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Foutage De Gueule

A leurs mauvaises vieilles habitudes, devrait-on dire ! Versant dans l’hypocrisie, nos dirigeants veulent nous faire croire que le drame de Sikilo, c’est quelque chose de nouveau sous nos cieux alors que ces accidents sont le lot quotidien de nos compatriotes, hélas ! A preuve, dès ce lundi, tout le monde a repris son train-train habituel comme si de rien n’était. L’indiscipline, l’anarchie, le je-m’en-foutisme, voilà ce qui nous caractérise, nous, Sénégalais, qui sommes bénis des dieux et supérieurs à tous les autres peuples du monde.

Combien de fois n’a-t-on pas dit que rien de fâcheux n’arrivera à ce pays parce qu’y reposent les mânes de grands érudits de l’Islam comme Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké, El Hadj Malick Sy, Cheikh Oumar Foutiyou Tall, Seydina Limamoulaye, Cheikh Bou Kounta Ndiassane etc. ? Des mânes qui n’acceptent pas la survenue de drames comme le naufrage du « Joola » qui avait fait plus de 2000 morts, c’est-à-dire la plus lourde tragédie maritime de l’Histoire. Un triste record, assurément !

Sans compter, évidemment, l’explosion de la citerne d’ammoniac de la Sonacos qui fit une centaine de morts, les 11 bébés calcinés de l’hôpital Mame Abdou Aziz Sy de Tivaouane. Encore que, pour ce dernier drame, Abdoulaye Diouf Sarr, ministre de la Santé au moment des faits, a été limogé. Il est vrai qu’avant ce drame, un autre incendie du même ordre avait coûté la vie à des nourrissons à l’hôpital de Linguère. Se référant à la jurisprudence Abdoulaye Diouf Sarr, d’aucuns réclament la démission de Mansour Faye, le ministre des Transports terrestres, des Infrastructures et du Désenclavement. Ils peuvent toujours rêver vu que le Monsieur est le propre beau-frère du président de la République ! En attendant, nos routes tuent près de 700  morts annuellement. Après chaque tragédie, aussi bien l’ancien président de la République, Me Abdoulaye Wade, que l’actuel, Macky Sall, surfent sur l’émotion en mobilisant leurs gouvernements respectifs pour annoncer de grands changements, de grandes décisions vite rangées aux oubliettes dès que la colère populaire retombe. Ainsi de suite, drame après drame

Encore une fois, le Sénégalais ne connaît pas la culture de la sanction. Laquelle doit s’accompagner d’une remise en cause profonde de notre vécu sociétal dont le socle fondamental doit être repensé. Le corps social sénégalais est malade mais nous fermons les yeux, aussi bien les dirigeants que les élites de tous bords. Les ajustements sociaux indispensables pour apaiser ce pays profondément malades devraient passer par des guides politiques et acteurs sociaux exemplaires pouvant susciter une nouvelle adhésion sociétale basée sur une justice équitable, le culte du mérite, des sanctions positives ou négatives selon les cas. Malheureusement, dans l’esprit du Sénégalais, tout peut être négocié et obtenu en vertu du principe du « lidjenti ».  Des tragédies pareilles à celle survenue à Kaffrine ne sont pas prêts de disparaître de notre pays parce que, notamment, la chaine de responsabilité au niveau de la délivrance des papiers afférents à la conduite (cartes grises, attestations de visite technique, permis de conduire…), du contrôle routier (état des véhicules, des pneus…), tout le système est parasité à tous les niveaux. Ne parlons pas des forces de sécurité (policiers et gendarmes) qui font partie du mal qu’ils sont censés soigner !

Pour que les choses changent, il faudrait que l’exemple vienne du sommet, c’est-à-dire du président de la République lui-même, qui devrait commencer par balayer au niveau de son propre entourage immédiat. Mais là encore, au moment où tout le monde s’attend à ce qu’il annonce sa candidature pour un troisième mandat, il ne faut surtout pas rêver !







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