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Peut-on Encore Croire En L’ua ?

Pour ceux qui croyaient encore dans les vertus de l’Union africaine (UA), l’année écoulée aura été révélatrice de l’impuissance de cette organisation chargée, selon ses propres termes, de travailler à l’avènement « d’une Afrique intégrée, prospère et pacifique, dirigée par ses propres citoyens et représentant une force dynamique sur la scène internationale ».

Riche en crises en tout genre, l’année 2021 aura prolongé une année 2020 à peine moins turbulente. Tchad, Mali, Guinée, Soudan, Éthiopie, vaccins contre le Covid-19… À chaque fois, l’UA, selon ses détracteurs, « joue petit bras » quand elle ne se montre pas hésitante, absente, inaudible, confuse. La cause est entendue : elle a, selon l’expression consacrée, « un problème de crédibilité ».

Est-ce vraiment le cas ? On a souvent le réflexe de comparer l’UA à sa consœur européenne, que l’on entend et voit beaucoup. À tel point que l’omnipotence supposée d’une Union européenne perçue comme empiétant sur les prérogatives des États – et donc sur la souveraineté des peuples européens – alimente depuis des décennies un euroscepticisme dont l’équivalent est inimaginable de ce côté-ci de la Méditerranée, où l’Union africaine semble s’enorgueillir de sa déférence à l’endroit des États et de leurs représentants – qu’ils soient légitimes ou non.

Désaccords, rivalités…

Mais notre institution panafricaine a une histoire particulière. Son ancêtre, l’Organisation de l’unité africaine (OUA), est né dans le contexte des indépendances, à une époque où des peuples africains, soudés par l’épreuve de l’oppression, aspiraient à la liberté, à l’indépendance et à une solidarité qui avait permis d’accélérer le cours de l’Histoire. Cette Histoire, justement, dictait alors les objectifs de l’OUA : panafricanisme, socialisme, unité. Celle-ci devait simplement surfer sur la vague.

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Près de six décennies plus tard, le monde a bien changé. Les pères de l’OUA ont disparu, et avec eux leur souffle révolutionnaire. Les pays du continent sont techniquement indépendants. Bousculé par de nouveaux acteurs qui ont en commun avec l’Afrique l’expérience de l’humiliation, de l’asservissement et de l’avilissement, ainsi qu’un profond désir de revanche, l’Occident impérialiste parle aujourd’hui le langage de la coopération, de l’aide, d’un destin partagé.

Hier, nos leaders étaient des socialistes zélés. Aujourd’hui, convertis à la religion du marché, ils communient devant une zone de libre-échange continentale que le président de la Commission, Moussa Faki Mahamat, dans le discours qu’il a prononcé à l’occasion de la treizième session extraordinaire de la Conférence, a dit accueillir comme un « enfant longtemps attendu ».

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