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L’expÉrience Du Petit-dÉjeuner À Dakar À 14 H

L’expÉrience Du Petit-dÉjeuner À Dakar À 14 H

La charge sociale est écrasante au Sénégal. Tous les prix flambent. Le coût exponentiel de la vie est une tendance lourde et irréversible. Le pire dans cette situation est que la bureaucratie tatillonne du ministère du Commerce se retrouve totalement à la merci de commerçants retors. La lointaine guerre d’Ukraine et l’hystérie avec laquelle le coronavirus a été traité ne suffisent plus à faire passer la pilule de l’anarchie qui s’est emparée du marché. Ça va dans tous les sens et on mélange tout. Les dépenses de prestige et les coteries sont mises sur le même plan que le sens des priorités et l’intérêt général. Sinon qui peut comprendre que l’on songe dans un tel contexte à organiser la 3e élection de l’année 2022, même s’il s’agit de suffrage indirect.

En effet, le 4 septembre, le Hcct sera renouvelé. Le Haut conseil est le symbole le plus achevé de la gabegie. Le Sénégal peut vraiment s’en passer. Pour porter un regard circulaire et compatissant envers tous ces compatriotes qui n’en peuvent plus des quotidiens difficiles. Dans beaucoup de quartiers dakarois par exemple, la détresse est telle qu’on y a commencé à expérimenter le petit-déjeuner aux alentours de 14 h. Uniquement parce que les gens sont désargentés.

L’heure est grave. La première session pour les nouveaux députés est fixée au lundi 12 septembre. L’Assemblée nationale a été laissée dans un piteux état par la 13ème législature. Les parlementaires entrants ont un immense défi, consistant à redorer le blason terni de la charge de député. L’hémicycle est déjà pléthorique. Il engendre plus de cacophonie que de symphonie. Avant l’indépendance, Blaise Diagne, Lamine Gueye, Senghor, députés français du Sénégal à l’époque, faisaient le travail d’une assemblée entière. L’envergure et le charisme étaient incarnés. La quantité n’avait pas encore remplacé la qualité. Dans la confusion et la médiocrité ambiantes, seuls comptent à présent les places et les strapontins. La nouvelle race sur le devant de la scène se soucie très peu des générations actuelles encore moins des générations futures.

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Chaque génération est un nouveau peuple. Le paysage est inondé de connexion internet onéreuse et très peu tapissé de livres dont on se sert pour se cultiver. Le vent du bonheur n’est nullement dans les réseaux sociaux qui détériorent la santé mentale et accélèrent la dépravation. Aucun responsable n’en parle. Le veau d’or importe plus. La jeunesse est livrée à elle-même et à la bête immonde de la connectivité sciemment dérégulée.

Il a l’oreille et les tympans des plus jeunes. Ousmane Sonko traîne peut-être des casseroles et des lacunes qui ne font pas de lui un monstre. Le tout sauf Sonko serait un pauvre scénario. La démocratie exige aussi qu’on en finisse avec cette captivité qui ne dit pas son nom. On est déjà allés trop loin dans les dossiers concernant Khalifa Sall et Karim Wade. Quelles que soient les prétentions des uns et des autres pour la magistrature suprême, l’épineux dossier de la valse des prix, la rareté qui s’installe durablement, le désespoir de la jeunesse marquent la fin d’une époque, celle des choix par défaut. Le prochain locataire du palais sera teinté de la plus grande lucidité ou ne sera pas.







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