C’est vrai qu’avec l’avènement des réseaux sociaux, aucun politicien de ce pays n’a fait mieux qu’Ousmane Sonko.
Dans leur utilisation, leur transformation en medium de communication et de propagande entre autres. Bien sûr qu’avant Pastef, certains parmi nos hommes politiques utilisaient le Net. Et bien sûr les résultats sont en deçà de ce qu’ils attendaient ou espéraient.
De purs amateurs qui refusaient de le reconnaitre. Leur implication dans Internet se faisait selon l’air du temps pour ne pas dire par snobisme. Des sites ou des portails rarement à jour des évènements parce que sans agent dédié à cette tâche. Jusqu’à ce qu’un jeune politicien vienne tout bouleverser.
Avec des pros du Net. Simplement et fermement. Une bande de jeunes cadres, issus de tous les milieux, bon chic bon genre entoure le boss du Pastef. Ils sont efficaces dans les rôles qui leur sont assignés.
Et, au-delà du Net, des interventions ciblées dans les media de leur convenance avec des émissaires souvent au-dessus de leurs interlocuteurs. Ce sont eux qui mènent le bal et non les gens payés pour le faire. Jamais nous n’avons encore vu une conférence de presse des gens de Pastef avec des questions tout azimut lancées par les gens de la presse. Ils ont changé la donne sans que personne ne le relève pour s’en offusquer.
L’audace des gens de Pastef est sans commune mesure avec ce qui se faisait dans le champ politique. Ils règnent sur le Net jusqu’à susciter la peur des interventions hasardeuses. Pour vérifier ce que j’avance, il suffit d’intervenir dans les réseaux sociaux à charge contre Pastef pour récolter la curée.
Trop peu de personnes osent s’y aventurer. Surtout les gens d’un certain âge qui redoutent les insultes et les quolibets. C’est comme si les jeunes militants avaient trouvé en Sonko un messie. La différence entre lui et les autres jeunes non pastéfiens est que lui a l’étoffe d’un véritable chef de parti. Un parti qu’il a créé et mené de main de maitre jusqu’à présent. Une démarche originale qui n’a jamais été menée avant lui. Et jusqu’à présent il a su s’en sortir magistralement.
Pour l’avoir fréquenté, nous sommes bien placés pour savoir que le monde politique est plein de ressources brumeuses, fumeuses, incroyables et pitoyables pour se débarrasser d’adversaires coriaces. Des armes conventionnelles ou non sont hardiment usitées pour gagner. Mais quand l’adversaire ou l’ennemi est aussi coriace que ceux d’en face, sûrement que les cris de victoire fuseront de là où on ne les espérait guère. Du balcon, nous savourons les péripéties de ces batailles épiques.