Quand nous jetons un regard sur le monde en ce mois de février 2022, rien ne va. Nulle part ! Ni « l’Onu, l’Otan, le G7, le G20 », l’UE, et de notre bord l’UA, la CEDEAO, ne « marchent », ne fonctionnent comme nous le souhaiterions. Le monde est en panne. Un ancien Chef d’État français dit ceci de vrai le 25 février, sur le perron de l’Élysée : « Du pire peut sortir le mieux. Il n’existe que la diplomatie ou la guerre totale. » Pour dire qu’il faut toujours et toujours, autant que l’on peut, privilégier la diplomatie jusqu’au bout. Mais la diplomatie à une fin. Il est des actes auxquels doivent répondre les mêmes actes. C’est quand on a atteint le fond et nous sommes au fond du trou !
Non, les États-Unis et l’Europe ne doivent pas laisser tomber l’Ukraine ! Ils doivent agir et vite au-delà des sanctions économiques ! Il ne s’agit plus de l’OTAN, seule ! Il s’agit de marquer l’histoire de notre civilisation en intervenant militairement pour défendre et protéger l’Ukraine au nom de la légitimité et de l’opportunité d’une ingérence internationale au nom de la liberté des peuples ! Il faut mettre l’Ukraine sous protection internationale. Sans tarder. C’est le moment de tout bouleverser et de recommencer l’histoire. Il y faut des Chefs d’État déterminés, audacieux. C’est un tournant historique. Il ne faut pas le rater face à un fou récidiviste et dangereux pour l’humanité. Les peuples attendent. La Chine, le vendredi 25 février, a demandé à la Russie de revoir sa position. Cette posture en dit long sur la ligne rouge franchie allègrement par Poutine !
L’envahissement de l’Ukraine en cours est insupportable. La non intervention de l’Europe, de l’OTAN, est insupportable. Que l’ONU soit vaine et inutile est insupportable. Que les États-Unis d’Amérique sur lesquels on comptait pour faire reculer tant soit peu la Russie, fassent preuve d’une telle tiédeur, d’une telle timidité coupable, d’une telle « apathie », d’un tel « immobilisme » qui ne ressemblent plus à sa gloire, est insupportable !
Hier comme Obama, son vice-président Biden devenu le chef suprême, développe des répliques molles qui affaiblissent l’Amérique. Son discours du jeudi 24 février devant la presse, depuis la maison blanche, est affligeant et pas digne de la Grande Amérique dont nous connaissons toutefois la complexité et l’imbroglio. Disons-le tout de suite : Trump « l’abominable » aurait fait mieux devant Poutine ! Seul un fou peut parler à un fou ! Il en faut un devant le Chef du Kremlin !
Nous assistons partout à « l’agressivité dans les relations internationales » : en Russie, en Chine avec les menaces quotidiennes d’envahir Taïwan, l’Asie du Sud-Est avec la terrifiante junte militaire en Birmanie et ses drames sans nom, le Liban si délaissé par ses propres enfants en exil doré de par le monde, la Syrie, du Yémen à l’Irak, la France émouvante qui s’enlise et s’entête au Mali avec des dits et des non-dits, le Mali lui-même qui s’embrase avec des coups d’État militaires répétés, faciles, bêtes et imparables, le Tchad, la Centre-Afrique, le Soudan, l’Algérie face au Maroc, la Lybie. Tout ce panorama tragique international nous tétanise et constitue un incroyable désaveu, un terrifiant retour de l’homme à l’animalité alors que le 21ème siècle émerge à peine de l’horizon. Que nous réserve alors cette marche du monde à reculons ? Ce rebrousse-chemin vers la férocité et le néant ? Il faut y mettre un terme. C’est le rôle des politiques !
Non, quoiqu’il advienne, il ne doit plus être possible en février 2022, que des États se lèvent librement et sans aucune entrave pour librement aller occuper d’autres États libres et que personne, personne ne bouge si ce n’est lever des sanctions dites économiques et stratégiques ! L’exemple de l’évasion de l’Ukraine par la Russie en est une preuve insupportable, surréaliste ! Le monde, l’Europe particulièrement est interpellée. Elle est à un tournant de son histoire au nom de la liberté et de la démocratie. Il ne s’agit plus seulement de l’OTAN. Il s’agit de l’équilibre mondial, de la sécurité mondiale. Il s’agit du sommeil de chacune, de chacun de nous, quand dans son lit on sait que quelque part un peuple meurt, des enfants meurent, des familles sont atomisées. Il devrait être plus difficile de dormir sans entendre des bombes que de les entendre tomber sur soi ! Nous devons être solidaires ! Nous ne le sommes pas !
Nous sommes tous responsables ! Ne fermons ni nos oreilles, ni nos portes, ni nos fenêtres. Toutes les voix comptent. L’Afrique compte. Ne la minorons pas. Que le Président de l’UA débarque à Moscou sous les caméras du monde entier pour parler à Poutine, serait un moment historique, même si les mauvaises langues, ceux qui trouvent toujours à redire, parleront d’actes ridicules ! Aucun acte ne saurait être ridicule et d’où qu’il vienne ! Ceux qui sont horribles et ridicules sont ceux qui se taisent. Il s’agit d’exister pour les autres. Il s’agit ne pas être misérable en se réfugiant dans son propre moi-moi, allongé devant sa télé et « pissant même allégrement dans son lit » comme aurait dit l’éclectique écrivain Amadou Guèye Ngom ! Levons-nous ! C’est maintenant. Oui, l’Afrique a bien son mot à dire !
C’est au regard de ce drame sans nom, de ce monde qui s’effondre alors que nous le croyions invincible et à jamais civilisé, que je regarde mon pays, le Sénégal, et que je me permets de rêver, car rêver c’est vouloir autre chose que le présent. Oui, et si le Sénégal faisait le GRAND PAS ? Tous réconciliés et tous autour de l’essentiel en accompagnant demain, en escortant uni, et paisiblement, le départ du président de la République quand l’heure sera venue. Tous partent un jour ou l’autre : ceux qui sont installés au pouvoir par la voix de leur peuple ou non, ceux qui, demain, les remplaceront par le même processus que nous nommons « démocratique » ou « dictatorial ». En somme, il s’agit pour les Sénégalais de s’étonner sur eux-mêmes, étonner le monde, étonner notre Dieu, rendre lumineuses notre foi, nos croyances, nos valeurs en nous rassemblant, « épaule contre épaule », cœur contre cœur !
L’heure est grave de par le monde, même si ce pays étonnant et fervent qu’est le Sénégal, a toute la tête dans la fête avec la coupe d’Afrique des Nations de football, l’inauguration de ce beau et imposant stade de football dont le patron de l’UEFA a dit qu’il méritait d’abriter une coupe du monde. Et les Sénégalaises qui gagnent également la CAN féminine 2022 en battant qui ? L’Égypte ! Et comment ? aux tirs au but ! Hasard ? Non ! Rage et combativité, plutôt ! Puissent leurs récompenses dépasser celles des lions qui ont battu la même grande et belle Égypte en finale et également aux tirs au but. Elles, ces Lionnes du Sénégal, qui n’ont pas couru derrière cette coupe depuis Jésus comme nos merveilleux garçons enfin entrés dans l’histoire !
Que se passe-t-il donc en ce moment au Sénégal ? Cela a un beau nom ! Osons dire ce nom sans taire celui qui, avec Dieu, a permis ce bonheur ! Personne, bien sûr, ne saurait être la « Compagnie des Indes » à lui tout seul !
A plus de 70 ans d’âge, nous ne pouvons que prier pour que celui qui dirige notre pays réussisse. A quoi bon lui souhaiter le contraire ? Avec quel cœur de croyant ? Pour quelles terrifiantes raisons ? Ce qui compte le plus et qui comptera toujours le plus, c’est le peuple sénégalais et sa jeunesse. Et le peuple sénégalais n’est pas un peuple « douloureux » !
Sauvons l’Ukraine ! Levons et hissons haut la liberté ! Accomplissons le Sénégal ! Mettons-le à l’abri des vents mauvais ! Fabriquons l’Afrique qui nous ressemble ! Donnons la main au monde !
Février 2022.