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Macky Sall Et Nous

Macky Sall Et Nous

L’on ne parle que de lui ou presque. L’on ahane à longueur de journée sur son agenda politique que l’on dit caché. La presse locale s’en délecte. Babines pourléchées et bouches couvertes d’informations à tire-larigot. En effet, le président sénégalais, Macky Sall himself est un bon produit de marketing. Décidément, il se vend bien et au-delà des frontières de ce pays lilliputien, ce doux Sénégal où il fait bon vivre. Il ne se passe un jour sans qu’on parle de lui et de ses réalisations. Ce bon vivant à la bedaine et à la bouille ronde après moult années passées au pouvoir. Jusqu’à la nausée, renchérit une certaine presse disant que cet homme d’État austère au-delà des remugles qu’exhalent ses paroles dit n’importe quoi des fois. L’auteur du livre, Le Sénégal au cœur, n’a pas dit son dernier mot et séduit quelques médias acquis à sa cause. Mais comment expliquer un tel emballement autour de ce personnage peu parlant et pourtant guère charismatique ? Cet autre ersatz au physique de lutteur sérère que Me Abdoulaye Wade a remis en selle dans les années 2000.

Politique

Parler de Macky Sall revient à parler de son parcours personnel et politique semé d’embûches. De ses années sur les bancs de la faculté de Dakar jusqu’à la présidence de la République. Il se susurre qu’il a frappé à toutes les portes des partis politiques pour chercher sa voie. Et se cherche-t-il encore ? Certains le disent haut et fort. Avec lui, l’on ne sait sur quel pied trépigner. En tous les cas, il se définit comme un néo-libéral, mais sait-il foncièrement ce dont est fait le néo-libéralisme dans sa propre fabrique ? Une autre vision. Une autre philosophie chère à son mentor, Abdoulaye Wade. Quand on observe le président Sall et dans ce pays très complexe géré par la clique politico-maraboutique et n’ayant jamais rompu les amarres de la politique sociale depuis les indépendances, l’on peut dire que cet homme est un pur produit du socialisme de feu Senghor. Ce qu’il niera à coup sûr même si on l’interroge avec effroi, stupeur et devant une forêt de journalistes. Quoi qu’il en coûte, l’essentiel est que le bateau Sénégal, au beau milieu d’une tempête, arrive à bon port avec un bon commandant à bord, dira son camp peu ou prou opposé à l’adversité politique. Griffes dehors, sagaies à la main et prêt au combat.

Éducation et football

À l’heure où l’on parle du bilan du président à tous points de vue, l’école voire l’éducation se meurt. Tel un cadavre en putréfaction avancée. Grèves à la pelle, ubi téy jang téy, ubi téy grève téy (réouverture et fermeture des écoles) est le refrain quotidien des enseignants et élèves. Décidément, dans ce pays, tout semble voué à l’échec. L’État fait semblant de payer les enseignants. Ces derniers font semblant d’enseigner et les élèves font semblant d’aller à l’école. Tout le monde est responsable de cet état de fait ; les enseignants, les parents d’élèves et ces derniers. La faillite scolaire et des cerveaux se lit à tous les niveaux de la vie sociale. L’on ne sait qui est qui et qui fait quoi dans cet entrelacs d’idées. Vivement un autre dimanche de bonnes fiançailles entre l’école et ses acteurs ! Heureusement que le football est là et semble réconcilier les cœurs et les esprits. En effet, deux événements majeurs ont marqué récemment la vie de cette jeune nation ; le Sénégal champion d’Afrique de football et l’inauguration du stade de football multifonctionnel au nom d’Abdoulaye Wade. De sombres desseins et de belles retrouvailles, l’avenir nous édifiera.

Infrastructures, pétrole et gaz

Après la Covid-19, pandémie planétaire ayant fait son lot de morts, la politique économique du quoi qu’il en coûte du président, semble mieux se porter à l’aune de ce que prédisaient la Banque mondiale et le Fonds monétaire international. La presse occidentale disait que le malheur allait s’abattre sur les pays africains oubliant que ce continent est très résilient. Habitué aux secousses telluriques de l’économie mondiale. D’éléphants blancs, certaines promesses du président-candidat de l’élection de 2019 ont vu le jour ; le fameux TER malgré son lot inabouti de scandales, le nouveau stade de football, la nouvelle ville de Diamniadio, les ponts de la sénégambie et de Foundiougne, le deuxième tronçon du TER en chantier, reliant la ville de Diamniadio à l’aéroport Blaise Diagne de Diass. Et sans oublier les découvertes du pétrole et du gaz devant être exploités à l’horizon 2023. En effet, le Sénégal semble aller de l’avant, auréolé de l’étoile perdue vers les années 70 qu’il veut récupérer per fas et nefas.

2024

L’an 2024, symbole de tous les dangers pour cette jeune démocratie sera mis à rude épreuve. Parole sacrée débitée sous l’arbre à palabres du Sénégal contre coup d’État constitutionnel, un jeu de yoyo auquel se livrera en bon funambule le président. En bon animal politique, le président esquisse son plan. Il risque de cliver et de désarçonner son auditoire voire son opposition. Ce peuple ferraillé par une opposition dans le dilemme et une jeunesse ayant bon dos, l’attendent de pied ferme. À Macky Sall de savoir dès maintenant que sa mission se terminera à cette date échue et point de reculade des Sénégalais. En effet, l’alchimie mathématique se met en place ; les alliances et les plans ourdis se concoctent. Les partis politiques s’organisent. L’extrême légèreté de l’homosenegalensis conjuguée à la transhumance politique se voit et l’on crie à l’injustice dans ce pays à scandales quotidiens. Quid du dangereux rapprochement de Macky et de Wade, mais sonnera-t-il le clap de fin du combat des deux gladiateurs pour un Sénégal réconcilié avec lui-même ? Time will tell.

Toutefois, le président Sall doit savoir maîtriser son peuple et se maîtriser soi-même dans ces moments d’euphorie, d’incertitude et de colère. Cela est le vrai pouvoir d’un homme politique. Parce qu’écouter son peuple, c’est s’écouter soi-même.







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