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Un Peuple, Une Foi, Un Khalife

Un Peuple, Une Foi, Un Khalife

Il y a un attachement que l’on peut qualifier de mystique entre le mouridisme et la société sénégalaise. Une dimension de l’amour qui nous fait considérer l’autre comme un frère ou une sœur. Il y a aussi dans nos traditions une relation particulière qui lie le chef de l’État du Sénégal et le Khalife général des mourides. Cette semaine encore, c’est un Khalife général visiblement très heureux qui a accueilli le chef de l’État Macky Sall en lui réaffirmant : « rien ne pourra gâcher nos relations ».

Serigne Mountakha Bassirou, le huitième dignitaire de la confrérie soufie est l’une de nos personnalités les plus influentes au Sénégal. Ce grand érudit, vénéré pour son humilité et sa foi en Dieu est un homme dont la conduite est un modèle pour tous les Sénégalais, qui rappelons-le, sont à plus de 90% musulmans. Tout comme son père et son grand père, sous des traits de visage empreints de sagesse, c’est une présence discrète mais indispensable aux mécanismes de régulation sociale dans notre pays.

Depuis sa création en 1883 par Cheikh Ahmadou Bamba, la confrérie mouride a noué un « contrat social » avec le pays, qui aide au maintien de la paix civile et de la stabilité politique. Ce système fonctionne depuis notre indépendance et a joué un rôle primordial d’artisan de la paix sociale, tant auprès de Léopold Sédar Senghor, le premier président du Sénégal, qu’aux côtés d’Abdou Diouf, et ce, jusqu’à Abdoulaye Wade et aujourd’hui son successeur, Macky Sall.

Ainsi, cette semaine encore, le Khalife général des mourides, Serigne Mountakha Mbacké, homme de dialogue, a tenu à remercier chaleureusement Macky Sall par la voix de son porte-parole, Serigne Bassirou Mbacké Abdou Khadre : « le Khalife vous remercie de tout ce que vous faites pour Touba et pour lui. Vous ne ménagez aucun effort pour réaliser tout ce à quoi il aspire. Entre vous et lui, il y a une relation sincère qui procède de la volonté divine. Il sait tout ce que vous souhaitez pour la cité religieuse ».

Il faut bien dire que les actes posés par l’État à Touba en font l’une des villes les mieux dotées du pays, avec l’autoroute Ila Touba, mais aussi des investissements en matière d’assainissement, et aujourd’hui, l’inauguration d’un hôpital de 300 lits, parmi les plus modernes d’Afrique de l’Ouest. Il faut rappeler que par sa puissance économique, la confrérie mouride participe largement aux aménagements en tant que partenaire de l’État. Je ne veux citer que l’université de Touba, appelé Complexe Cheikh Ahmadou Khadim (CCAK), initié par Serigne Mountakha d’un coût de 37,7 milliards en mars 2019. Le khalife, à l’image de son grand-père, tient beaucoup à l’éducation et à la culture.

La ville sainte mouride de Touba, qui était un village de quelques milliers d’âmes à l’indépendance en 1960, est devenue la deuxième ville du Sénégal après Dakar avec une population de plus d’un million d’habitants. Le pèlerinage annuel de Touba, le Magal, commémorant le départ en exil d’Ahmadou Bamba, fondateur du mouridisme attire dans la ville sainte jusqu’à quatre millions de visiteurs par an.

Durant cet événement, la communauté mouride réaffirme son engagement de rendre hommage au fondateur du mouridisme Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké (1853-1927). Pour rappel historique, le plus grand marabout du Sénégal n’a jamais plié devant la colonisation et son exil, loin de le vaincre, a créé sa légende. Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké a pu surmonter ces épreuves grâce à sa foi en Dieu.

Les mourides assimilent à l’islam un attachement très fort aux notions d’entraide et de solidarité. Leur piété, leur foi en Dieu et leur culte du travail en font des exemples pour nous tous, qui cherchons les réponses à la question du sens de la vie, malgré les épreuves que nous traversons, comme parfois la maladie, l’échec ou le deuil.

Le 26 septembre prochain sera célébrée à Touba la 127e édition de son grand Magal. Alors, que l’on appartienne ou pas à la confrérie mouride, souhaitons que toute la Ummah islamique passe un très bon pèlerinage et à cette occasion, célébrons en prières son fondateur et guide spirituel. À Serigne Mountakha Mbacké nous rendons hommage et lui souhaitons longue vie afin qu’il puisse continuer de transmettre la foi divine à ses disciples et de veiller à ce que les Sénégalais restent unis.







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