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Le Mfdc Est Mort, Mon GÉnÉral

«Plus on ira dans le temps, plus vous vous rendrez compte que cette organisation est vouée à l’échec et à une mort certaine.» Général Cheikh Wade, chef d’Etat-major des armées. Mon Général, le Mfdc est mort depuis longtemps. Il est mort de son échec. Il est mort depuis que l’aile politique d’abord et l’aile militaire plus tard, ont perdu toutes leurs illusions. Quand les membres de l’aile politique ont perdu leurs illusions, ils se transformés en rentiers de la guerre en Europe, pour justifier et légitimer leur statut de réfugiés sur les bords du lac Leman ou sur les bords de la Seine. Quand l’aile militaire à son tour a perdu ses illusions, elle s’est affranchie de l’aile politique et a dégénéré en organisation criminelle avec le trafic de bois, de chanvre indien et des braquages. Ainsi l’économie criminelle de guerre n’était plus un moyen mais la fin, comme pour les Farc (Forces armées révolutionnaires de Colombie) colombiennes avec le trafic de drogue.

Ce que nous avons actuellement en Casamance, n’est plus un mouvement politique mais une organisation criminelle qui veut que l’Etat détourne le regard de ses activités criminelles d’économie de guerre en contrepartie d’une «accalmie». Cette drôle de guerre qu’on a appelée accalmie, et qui a duré 17 ans, était une sorte de permis de piller le forêt pour les chefs rebelles reconvertis en trafiquants de bois et de chanvre.

Donc le Mfdc est mort depuis longtemps. Ce qui reste, c’est une organisation criminelle, un avatar qu’on ne doit pas laisser survivre, et sur ce plan, le Général Wade donne une bonne réponse en disant : «Quel que soit l’endroit sur ce territoire national, toute bande organisée qui défie la République sera traquée et détruite. Et nous sommes décidés à mettre les moyens.» Si vous le faites, dans un an, on ne parlera plus du Mfdc. En termes simples, cela veut dire trois choses. Premièrement : détruire toutes les bases du Mfdc et les occuper de façon permanente pour faire revenir les populations, comme cela a été à Bissine par exemple. Deuxièmement, tolérance zéro pour toute création de nouvelle base, et troisièmement, en créant l’insécurité personnelle permanente chez les chefs rebelles, avec une traque permanente. Le Sénégal qui a l’une des plus grandes armées d’Afrique de l’Ouest, n’a pas le temps d’offrir le luxe d’une «mort lente au Mfdc». L’Armée a d’autres priorités, combats à mener et elle doit s’y préparer sérieusement en fermant la parenthèse de la distraction stratégique qu’est devenue la guerre contre le Mfdc.

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Cette semaine, après la France, les Russes du groupe Wagner. Notre voisin le Mali, toujours en quête de partenaire pour lui sous-traiter sa sécurité, prospecte du côté du Rwanda tout en révélant un coup d’Etat manqué, montrant ainsi sa fragilité extrême face aux jihadistes revigorés. Le coup d’Etat manqué au Mali et sa quête de sous-traitance sécuritaire, illustrent par conséquent le grand danger sur notre flanc Est. Ne serait-ce que pour les graves fragilités internes chez notre voisin de l’Est, le Sénégal n’a pas le temps d’offrir une mort lente au Mfdc. Quel que soit le sous-traitant que le Mali va avoir pour sa sécurité (France, la Russie et Wagner et éventuellement le Rwanda), ce sera toujours un problème de politique extérieure pour eux, alors que pour le Sénégal, le Mali est un problème de sécurité nationale qui risque d’avoir bientôt les hordes jihadistes à sa frontière Est.

Et en attaquant le Togo, après le Benin, les jihadistes montrent qu’ils ne respectent aucune frontière ni physique ni religieuse car, si des pays comme le Benin ou le Togo qui ne sont pas considérés comme Dar al Islam (terre d’Islam) ne sont pas à l’abri, qu’en sera-t-il du Sénégal ou de la Mauritanie. On va vers des Législatives, on devrait avoir les points de vue des candidats sur la question existentielle de la sécurité et du terrorisme devenu un cercle de feu autour du Sénégal. Malheureusement pour ces élections, comme pour les précédentes, il n’y aura pas un débat politique mais seulement un débat électoral avec des hommes politiques qui comme de grands enfants, vont encore jouer à se faire peur en bandant des muscles, alors qu’on attend d’eux des idées, ou qui cherchent à «labourer l’océan» comme dit Bolivar, en cherchant nous faire croire qu’on peut truquer des élections alors que depuis 2000, en la matière, «l’administration de choses a remplacé le gouvernement des hommes» pour citer Saint Simon. Dans notre pays où l’opposition a gagné au moins deux fois de suite des villes symboliques comme Dakar, Ziguinchor et Touba, c’est une distraction politique massive que de chercher à faire croire qu’on peut y truquer des élections. Sur la question électorale, le débat est engagé et passionné. Au moins sur la Casamance et la question du terrorisme, exigeons des idées et des propositions de ceux qui aspirent à nous gouverner, mais aussi sur l’éducation et l’économie, si ce n’est trop demander. C’est pourquoi je préfère avoir tort avec l’économiste Khadim Bamba Diagne, qui pose un débat utile, que d’avoir raison avec les «experts électoraux» qui discutent du sexe des anges. L’avènement et l’émergence de ces «experts électoraux» montrent le caractère purement électoral de notre démocratie complètement désubstantialisée, faute de vrais débats.

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