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Le « parparlo » Dans La Lutte Sénégalaise (cheikh Ahmed Tidiane Diouf)

Le combat Bombardier-Balla Gaye 2 a vécu. L’enseignement qu’on en a tiré est que le monde de la lutte sénégalaise est malsain et plein d’hypocrites.

Le verdict du combat est clair et net au premier round. B52 a disposé de BG2 avant la décision finale de Sitor Ndour. Bombardier a battu à plate couture le lion de Guédiawaye. On n’a même pas besoin du Var ou de la réunion du Comité national de Gestion de la lutte pour départager les combattants. L’action déclenchée dans l’enceinte et terminée derrière les premiers sacs qui a fait mordre la poussière à Balla n’était pas du goût de plusieurs reporters. Békaye Mbaye, comme certains de ces homologues griot-reporters, depuis leur cabine n’ont en aucune manière accepté qu’il y ait chute. Comme pour influencer les amateurs de lutte il criait que « jeelleu amoul, jeelleu amoul si guinaw sakou yi la ». Ma foi, rien n’est plus violent que la voix d’un reporter qui supporte. Il doit être neutre. La violence qui infeste les soirs de lutte, n’est pas uniquement l’apanage des supporters, elle est aussi l’œuvre des reporters et des arbitres partisans.
Comment peut-on encore juger la décision de l’arbitre sur la chute de Balla Gaye ?
Le CNG de lutte doit absolument mener des enquêtes pour savoir le mobile du refus de l’arbitre à accorder la victoire à Bombardier. L’attitude de Sitor est une incitation à la violence. Mon Dieu ! Supposons que la victoire changeât de champ ce 1er janvier 2021, l’arène nationale serait dans un méli-mélo total et après les mêmes reporters auraient ouvert leurs micros pour indexer et accuser les supporters. De grâce, il faut que les reporters de lamb revoient leur copie et reviennent à la raison. L’arène n’appartient pas à ces lutteurs dits « généreux », distributeurs automatiques de billets. Un reporter doit être neutre dans ses reportages quand bien même c’est son parent qui descend dans l’enceinte de l’arène. Le griotisme n’a pas sa place dans le sport. Personnellement Khadim Samb ne peut et ne pourra en aucun cas me convaincre. Il a laissé entendre que « Balla Gaye 2 est le meilleur lutteur de tous les temps ». Il fonde son raisonnement certainement sur la bienfaisance que le fils de Double-Less lui avait faite lors d’un mbapatt qu’il avait organisé et qui avait connu un flop à cause de l’absence de certains ténors de l’arène. Est-ce que celui qui se considère comme le plus grand connaisseur de la lutte sénégalaise et qui n’est mu que par l’argent peut-être crédible. Moi je dis non.
Certes, Balla est expéditif dans beaucoup de ses combats mais sa pelette technique est inférieure à celle de Tapha Gueye et Yekini même s’il est arrivé à les terrasser. Il a donné raison à De Gaule, le père de Boy Niang qui soutient que Triple-Less n’a que la technique du « diapp nguimb et pivoter ».
« Bou beuré ma Daan ko, bou khèèkhé ma doumako ». Que de la poésie des arènes. Mais pour qui connaît l’enfant de la Petite Côte, Bombardier kène douko diamm naani ». Dème thia lamb bay bakkou, dioggué fay bakko ko gueun ». La preuve, il a enregistré deux victoires sur le chouchou dakarois en une soirée et de la plus belle des manières d’ailleurs.
En tout cas, ce combat qui a montré la face cachée de certains griots, doit amener les puristes de ce sport de chez nous à repenser les textes du CNG.
Cette joute remet au goût du jour le combat qui avait opposé Mustapha Gueye le deuxième tigre de Fass et par ailleurs chouchou du public dakarois à Yekini. On se le rappelle, dans ce combat, Tapha est tombé plus de deux fois sans que l’arbitre ne daigne accorder la victoire à Yahya Diop. Le monde de la lutte est malsain ; il est pourri depuis la tête à cause des troubadours et des arbitres incapables de juger parce que complexés.
Les supporters ne sont pas les uniques fauteurs de troubles dans l’arène. Ils ne sont que les agneaux du sacrifice dans ce monde mystique.
La violence orchestrée par les supporters est la partie visible de l’iceberg. Le mal que subit certains lutteurs qui brillent par leur impopularité est plus profond que la psychose que vivent les amateurs lors des casses. Ils faut arrêter l’hypocrisie qui gangrène la lutte. Ce sport qui cherche à réunir n’est pas le domaine réservé aux boys Dakar.

A LIRE  NON, MONSIEUR LE PRÉSIDENT !

Soyons sérieux. L’Afrique et le monde entier épient notre façon de gérer le sport. C’est à partir de nos décisions que les autres vont nous juger. Et si jamais un arbibre nous surprend lors de nos sorties sur le plan international, alors, nous n’aurons qu’à nous prendre à nous mêmes.

A bas le partisanisme !

Cheikh Ahmed Tidiane DIOUF

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