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Opinions, Idées et Débats des Sénégalais

Merci PrÉsident !!!

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1963. Pour la première fois de son histoire, le Sénégal organise les Jeux de l’amitié, alors compétition la plus prisée du continent africain. Elle rassemblait 15 sélections nationales francophones et anglophones en plus de la France, alors que la fameuse CAN (Coupe d’Afrique des Nations) se jouait à trois équipes.

À l’ouverture des Jeux, les poulains de l’entraîneur principal Abdoulaye Thiam, qui étaient en regroupement de deux mois à l’école William Ponty dans un bâtiment en ruines, regagnent le lycée Van Vollenhoven (actuel lycée Lamine Guèye) qui présentait de meilleures conditions. Lors de sa première rencontre contre le Cameroun, l’équipe du Sénégal constituée alors par la bande des El Hadj Malick Sy «Souris», Youssoupha Ndiaye et Yatma Diouck entre autres reçoit au…Champ de courses qui disposait d’un terrain central et de deux terrains annexes communément appelés terrain 2 et terrain 3.

Au cours de ce match, l’ancien ministre des Sports, Youssoupha Ndiaye, disparu il y a quelques mois, inscrit l’unique but de la partie qui se solde ainsi par une victoire des «Lions». Seulement, le terrain ne dispose pas de gazon, est plat, sablonneux et éprouvant pour les joueurs. À preuve, le gardien de but camerounais, qui a subi tout au long de la rencontre les assauts des redoutables attaquants sénégalais, se retrouve à l’hôpital à la fin du temps réglementaire. Au vu des difficultés rencontrées au cours de ce match, les autorités décident d’ouvrir prématurément le Stade de l’Amitié alors gazonné et qui sera nommé plus tard, après l’assassinat du député-maire de la capitale de la Petite côte, Stade Demba Diop de Dakar. Le Sénégal y écrase pour son deuxième match le Niger puis le Nigeria en troisième match de poule. Il en sera ainsi durant toute la compétition jusqu’au sacre final devant la Tunisie vaincue après les prolongations grâce… au nombre de corners obtenus.

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Depuis, des stades, pas toujours aux standards internationaux, ont été construits dans certaines régions notamment à Ziguinchor et Thiès. D’ailleurs, notre pays, qui a abrité la Coupe d’Afrique des Nations en 1992 a fait disputer les compétitions dans ses trois grands stades que sont Aline Sitoë Diatta de Ziguinchor, Demba Diop de Dakar et le Stade de l’Amitié, inauguré le 31 octobre 1985 par le président Abdou Diouf. Ce complexe multifonctionnel de 60 000 places et d’un coût de 9 milliards de francs CFA était le premier véritable stade sénégalais qui répondait un tant soit peu aux normes internationales. Il est le fruit de la coopération sino-sénégalaise et deviendra, en 2001, le Stade Léopold Sédar Senghor.

Outre le football-roi, douze autres disciplines y étaient pratiquées. Mais ce stade ne comblera pas le déficit d’infrastructures sportives du Sénégal. Un pays comme le Mali, qui a organisé la CAN en 2002, en a profité pour, en plus de ses propres ressources, utiliser la manne financière libérée par la Confédération africaine de football (CAF) à cette occasion pour construite dans quasiment toutes ses grandes villes des infrastructures sportives de dernière génération. Une confession qui avait été faite personnellement par le défunt général Amadou Toumani Touré, alors premier magistrat du Mali.

Le Sénégal, qui a bénéficié du même appui financier de la Caf en 1992 a utilisé une partie de cet argent pour… réhabiliter le stade Demba Diop et construire sa Voie de dégagement nord (VDN). Un stade Demba Diop qui, à force d’être rafistolé, a engendré le plus grand drame du sport sénégalais, le 15 juillet 2017, lors d’une finale de Coupe du Sénégal avec l’affaissement d’une partie de sa tribune. Huit morts et des centaines de blessés ont été décomptés. C’est véritablement sous le magistère du président Abdoulaye Wade que des projets de stades sont érigés dans certaines régions du pays. Une démarche consolidée par son successeur Macky Sall qui, au lendemain de son investiture à la magistrature suprême, le 25 mars 2012, décide de consacrer 1 % du budget national au développement du sport, un secteur qui avait besoin véritablement d’être boosté.

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D’abord en réhabilitant le stade Lat Dior de Thiès pour permettre aux «Lions» de recevoir les rencontres éliminatoires de la CAN 2013 d’Afrique du Sud, à la suite de la suspension du stade Léopold Sédar Senghor à cause des regrettables incidents intervenus après une rencontre contre la Côte d’Ivoire. Dans ce souci de doter le Sénégal d’infrastructures sportives de premier plan, Macky Sall lance le 07 avril 2016, avec l’appui de la Chine, les travaux de l’Arène nationale. Ce bijou, financé à hauteur de 32 milliards de francs CFA par la République populaire de Chine, d’une capacité de 20 000 places et logé dans la banlieue dakaroise (Pikine), allait permettre, à compter de sa réception le 22 juillet 2018, de sortir le sport national des stades de football dont les pelouses étaient sérieusement dégradés à chaque fois qu’il y avait des combats.

Seize jours après la réception de l’Arène nationale, le 08 août 2018 plus exactement, le président Macky Sall inaugure le Palais des sports de Diamnadio ou Dakar Aréna pour accueillir les compétitions de Basketball. D’une capacité de 15 000 places et d’un coût de 66 milliards de francs CFA, ce complexe sportif multifonctionnel envoyait à la retraite le vétuste stadium Marius Ndiaye de Dakar. Ne s’arrêtant pas en si bon chemin, Macky Sall, qui nourrit de grandes ambitions pour son pays, au détour d’un voyage en Russie pour les besoins de la Coupe du monde 2018, est séduit par le stade du FK Spartak de Moscou d’une capacité de 45 360 places. Il veut un modèle similaire pour la jeunesse de son pays.

Son équipe nationale de football caracole depuis quelques temps à la tête du classement FIFA pour l’Afrique et les Jeux olympiques de la jeunesse de 2026 initialement prévus en 2022 mais repoussés à cette dernière date pour cause de pandémie de covid —, une première dans le continent, se profilent à l’horizon. Il obtient les financements nécessaires et lance les travaux en 2020 pour un coût global de 155 milliards de francs CFA. D’une capacité de 50 000 places, ce joyau de dernière génération présente toutes les commodités d’une infrastructure sportive moderne. Après la campagne victorieuse de la bande à Sadio Mané au Cameroun, Macky Sall offre à chacun des membres de la délégation officielle du Sénégal 50 millions de F CFA en plus de deux terrains de 200m2 et 500m2 respectivement à Dakar et dans la nouvelle cité de Diamnadio et d’une élévation au rang de chevalier national du «Lion».

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On mesurera la générosité extrême de l’actuel président de la République en la comparant à l’épisode qui suit raconté dans le précieux ouvrage sur le football sénégalais des indépendances, «Regards croisés» des Éditions Promo LBD de Dakar. On y lit que le premier président sénégalais, Léopold Sedar Senghor, en 1963 justement après le premier sacre continental des «Lions» du football aux Jeux de l’Amitié, avait convié les co-équipiers de Malick Sy Souris au palais présidentiel pour leurs offrir à chacun…une bouteille de limonade et une seule et unique médaille d’or confiée au capitaine Domingo pour toute la délégation officielle.

Alors, au Président Macky Sall qui a vu grand, mobilisé pas moins de cinq chefs d’États, convié le gotha du football mondial à Dakar et fait braquer les projecteurs du monde entier sur notre pays pour inaugurer ce chef d’œuvre qui porte désormais le nom de son auguste prédécesseur, Abdoulaye Wade, nous disons tout simplement MERCI ! Aljaarama Macky 







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