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Besoin De SpontanÉitÉ Et De VÉritÉ

Le retour du Premier ministre ne va pas bouleverser nos vies. Sa suppression il y a huit mois relevait du fait du prince. Le poste est une variable d’ajustement. Le chef de l’Etat est la seule constante. Depuis décembre 2021, il n’y a pas eu grand monde qui se soit aperçu de la vacuité de la primature. Le Président peut cogiter encore avant de prendre un décret. À moins de 600 jours du terme de son présent mandat, les choix ne sont plus évidents. L’erreur de casting ne sera pas pardonnée. Faire du neuf avec du vieux sera une déception. Le 31 juillet, les Sénégalais ont envoyé une série de messages. Ils veulent une mise en perspective, de la fraîcheur et des visages neufs. Nos compatriotes exigent aussi de la diligence. L’épouvantable crise sociale peut s’accommoder de petits calculs mais n’accepte pas la fébrilité ni le manque de spontanéité. Les dernières lignes droites sont complexes. On a moins d’assurance et de certitude mais plein de doute. Avec l’avantage du recul, les paroles d’un ancien chef d’Etat résonnent comme un coup de semonce. À chaque fois qu’on entre en responsabilité, il faut penser à la sortie.

Le pays sort fraîchement d’élections sans trop de frasques. Notre démocratie n’est certes pas encore la fresque qu’on veut qu’elle soit. Les scrutins s’entrechoquent. La Présidentielle aiguise les appétits. La pré-campagne est lancée. Les candidatures vont exploser. La politique a pris trop de place. Le travail a reculé. C’est toujours le jeu d’échecs où chacun avance ses pions. Sur l’échiquier, le bal des narcissiques est plus animé que le ballet des pudiques et des véridiques. Le narcissisme est le goulag des temps modernes.

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Les temps sont brouillons. Il y a un besoin pressant de modernité et encore une fois de spontanéité à tous les étages de la fusée. La fusée qui décolle consomme énormément de carburant. Pape Djibril Fall pour ne pas le nommer démarre en fanfare. Véritable révélation de ces élections, il a le mérite de s’engager en politique et de faire bon usage de la communication. C’est la clé pour avoir la communauté et la communion. Le journalisme mène à tout à condition d’en sortir. Le métier est pourtant le plus perméable au monde. Le fatras des réseaux sociaux va lui donner le coup de grâce. Le piège qui guette le confrère a pour noms saupoudrage et rhétorique. L’équivalent de l’action et le savoir-faire, ce n’est jamais la parole. La spontanéité encore et toujours, l’humilité et la vérité empêchent de fanfaronner. Auparavant, les poètes et les philosophes avaient les rênes du pouvoir. Ils avaient le sens du beau et du bien. Aujourd’hui, les disciples de Machiavel souvent déraisonnables sont partout aux manettes. Un pays comme l’Inde est le berceau de la philosophie. Sa devise qui est que la vérité finit toujours par triompher est implacable et universelle. Vérité et spontanéité, ici et ailleurs constituent la vraie modernité.







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