Le Sénégal ne tend pas vers une dictature, il est de pleins pieds dans une dictature sanguinaire, et ce depuis le début du second mandat de Mr Macky Sall. Si le Président élu démocrate a muté en dictateur, c’est par pure peur des lendemains de l’alternance 2024 compte tenu des milliers de casseroles qui ont ponctué sa gouvernance. Par sa haine des citoyens qui l’ont rejeté dès les premiers mois de sa gouvernance qui s’est vite avéré calamiteuse, il a fait du Sénégal le pays de toutes les contradictions :
** Le pillage des deniers publics a été libéralisé, et les auteurs sont protégés par un coude ou promus par décret
** Le mensonge et la manipulation sont devenus les instruments de gouvernance
** Les fonctionnaires intègres ou magistrats indépendants sont soit radiés, soit mis au frigo, soit envoyés aux fins fonds du Sénégal
** La prison n’est plus destinée qu’aux honnêtes citoyens qui dénoncent les crimes et malversations du camp Faye / Sall / BBY
La dictature en cours se caractérise également :
1° Par la légalisation du meurtre de citoyens opposés ou soupçonnés d’être opposés au camp BBY, au 3ème mandat illégal, à l’instrumentalisation de la justice contre les opposants,. Pour preuve de la légalisation du meurtre de citoyens opposés au camp BBY
** En Mars 2021, alors que citoyens manifestaient pour défendre leur démocratie contre l’instauration d’une dictature, 14 d’entre eux été tués, des jeunes en majorité, tués à balle réelle pour la plupart (Dixit « Le rapport du département d’état américain »). Zéro enquête. Zéro coupable malgré des vidéos et des témoins oculaires.
** Le 17 Juin 2022, alors que des citoyens manifestaient pour les mêmes raisons, 3 d’entre eux ont été exécutés. Zéro enquête connue. Zéro coupable. A contrario un mensonge d’état avec un faux rapport d’autopsie sur l’une des victimes
** Le 18 Mars 2023, alors que des citoyens manifestaient, encore et toujours pour les mêmes raisons, 2 d’entre eux ont été exécutés. Zéro enquête connue. Zéro coupable malgré des vidéos montrant les tueurs en pickup ou déambulant librement.
** En marge de ces différents évènements, des citoyens soupçonnés d’être proches de l’opposition meurent en détention, se suicident avec des niampés, font des chutes mortelles d’une voiture de police, d’autres soupçonnés d’être des informateurs (Dixit Ameth Suzanne Camara) disparaissent avant d’être retrouvés en morceaux ou disparaissent à jamais. Zéro enquête connue. Zéro coupable.
2° Par la prolifération des nervis tueurs, et le statut spécial qui semble leur avoir été conféré les plaçant au-dessus des forces de l’ordre régulières. Ils peuvent opérer (arrêter, blesser ou tuer) librement aux côtés des FDS, munis de tous types d’armes (couteau, machette, fusil, barre de fer, bâton). Pour preuve du statut spécial conféré aux nervis qui se réclament ouvertement du camp au pouvoir.
Le 16 Mars 2023, alors que des citoyens manifestaient pour dénoncer la dictature en cours et les velléités d’élimination de toute opposition significative, des nervis à visages découverts et armés jusqu’aux dents se sont joints aux FDS pour mater les manifestants.
L’un des nervis, si l’on en croit les images et vidéos qui le montrent clairement armé de coupe-coupe et circulant librement avec un groupe armé, aurait reçu des jets de pierre provenant des manifestants. Evacué dans des structures sanitaires dont la clinique SUMA, le SAMU et l’Hôpital Principal, il a malheureusement fini par succomber à ses blessures (Paix à son âme).
Pour ce nervi présumé, la justice s’est immédiatement mise en branle. En moins d’une semaine de supposés coupables ont été appréhendés, dont le propriétaire de la Clinique SUMA qui en réalité était déjà dans le viseur pour avoir dénoncé le pillage en temps de Covid. On peut s’attendre à de nombreuses autres arrestations de citoyens, et parions qu’ils n’auront rien à voir en réalité avec la mort du nervi, mais seront juste ciblés parce que sympathisants de Mr Ousmane Sonko ou soupçonnés de l’être. Voilà le Sénégal des contradictions que l’on vit depuis l’arrivée des Faye – Sall au pouvoir.
La justice peut cracher sur 20 manifestants tués alors qu’ils ne faisaient que défendre leurs droits et acquis démocratiques. Par contre cette même justice s’emballe pour la mort, aussi triste soit-elle, d’un nervi armé de coupe-coupe qui aurait peut-être décapité le premier manifestant dont il se serait saisi. Voilà le Sénégal des contradictions où les nervis ont plus de droits que les honnêtes citoyens, ont plus de pouvoirs que les forces régulières de défense et de sécurité. Voilà le Sénégal des contradictions où ce sont les pilleurs qui portent plainte pour diffamation contre les honnêtes citoyens qui les dénoncent. Voilà le Sénégal des contradictions où ce sont des pilleurs qui portent plainte pour s’être fait voler une partie du butin caché chez eux. Seule la lutte libère et elle libèrera bientôt de cette dictature sanguinaire. Après l’on remettra les choses à l’endroit, et la CPI aura de nouveaux clients comme annoncé par Mr Ousmane Sonko
Boubacar SALL
E-mail : boubacarsall369@hotmail.com