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Mali, France, Un DiffÉrend Au Conseil De SÉcuritÉ

Mali, France, Un DiffÉrend Au Conseil De SÉcuritÉ

De la médiation du Sénégal 

Le 15 Aout 2022, le gouvernement du Mali a envoyé au Conseil de Sécurité de l’ONU  un courrier illustré de faits accusant la France de porter atteinte à son  intégrité territoriale et d’être de connivence avec l’ennemi djihadiste. La missive demandait que ces violations de sa souveraineté cesse sinon, en cas de persistance dans cette posture qui porte atteinte à sa stabilité et à sa sécurité, « le gouvernement du Mali se réserve le droit de faire usage de la légitime défense ,conformément à l’article 51 de la Charte des Nations Unies ».

À la suite de cela, des responsables militaires français ont exprimé le courroux de la France devant ces accusations indignes et inacceptables selon eux.

L’ambassade de France au Mali a tenu à préciser, à ce sujet que « La France n’a évidemment jamais soutenu, directement ou indirectement ces groupes terroristes, qui demeurent ses ennemis désignés sur l’ensemble de la planète » alors, que le Commandant de la force française Barkhane le General Bruno Baratz, depuis Niamey, soutenait que « les affirmations des autorités maliennes étaient une insulte à la mémoire de 59 soldats français tombes en se battant pour le Mali ».

Le 25 août, lors d’une rencontre avec la presse, Aissata Tall Sall, ministre des Affaires Étrangères du Sénégal a révélé que le président en exercice de l’Union africaine tente de convaincre le Mali de ne pas exposer son différend avec la France au niveau du Conseil de sécurité et de privilégier la voie du dialogue direct avec Paris.

Afin d’éviter que ne se produise un acte de guerre et dans le but d’éviter que la confrontation devant le Conseil de Sécurité ne débouche sur un déballage risqué pour l’une ou l’autre des parties qui pourrait y perdre sa crédibilité le Sénégal, fort des relations séculaires qu’il entretient avec les deux pays, a proposé sa médiation. 

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Des rodomontades à la crise diplomatique

À l’origine de la crise, d’abord la France qui a décidé unilatéralement de redéployer son armée dans la zone sahélienne en retirant le gros de ses troupes du Mali et qui n’a pas accepté de bon cœur que les responsables de ce pays fassent appel souverainement a des forces étrangères pour les soutenir.

Ensuite, le Premier ministre du Mali, Choguel Maiga qui accusa la France d’avoir abandonné un allié en plein champ de bataille sans observer « le principe de consultation et de concertation qui doit être la règle entre partenaires privilégiés ».

De cette situation est née la controverse sur la présence ou non au Mali de supplétifs russes dénommés Wagner que  la France a condamnée malgré les démentis répétés et solennels des autorités maliennes. À cela, il faut ajouter les interventions du président français, de ses ministres de la défense et des Affaires Étrangères critiquant régulièrement la posture « illégitime » du gouvernement malien issu de « deux coups d’État » selon eux.

La constance dans ces formulations blessantes pour les nouvelles autorités maliennes va accentuer de leur côté les prises de position de plus en plus virulente à l’égard de la France.

La question est de savoir si ces nouvelles accusations contre la France auprés du Conseil de Sécurité sont fondées ou trouvent leur source dans une simple volonté de nuire née d’une sorte de dépit amoureux lié à un différend entre deux allies historiques ?

Devoirs devoir de solidarité, d’assistance et de respect

En vérité, ces deux pays sont des alliés historiques dont la relation trouve sa source dans la dure période coloniale ou les peuples du Mali et des autres pays d’Afrique, à deux reprises en l’espace d’une génération ont envoyé leurs fils se battre dans des contrées inconnues, lointaines et mortifères pour sauver l’honneur de la France.

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Dans cet esprit, la France qui, comme le soulignait le président Macron, est liée à l’Afrique par un pacte de sang a, en tout temps et en tout lieu, un devoir de solidarité, d’assistance à l’égard de ses anciennes colonies quand celles-ci en font souverainement la demande. Ce que fut honorablement la France sous l’autorité du président Hollande, quand le Mali fut menacé par des hordes djihadistes qui fonçaient vers Bamako. Les Maliens qui n’ont rien oublié en furent et en sont toujours reconnaissants à la France et, conformément à leurs traditions le firent savoir à la face du monde. En vérité, ce pays au riche passé historique n’ignore pas ce qu’il doit à la France mais aspire seulement au respect et à la considération.

En effet, faut-il le rappeler, le Mali hélas, que les vicissitudes de l’histoire ont placé aujourd’hui, parmi les pays les plus pauvres du monde, voire les moins considérés, a pourtant vu naitre un empire éponyme, dont il tire ses traditions, qui fut parmi les plus grands que le monde ait connu et qui s’étendait sur la plupart des territoires des États de l’actuel CEDEAO. 

De la réciprocité dans les nouvelles relations

Les Maliens estiment que la France doit accepter la souveraineté de leur pays dans le choix de ses alliés, dans l’organisation de son système politique ; que la France doit accepter, qu’il y ait coup d’État ou non, il appartient au seul peuple du Mali de régler ses problèmes conformément à une correcte évaluation de ses réalités nationales.

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Ainsi, la pression impressionnante exercée sur leur pays et soutenue par la France et la CEDEAO est d’autant plus impertinente que le Mali, comme beaucoup de pays africains ont organisé très souvent des élections beaucoup plus pour faire plaisir aux exigences supposées d’une opinion publique internationale, relayée par une partie de l’élite africaine , que pour refonder réellement leur système politique.

À cet égard, le Colonel Assimi Goïta, pour marquer la différence, doit impérativement et rapidement montrer à la jeunesse africaine qui le soutient, à l’opinion internationale dubitative et aux démocrates patriotes, quel est le destin économique politique et culturel qu’il entend bâtir pour le Mali. De la réponse claire et précise à cette interrogation devrait dépendre l’évolution de l’attitude de la communauté internationale.

En manière de conclusion, nous pensons pouvoir dire que l’amélioration sans rancune de sa relation avec le Mali, dont le discours des dirigeants est le reflet actuel de la pensée et des aspirations profondes de la jeunesse africaine, pourrait être un important jalon vers la redéfinition de la nouvelle politique africaine de la France.

En cela la médiation du président Macky Sall est une bonne initiative qui pourrait déboucher sur la perspective plus large d’un rapprochement concerté entre la France et le Mali.







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