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Gouvernement Dionne Iii : Rendez-vous Ultra Petita Pour Cheikh Oumar Anne

Cheikh Omar Anne gère depuis quatre ans à la tête du Centre des œuvres universitaires (Coud) un déficit annuel de 9 milliards et on lui reproche d’avoir participé à la vie sociale sur le campus. Le Président est passé outre. Et haro sur le baudet !

Les réactions virulentes contre la nomination de l’ancien directeur général du Centre des œuvres universitaires (Coud) au poste de ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique posent problème : condamné sans appel sur la base d’un rapport non contradictoire, Dr Cheikh Oumar Anne n’a jamais pu exciper de sa bonne foi. La base de la vindicte publique, le rapport de l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (Ofnac), n’est pas allée plus loin que le bureau du haut destinataire qui n’a pas jugé utile d’y donner suite. L’Ofnac retenait l’action judiciaire, recommandée contre l’ancien directeur, nouveau ministre, pour le bien des deniers publics.

Jouer avec l’honorabilité devient ainsi un raccourci pour exprimer certaines surprises : le rapport 2014-215 de l’Ofnac lui reproche de fait d’avoir participé à la vie sociale sur le campus à hauteur de 89 millions pour la visite mémorable du président de la République sur le campus Cheikh Anta Diop en août et recommande des sanctions. L’auteur de tutelle n’a pas jugé utile de donner suite. Et le prétexte est alors trouvé avec le gouvernement du 6 avril dernier pour demander un jugement hors Cour. Parce que dans la réalité, la réception d’un ancien condisciple et les dépenses y afférentes relevaient plus du Conseil d’administration qui devait avaliser tout débours.

En vérité, après une lucide analyse de la situation par le Conseil d’administration, au Coud, Dr Cheikh Oumar Anne gère une structure déficitaire et la situation a empiré en 2017 quand le Coud n’a pas pu bénéficier des retombées issues de la Loi de finances rectificative (1,3 milliard) comme cela en était le cas les années précédentes.

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Le point sur la situation budgétaire et la gestion de la trésorerie a démontré que le Coud est déficitaire avec sa subvention initiale de 15 milliards Cfa. La répartition entre la restauration (12 à 14 milliards), le salaire du personnel permanent et temporaire (6,5 milliards), l’entretien des pavillons et de la Cité universitaire (3 milliards) laisse apparaître un gap de 9 milliards comblé généralement par un appui budgétaire de l’Etat lors du vote de la Loi de finances rectificative…qui a fait défaut en 2017. Résultat des courses : les petites et moyennes entreprises agréées au Coud ont souffert avec des arriérés non encore totalement épongés.

Or, le Coud est la quatrième ville du pays en termes de population et de repas servis en dehors de Dakar, Pikine et Touba. Par exemple, le Coud sert bon an mal an 25 millions de repas, avec quelquefois des pics mensuels de 3 millions. Avec le soutien apporté aux étudiants et au personnel du Coud lors de manifestations et cérémonies clairement identifiées et dont le maintien est souhaité au nom d’une paix sociale que l’on n’avait encore jamais eue au campus, le budget idéal avoisinerait les 32 milliards.

Face à cette situation objective, le pouvoir n’avait pas jugé utile de transmettre le dossier au procureur. Le rendez-vous ultra petita devient ainsi impossible et, avec le gouvernement Dionne III, le chœur des lamantins crie haro sur le … baudet.

Pathé MBODJE, M. Sc 

Journaliste, sociologue

Parcelles assainies, Unité 10

Villa N° 276

Dakar

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