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Retour Sur Les Raisons InavouÉes De L’intervention Militaire FranÇaise Au Mali

« Il serait temps que les Français comprennent pourquoi leurs dirigeants, qu’ils soient de droite ou de gauche, sont si attachés à l’Afrique depuis des décennies ! Pourquoi ils y entretiennent des garnisons et y envoient des expéditions militaires coûteuses, alors qu’ils disent qu’ils n’ont plus le sou. Il leur est même arrivé de faire croire que nous leur coûtons cher (…) Nous avons besoin de notre souveraineté, nous y avons droit, et ne pas nous laisser la conquérir ne pourra que faire naître sans cesse des frustrations au sein des nouvelles générations, et des drames.[1]»

Après un faux suspense entretenu pendant près de deux semaines et demie, plus que le délai de quinze jours qu’elle s’était fixé pour statuer sur sa présence militaire au Mali – à la suite de l’expulsion du pays de son ambassadeur, Joël Meyer -, la France a décidé d’y retirer ses troupes. Cette décision est d’autant moins surprenante que le grand souci de laver cet affront suprême avait rendu l’éventail de son choix très restreint. Nombre d’observateurs pensent même qu’elle a été prise tardivement. Car ils l’avaient attendue après que Bamako a franchi quelques lignes rouges tracées par Paris avec le double coup d’État et la venue du groupe Wagner dans le pays. Mais leur attente a été vaine.  Ils la voyaient venir, au mois de septembre dernier, après le fameux discours du premier ministre, Choguel Maïga, parlant de lâchage en plein vol, lors de la 76e session ordinaire de l’Assemblée générale des Nations Unies. Mais ce ne fut qu’une illusion d’optique. Ils la pensaient inévitable après les nombreuses marches populaires organisées dans son pays, soutenant la junte militaire au pouvoir et réclamant le départ des troupes françaises, et ce, malgré les multiples pertes humaines dans leurs rangs et les sommes colossales dépensées annuellement pour les entretenir. Mais ce fut une erreur de jugement : la France y avait encore et toujours maintenu ses troupes. Elle s’était cramponnée à son ancienne colonie comme un naufragé à sa bouée de sauvetage. Si bien qu’on eût pensé que c’était elle qui avait besoin de son soutien. Il a finalement fallu qu’elle soit touchée dans son amour-propre, avec le renvoi de son ambassadeur, pour qu’elle décide enfin de retirer ses troupes du pays. Ces quelques situations – si l’on met de côté la demande d’aide qui lui avait été adressée par le gouvernement intérimaire de Dioncounda Traoré – devraient pousser quiconque doué d’un soupçon de raison et doté d’esprit critique à se demander les véritables raisons ayant poussé la France à intervenir au Mali puis à vouloir y rester malgré tous les obstacles auxquels elle a eu à faire face. Cette question est d’autant plus légitime que, s’il faut en croire les deux journalistes du journal Le Figaro, Isabelle Lasserre et Thierry Oberlé, cette intervention a été programmée bien avant la demande d’aide du gouvernement malien, qui n’a été qu’un catalyseur : « (…) Un plan d’intervention est même élaboré dès 2009 : il est refusé par Nicolas Sarkozy mais validé par François Hollande. Ne reste plus qu’à trouver le moment opportun[2]. »

Parler de quelques-unes des principales raisons ayant poussé l’ancienne puissance coloniale à intervenir au Mali et à vouloir y à rester ensuite à tout prix demanderait certainement de remonter un peu dans le temps. Lorsqu’elle a senti un vent d’émancipation souffler en Afrique, à la fin des années 50 et au début des années 60 – surtout avec la violente guerre d’Algérie – la France a jugé nécessaire d’anticiper l’accession à l’indépendance de ses colonies et les nombreuses pertes de ressources de toutes sortes que celle-ci entrainerait. Dès lors, avec la loi du 10 janvier 1957, elle mit sur pied l’OCRS (l’Organisation Commune des Républiques Sahariennes), l’objectif étant de détacher des espaces de l’Algérie, du Mali, Niger et du Tchad pour constituer une nouvelle entité territoriale et politique[3]. Quelques mois plus tard, en juin 1957, un ministère du Sahara fut même créé. L’emplacement de ce nouveau territoire idéal n’était pas choisi à l’aveuglette. Car, outre son immensité, le sous-sol, très riche en pétrole, regorge aussi de gaz et de minerais de toutes sortes tels que le fer, l’uranium et tutti quanti. Mais ce fut sans compter avec le GPRA (Gouvernement Provisoire de la République Algérienne) et Modibo Keita, qui douchèrent rapidement les espoirs français en refusant catégoriquement que leurs territoires fussent découpés pour créer quelque nouvel État que ce fût. Ces refus poussèrent la France à mettre au placard le projet en attendant qu’une nouvelle occasion se présentât pour l’en sortir. Celle-ci lui fut offerte sur le plat en partie par le MNLA (Mouvement National de Libération de l’Azawad), qui était toujours mû par des sentiments irrédentistes. L’on se souvient des notables touaregs du Mali et du Niger, qui avaient envoyé une pétition au général de Gaulle pour lui faire part de leur désir de ne pas faire partie d’un futur État malien[4] et des troubles qu’il y a eu depuis l’indépendance de celui-ci. Aussi la France n’a-elle pas hésité d’un iota à saisir la balle au rebond lorsqu’elle fut lancée par le MNLA, qui a lui manifesté très ouvertement sa volonté d’indépendance en octobre 2011, par la voix du président de son bureau politique, Mahmoud Ag Ghaly. Par conséquent, l’ancienne métropole lui offrit toute son soutien. Ce faisant, elle espérait non seulement avoir une grande influence sur un nouvel État qu’elle aurait contribué à faire éclore, mais encore se maintenir dans un territoire malien affaibli et divisé. Qui plus est, cela aurait renforcé sa présence dans cette zone névralgique, un carrefour énergétique très convoité par d’autres grandes puissances étrangères, qui est à la fois l’accès aux lieux de production et de contrôle des voies d’acheminement. La géopolitique des tubes est passée par là. Ce n’est pas un hasard si le MNLA a témoigné toute sa gratitude aux autorités françaises dans un communiqué du 8 février 2012 : « Le Mouvement National pour la Libération de l’Azawad (MNLA) exprime ses vifs remerciements aux autorités françaises pour l’intérêt qu’elles accordent à la révolution du peuple de l’Azawad. Le bureau exécutif salue l’initiative de la France, telle exprimée par son ministre des Affaires étrangères, Son excellence Alain Juppé, face au Sénat français ce mardi 7 février 2012, soutenant que la question de la révolution du peuple de l’Azawad mérite d’être traitée au fond pour une issue définitive, étant donné que militairement, le Mali a échoué face aux combattants du MNLA[5]». Le double jeu de l’État français et ses visées inavouées, dont nombre de Maliens se sont rendu compte sur le tard, apparaissent plus clairement dans les propos de l’ancien responsable des Affaires extérieures du Conseil Transitoire de l’État de l’Azawad, Hama Ag Mahmoud, dans une interview accordée au Courrier du Sahara : « Tout le monde sait aujourd’hui qu’il y a un agenda caché derrière cette intervention. (…) Au départ, on avait dit à la France faites attention. Vous tenez les deux bouts. C’est vous qui nous avez incité à revenir dans l’Azawad. C’est vous aussi qui détenez le pouvoir à Bamako. Arrangez les problèmes avant qu’il ne soit trop tard (…) Le France ne l’a pas fait. La France a demandé au MNLA de l’aider à faire déserter tous les combattants de l’Azawad qui étaient dans l’armée libyenne, pendant la guerre de Libye. Ensuite de bloquer le recrutement des Libyens dans l’Azawad et dans lAïr du Niger. (…) Et en contrepartie, elle nous avait donné son feu vert pour l’indépendance de l’Azawad. C’est l’accord qui a été conclu avant la guerre entre MNLA et la France. Et immédiatement la guerre gagnée par le MNLA, la France a changé complètement de politique. Elle a mis tout son dispositif diplomatique contre le MNLA. Alors conclusion, l’objectif de la France était tout simplement d’affaiblir le gouvernement malien et je peux vous assurer que ce n’était pas pour donner raison au MNLA. (…) Tout le monde convoite notre territoire. Il y a une guerre pour les ressources minières. La France a pris les devants pour obliger le Mali à signer un accord de défense et ensuite s’octroyer des concessions minières et protéger celles qui existent déjà. C’est l’essence de cette guerre. Les autres puissances ne sont pas dupes.[6]»

D’autre part, les enlèvements de Michel Germaneau en juillet 2010 et surtout de plusieurs travailleurs du groupe Areva – aujourd’hui Orano – deux mois plus tard sont restés en travers de la gorge de Paris, qui a y certainement vu une menace pour sa souveraineté énergétique puisqu’une très une grande partie de son uranium provient du Niger voisin. Donc, pour sécuriser cette zone, la meilleure manière est d’avoir des troupes proches et toujours prêtes à intervenir. Aussi le COS (Commandement des Opérations Spéciales) installa-t-il une base permanente du côté du Burkina Faso le mois suivant. En outre, ce n’est pas un hasard si la France a joué des pieds et des mains pour avoir aussi une base à Tessalit. Ce que lui avait refusé Amadou Toumani Touré. Une tribune collective, dont le titre est pour le moins évocateur – Chronique d’une recolonisation programmée – avait même été signée, entre autres, par Aminata Traoré, essayiste et ancienne ministre de la Culture du Mali, rappelle l’importance de Tessalit : « La France espère obtenir de la future République laïque et démocratique  de l’Azawad ce que le Président malien Amadou Toumani Touré (ATT) n’a pas su ou voulu lui accorder : la base de Tessalit hautement stratégique au plan économique et militaire[7]Cela prouve que le Nord du Mali a été toujours un objectif fondamental pour l’ancienne métropole. Ce n’est dès lors pas étonnant que de nombreuses manœuvres y aient été faites pour le séparer du pays.

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En affirmant à Strasbourg, le 19 janvier dernier, au Conseil de l’Union européenne que : « C’est en Afrique que se joue une partie du bouleversement du monde, une partie de l’avenir de ce continent et de sa jeunesse, mais de notre avenir », Emmanuel Macron n’a fait que suivre les pas de l’un de ses prédécesseurs au pouvoir,  à savoir François Mitterrand, qui disait, il y a plusieurs décennies déjà, que : « Sans l’Afrique, il n’y aura pas d’histoire de France au XXIe siècle[8] » ; il n’a fait que reprendre autrement le titre du livre d’un ancien ministre de la Coopération de son pays, Jacques Godfrain – L’Afrique, notre avenir – où l’auteur reconnait l’importance économique, politique…du continent noir pour son pays : « C’est ainsi :  grâce à ce lien avec l’Afrique, la France ne sera ni le Liechtenstein ni même l’Allemagne. Nous sommes un pays à part en Europe. Aux Nations-Unies, grâce à l’Afrique, nous pesons plus lourd que notre population, notre superficie ou notre produit intérieur brut. L’Afrique est pour nous un levier formidable. Petit pays, avec une petite force, nous pouvons soulever la planète parce que nous sommes en relations d’amitié et d’intimité avec quinze ou vingt pays africains[9]» ; Il n’a fait que répéter  le titre du Rapport d’information no 104 (2013-2014) de Jeanney Lorgeoux et Jean-Marie Bockel : L’Afrique est notre avenir[10] ;  il a juste repris l’esprit du rapport Gaymard même s’il n’a pas utilisé les mêmes lettres : « Relancer la présence économique française en Afrique : l’urgence d’une ambition collective à long terme[11]. » Donc, il apparaît très clairement que l’Afrique reste une obsession pour la France. Elle est omniprésente dans ses ambitions géostratégiques, économiques et politiques. C’est certainement pourquoi elle préfère occulter les véritables raisons ayant motivé sa longue intervention militaire dans le Sahel en général et au Mali en particulier pour se cacher derrière le manteau de la lutte contre le terrorisme afin d’y perpétuer sa présence, bien qu’on ne puisse pas nier l’existence de terroristes.

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En définitive, il est indéniable qu’une nouvelle page, sonnant peut-être prochainement le glas de la Françafrique de papa, est en train d’être écrite sur les relations entre la France et nombre de ses ex-colonies en Afrique. Pour preuve : qui aurait pu imaginer, il y a juste quelque temps, qu’un pays parmi ceux du pré carré français, oserait chasser l’ambassadeur de l’ancienne métropole ; qui aurait pu penser, qu’au péril de leur vie, que des civils bloqueraient des convois de militaires français, comme ce fut le cas au Niger et au Burkina Faso ; qui eût pu se douter, il y a juste très peu d’années, même dans ses rêves les plus fous, qu’une ministre africaine, en l’occurrence Sylvie Mbaipo-Temon – ministre centrafricaine des Affaires étrangères – oserait traiter ouvertement de menteur son homologue français, si l’on sait que, par le passé, d’autres politiciens africains avaient été punis très sévèrement sinon mortellement pour moins que cela. Et, qu’il y a juste quelques années, lors de la Conférence Internationale sur l’Émergence de l’Afrique en 2017, quand Alpha Condé a parlé de la nécessité de couper le cordon ombilical avec la France, Alassane Ouattara, un parmi les sous-fifres de Paris, lui a rappelé qu’il semblait avoir oublié qu’ils étaient en direct[12]. C’est dire à quel point nos dirigeants, surtout les plus dociles, évitent de dire ou de faire quelque chose que l’on pourrait qualifier d’offensant du côté de Paris où, engoncé dans son arrogance et son complexe de supériorité habituels, l’élite politique du pays regarde encore de haut les populations des anciennes colonies en Afrique. Ce qui fait que, pour expliquer le sentiment dit anti-français qui ne cesse d’y croître, elle jette son regard ailleurs pour parler de complots fomentés par des puissances étrangères concurrentes qui jouent sur le ressentiment colonial plutôt que de faire une autocritique sans complaisance. Mais en tout état de cause, nous autres africains, devons apprendre du bras de fer ayant opposé le Mali à la France la leçon de réalisme et de solidarité démontrée par l’Union européenne. Cette dernière a soutenu l’ancienne métropole à travers la force Takuba, dans les sanctions infligées au Mali et quelques-uns de ses dirigeants et même dans le retrait de ses troupes du pays. Pendant ce temps, les pays de la CEDEAO poignardent leurs frères Maliens dans le dos. Cette posture de l’Union européenne n’est pas inhabituelle avec les puissances occidentales. Elles taisent souvent leurs divergences, quelques grandes soient-elles, lorsque leurs intérêts sont menacés, pour agir de concert, fût-ce dans l’injustice et l’illégalité. Alors que les pays Africains parlent rarement d’une même voix même pour défendre leurs intérêts le plus vitaux. En outre, si la France, par amnésie volontaire, a oublié tous les maux qu’elle a causés en Afrique depuis plusieurs décennies, voire des siècles, ceux-ci sont restés encore frais dans les mémoires sur le continent. Et si elle attend qu’on lui y tresse des lauriers, comme elle l’a cherché au Mali, elle se met le doigt dans l’œil. Elle ferait mieux de méditer ces mots de Mélédouman – prince du royaume de Bettié – adressés à l’administrateur colonial français Kakatika, surnom du commandant Lapine : « Je vois que vous avez de la facilité pour ces beaux rôles faciles ; la générosité gratuite : vous mettez le feu chez les autres, ensuite, vous venez jouer les pompiers humanistes pour l’éteindre. Et vous être surpris, désagréablement surpris de lire dans les regards non la gratitude souhaitée mais une légitime colère, la légitime fierté. [13]» En dernier lieu, pour parler comme Frantz Fanon dans son fameux texte : La mort de Lumumba : pouvions-nous faire autrement[14] –, c’est notre sort à tous –  anciennes colonies françaises en Afrique noire – qui se joue actuellement au Mali. Car si la France et ses collaborateurs européens, après leur départ, parviennent à asphyxier le pays économiquement et politiquement, comme l’ancienne puissance coloniale avait essayé de le faire avec la Guinée Conakry après le NON de Sékou Touré, et avant elle avec Haïti après son indépendance acquise dans douleur, ils n’hésiteraient pas à répéter l’expérience dans d’autres pays africains qui refusent toute soumission et exploitation. Mais s’ils y trouvent une résistance farouche, leur montrant que le temps des colonies est révolu, ils y regarderont à deux fois avant de tramer leurs politiques cyniques et maléfiques. Il ne faut perdre de vue que la France ne veut avoir affaire qu’à des laquais. Ceux qui résistent et luttent pour la souveraineté de leurs pays la dérangent comme peuvent l’attester d’Henri Emmanuelli, parlant de l’ancien président ivoirien : « Laurent Gbagbo a eu depuis le début des soucis, faire de la Cote d’Ivoire un pays indépendant. C’est cela qui ne lui a pas été pardonné.[15]» Donc, les maitres-mots restent l’union, la solidarité et la résistance. Seule une Afrique unie et forte pourra faire face aux appétits gargantuesques des puissances néocoloniales prédatrices.

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[1] Laurent Gbagbo, Laurent Gbagbo et François Mattei, Libre pour la vérité et la justice, p.64

[2] Raphael Granvaud, extrait de L’empire qui ne veut pas mourir, une histoire de la Françafrique, œuvre collective sous la direction de Thomas Borrel, Amzat Boukari-Yabara, Benoît Collombat, Thomas Deltombe p.840

[3]Saïd Bouamama,  Manuel stratégique de l’Afrique, tome : 2, p.22

[4] Ibid. p.93 et  https://fr.wikipedia.org/wiki/Organisation_commune_des_r%C3%A9gions_saha…

[5] Saïd Bouamama, Manuel stratégique de l’Afrique, Tome 2, p.101.

[6] Saïd Bouamama, Manuel stratégique de l’Afrique, Tome 2, p.p 101-102

[7] https://blogs.mediapart.fr/claire-malbos/blog/160412/le-mali-chronique-d…

[8] François Mitterrand : Présence française et abandon, Plon, Paris, p. 237, cité par Saïd Bouamama, Figures de la révolution africaine de Kenyatta à Sankara, p.129

[9] Jacques Godfrain, Afrique notre avenir, p.16

[10] https://www.senat.fr/rap/r13-104/r13-104.html

[11]https://www.economie.gouv.fr/files/files/2019/PDF/Relancer_la_presence_e…

[12] https://www.youtube.com/watch?v=_J3WZLBdabo

[13] Jean-Marie Adiaffi, La carte d’identité, p.154

[14] Pour la révolution africaine, p.218

[15] Henri Emmanuelli, cité par François Mattei, Laurent Gbagbo et François Mattei, Libre pour la vérité et la justice, p.71







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