconstruire, reconsolider, repositionner le groupe Sud Communication dans un monde en profondes mutations où se fait sentir plus que jamais la possible dangerosité des médias, au regard des flux d’informations qui proviennent de partout et souvent sans filtres.
Aussi, lors de nos échanges avec l’équipe de management, dans la légitimation de nos décisions, s’exprime-t-il toujours le besoin d’avoir son aval. Et immanquablement revient son nom autour de succulentes et inénarrables anecdotes. N’est-ce pas B.O.G ? Un an depuis que Babacar est retourné à son éternité. N’empêche, il est bien là, notre homme, le professionnalisme chevillé au corps, poursuivant avec nous un dialogue intransigeant et fécond. Sur terre, dans nos cœurs, dans notre quotidien, dans nos perspectives, il demeure. Repose en paix frérot !