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Mali-france : Touche Pas À Ma SouverainetÉ

Depuis l’arrivée au pouvoir du colonel Assimi Goïta, les passes d’armes entre responsables maliens et français s’enchaînent, les manifestations d’hostilité se multiplient, la tension ne cesse de monter. L’expulsion récente de l’ambassadeur de France au Mali marque un tournant dans la relation entre les deux pays, et plus généralement dans le chapitre tumultueux des relations entre l’Hexagone et ses anciennes colonies africaines. Mais qu’est-ce qui se joue exactement dans cette affaire ?

Macron a perdu toute crédibilité

Si l’on en croit les autorités françaises, l’enjeu est le respect des normes démocratiques. Le colonel Goïta est un putschiste récidiviste dont la place est dans les casernes. Son refus de suivre les injonctions du président français et de ses obligés africains sont impardonnables. Pourquoi pas ? Le problème est que la ficelle est grosse.

Après avoir avalisé le putsch constitutionnel du fils Déby, le président français Emmanuel Macron n’a plus la moindre once de crédibilité sur la question démocratique. Pas un Africain ne pense que le respect des « normes démocratiques », le rejet des putschs, la volonté de promouvoir la souveraineté des peuples expliquent l’hostilité française à l’encontre des nouvelles autorités maliennes. Au contraire, le soutien indiscutable dont bénéficient ces autorités au sein des opinions publiques africaines exprime d’abord un rejet franc et massif de la France.

Les raisons sont connues : un passé, au Mali et ailleurs, qui ne passe pas et nourrit un ressentiment puissant; une campagne militaire qui, avec le temps, a pris les contours d’une occupation ; ce cynisme répugnant qui caractérise la politique africaine de la France et, plus généralement, la conviction, chez beaucoup de jeunes, que le point de non-retour est atteint avec Paris et que le seul sujet pertinent est celui des termes de la rupture.

A LIRE  CLARIFICATION

« La souveraineté est une liberté »

Pourtant, le sommet Afrique-France d’octobre dernier devait marquer le point de départ d’une redéfinition des rapports entre les pays du pré carré et l’ex-puissance tutélaire. À cet effet, d’innombrables artifices de communication avaient été déployés pour convaincre Français et Africains qu’une page se tournait. Mais aucune page ne devait se tourner dans la mesure où la réalité avait été soigneusement tenue à l’écart de cette enceinte aseptisée où, on l’apprendrait par la suite, le moindre bâillement avait été approuvé par les équipes du président français. Quelle réalité ? Celle d’un monde redevenu tragique, où les droits humains ont laissé place au droit de la force ; celle d’un monde post-occidental et multipolaire ; celle d’une France assiégée dans ses positions, avachie, guettée par le déclin ; celle d’une Afrique qui, bien que fragile, n’en reste pas moins résiliente et incontournable.

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