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Apaiser Le Senegal En DeplaÇant Le Zoom Sur Le Conseil Constitutionnel ?

Bon Ramadan au peuple sénégalais !

Il s’agit d’arriver à apaiser notre pays tant divisé, mais plus fort et plus durable que ceux qui croient le diviser. On apprend toujours. Toujours écouter. Toujours lire. Toujours aller à la recherche de connaissances. Toujours privilégier d’aimer, de pardonner, de donner. Un ami avec qui je m’inquiétais de l’avenir de ce si beau pays, me raconte ceci que je ne connaissais pas, que je n’avais jamais entendu auparavant. Que ceux qui savent confirment ou infirment. « Le grand guide Cheikh Oumar Foutiyou Tall, me dit-il, revient de la Mecque. Il donna alors à son fils le prénom suivant : Macky Oumar. Macky veut dire le Mecquois. » Je me suis dit alors qu’il était temps d’avoir moins peur. Que notre président de la République allait nous mener vers le bien et la paix. Si Dieu lui a donné ce prénom par la volonté de ses parents, Dieu qui lui a donné le pouvoir, en passant par le peuple sénégalais, lui inspirera le bien et la paix. C’est notre prière et elle est haute et ardente !

J’ai pris connaissance, avec respect, de la signature, au 22 mars, d’un appel de plus de cent intellectuels interpelant le Président Macky Sall sur la situation de notre pays. Pour dire que nous devons tous nous lever et essayer, chacune, chacun, de contribuer à la paix. J’ai pensé, humblement, ajouter ici ma petite voix comme citoyen – être intellectuel est trop élevé pour moi- pour arriver à éteindre cette crispation nauséabonde qui habite notre cher pays. La présidentielle de 2024 est la raison de tous nos maux ! Le Sénégal semble n’être préoccupé par rien d’autre que par cette échéance ainsi que la candidature ou non du Président Macky Sall à un 3ème mandat. C’est ainsi.

L’humble petit poète que je tente d’être en appelle respectueusement au Président de la République, de demander publiquement, sans trop tarder, et devant le peuple Sénégalais comme témoin, au Conseil Constitutionnel de statuer sur la validité ou non de sa candidature pour 2024, au regard de notre loi fondamentale et que cette réponse du Conseil s’affiche devant le peuple Sénégalais.

On me dira : « Mais le Président l’a déjà demandé en 2016. Tout est clair. Pourquoi y revenir encore ? » Il faut pourtant bien y revenir. En effet, aussi étrange que cela puisse paraitre, les Sénégalais dans leur majorité ne semblent pas avoir entendu ou compris ce qui s’est passé en 2016. En relisant encore la toute récente interview du Président en cette semaine du 20 mars, l’intéressé revient sur ce 3ème mandat et explique pourtant tout. Mais le plus grand nombre des Sénégalais ne lisent pas. Il s’y ajoute que très peu de Sénégalais, même en le lisant, ne semblent pas comprendre grand-chose. Alors laissons le Conseil Constitutionnel, publiquement, mettre tous les Sénégalais devant le verdict juridique, quel qu’il soit.

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La vérité est que dans l’entendement populaire, on ne retient aujourd’hui et depuis toujours que le fait que le président de la République veut briguer un 3ème mandat, alors qu’il n’y aurait pas droit. Que lui-même, par moult fois, a dit et redit qu’il ne ferait pas un 3ème mandat. Au regard de cette compréhension fortement et puissamment répandue, il importe de communiquer et de revenir sur ce qui a été acté en 2016 par le Conseil Constitutionnel. Le Conseil Constitutionnel peut y revenir pour éclairer directement les Sénégalais ou bien laisser monter au créneau le ministre de la Justice et le porte-parole du gouvernement autour d’une conférence de presse. Il s’agit d’expliquer la posture du président de la République et communiquer sur l’avis du Conseil Constitutionnel de 2016. C’est fondamental !

Voilà pourquoi, pour faire simple, dans l’urgence, il faut revenir à la case départ. J’ai pensé, après une longue réflexion, que notre cher président de la République pourrait, publiquement, saisir de nouveau, le Conseil Constitutionnel au su de tout le peuple sénégalais, afin que celui-ci statue TOUT DE SUITE sur la validité ou non de la candidature en 2024 de l’actuel Président en exercice. Cela démontrerait encore plus le sens des responsabilités, la transparence et la profonde sincérité du Président envers les institutions. Cela montrerait aux Sénégalais un Président engagé qui souhaite BIEN AVANT 2024, que tout soit clair, dans un sens ou dans un autre pour que le Sénégal s’apaise et travaille.

Cette prise de décision du Président par cette interpellation directe et immédiate du Conseil Constitutionnel, contribuerait à éclairer tous ceux qui pensent qu’il veut s’imposer au pouvoir. Cela atténuerait la très forte tension dans le pays. Il s’agit de déplacer le curseur. Le peuple sénégalais saura apprécier la considération et le respect qu’une telle démarche présidentielle mettrait à jour. Elle serait sans doute, également accueillie favorablement à l’étranger.

Il s’agit pour le président de la République, dans un temps de polémique, de ruse, de stratégie, de manipulation, de donner la parole à notre haute institution juridique, la laisser exercer librement sa mission à un moment fort tendu. Elle concentrera alors tous les regards et assumera ses responsabilités devant le peuple sénégalais. Il faut déplacer le zoom sur le premier pouvoir judiciaire, devant le peuple souverain qui a le dernier mot par les urnes ! Macky Sall sera tranquille, l’opposition tranquille, le peuple sénégalais tranquille ! Ou on attendra les urnes pour tous ou le Président saura, en ce qui le concerne, qu’il est sorti de la compétition. Le pays sera détendu pour ce qui nous reste à attendre d’ici 2024 !

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En effet, si le Conseil Constitutionnel infirme la candidature du Président, il en sera pris acte. Si le Conseil valide sa candidature, le Président décidera librement d’aller ou de renoncer d’aller aux élections de 2024. S’il décide d’y aller, ce sera considéré comme son droit légitime, parce que permis et autorisé par la loi suprême. S’il y renonce, son peuple prendra acte de cette grandeur.

Par contre, tout le monde devra se conformer à cet arbitrage du Conseil Constitutionnel ! Le contraire serait risqué, dommageable et conduirait à tous les dangers. S’engouffrer dans une contestation de la décision du Conseil ne mènerait que vers le mur ! Ceux qui auraient du mal à accepter l’arbitrage du Conseil, dans un sens ou un autre, n’auront qu’à attendre le dernier et invincible verdict du peuple devant les urnes et qui tranche tout !

Celle ou celui qui succédera demain à Macky Sall ne saurait passer pour perte et profit les missions confiées par le peuple au Conseil Constitutionnel C’est cette haute juridiction qui, après le verdict du peuple devant les urnes, valide et installe le nouveau chef au palais présidentiel, au nom du peuple. Voila pourquoi elle est incontournable. On ne saurait cracher dans l’eau de source que l’on sera obligé de boire si on veut s’installer officiellement sur le trône ! Voilà pourquoi le Conseil Constitutionnel mérite toute notre attention, tout notre respect, malgré ce que chacune, chacun est libre de penser et de croire. Il nous faut forcément un arbitre ! Nous en possédons deux : le Conseil et les urnes. Si la démocratie n’est pas, quelque part, sauve, elle ne le sera plus !

Il s’agit, à la vérité, pour le Président, en demandant au Conseil Constitutionnel de siffler la récréation dans un sens ou dans un autre, de ne plus accepter d’être désigné comme quelqu’un qui décide de tout en soumettant même la justice à son bon vouloir. S’il prend cette décision de tout mettre dans le camp de la justice et de la laisser arbitrer sans tarder, tout peut être sauvé. La justice sera face au peuple ! Je peux me tromper avec cette proposition ici édictée en toute bonne foi, hors de tout camp politique. Mais j’ai la certitude qu’elle peut changer la donne, faire tomber les tensions.

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J’aime mon pays et son peuple et j’ai de l’attendrissement pour mon Président. J’ai toujours pensé, à tort ou à raison, que ne pas respecter un Président issu du suffrage universel, c’est ne pas respecter le peuple qui l’a élu ! Comme tous les Présidents avant lui, de Senghor mon bien-aimé à Abdoulaye Wade, il faut rapatrier Macky Sall dans son solennel et étroit habitat : celui de l’exercice du pouvoir ! Un pouvoir a forcément des muscles, mais il faut souvent les montrer sous la chemise. La finesse n’exclut pas l’autorité !

Macky nous laissera-t-il plus de ruines que de pyramides ? Les dernières s’imposent à nous ! Quant aux ruines, elles relèveraient depuis des siècles et des siècles, de la gouvernance d’un mot d’airain : LIBERTÉ ! Cet animal, nul chasseur ne peut le tuer ! Aucun dieu, aucun président, aucune justice, aucun pouvoir contre un autre, aucune rébellion, aucune révolution, soulèvement, trouble, révolte, ne feront taire la LIBERTÉ.

J’ai un respect sacré pour l’opposition. Tous ceux qui veulent accéder au pouvoir doivent être protégés et respectés. Mais le respect des lois est également sacré. Sinon, c’est le désordre, l’impunité, la jungle. Le drame, en vérité, c’est quand on arrive à se poser la question de comment concilier le respect des lois avec la faillite des lois ! Mais, il faut toujours préférer croire à la loi, lui donner ses chances, s’y soumettre, jusqu’à ce que celle-ci montre ses limites, étale sa crasse. Si tous ensemble, nous cherchons la paix, la justice, la concorde, la victoire de la raison, nous vaincrons ensemble le mauvais sort.

Il nous faut une trêve ! Laissons tout le Sénégal être à l’écoute de sa justice quand le président de la République lui demandera de statuer et de donner directement au peuple Sénégalais son verdict. Nous ne pouvons pas continuer à vivre dans cet enfer et ce méli-mélo indescriptible jusqu’en 2024 ! Que le président de la République déplace tous les pions ! Qu’il les laisse au Conseil Constitutionnel et au peuple sénégalais. Qu’il se soumette à eux !

Tout ce qui est détruit au Sénégal, la vérité, la foi, la raison, l’équité, la justice peuvent le reconstruire. Mais si la vérité, la foi, la raison, l’équité, la justice sont détruites, personne ne pourra les reconstruire !

Encore BON RAMADAN au peuple sénégalais !

Par Amadou Lamine SALL*

* Poète

* Lauréat des grands prix de l’académie française







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